“Already gaining quite a reputation with their “
Through the Cracks of the
Earth” demo and especially with their self-released epic
Sol EP,
Altar Of Plagues have morphed their layered sound into an apocalyptic sonic maelstrom that not only upholds the band’s black metal beginnings, but takes that initial paradigm and into more-vast, epic, experimental and ambient cinematic musical terrain.
Sol was an immense progression from their demo, taking the band’s bleak vision of a scenario of deSolate and abandoned urban wastelands and creating and shaping their distinct style of apocalyptic virulent melodic black metal....”
Voici écrite telle quelle la présentation des Irlandais d'
Altar Of Plagues par Radar
Swarm Records. Une présentation qui pourrait servir de chronique, résumant cette démo avec précision tant les mots furent percutants et significatifs.
On pourrait se demander quel intêret a Radar
Swarm de rééditer une démo d'un groupe sorti de l'ombre il y a peu. Dès lors, quel intérêt de chroniquer simplement trois titres? Tout simplement parce que
Sol est loin de n'être qu'une simple démo....
Contemplative. Atmosphérique. Ambiante....Et puis merde, rajoutez autant d'adjectifs que vous voudrez, la musique d'AOP ne peut se décrire en sa toute finalité qu'avec de simples mots étiquetés qui se voudraient bien trop réducteurs en cloisonnant la musique dans un tiroir.
Sol renferme bien plus que cela.
Sol respire ce désespoir brûlant sur chaque notes, chaque secondes qui passent, douloureusement. Des dizaines de minutes où AOP entretient ses longues plages renfermant des mélodies toutes plus profondes les unes que les autres. Aussi noire que ce final de
Twisted Structures Against The Sun fleurtant avec du
Dark Ambiant, aussi désespérément lumineuse que cette intro acoustique de With
Fire In Our Veins. AOP joue sur ces variations avec une telle facilité que c'en devient déconcertant, noyant l'auditeur sous un torrent de sonorités à n'en plus finir. Oh il suffit de pas grand chose. Un riff de guitare traînant langoureusement sur l'intro, quelques moments d'accalmies pour mieux accélérer d'un grand coup dans un mélange parfait de haine sourde et d'envolées atmosphériques (
Twisted Structures Against The Sun),
Sol est totalement imprévisible et en même temps d'une telle densité, d'une telle cohérence que je ne peux que m'agenouiller devant le travail titanesque accompli ici, pris à mon propre piège de la description cadrée d'une oeuvre qui ne peut que s'effleurer du bout des ongles, dans toute son incompréhensible perfection (on n'en est pas loin, en tout cas).
AOP danse encore sur un pied, ancré qu'il est de ses précédentes réalisations dans ce black rugueux, portant
Sol à un niveau de violence qu'on ne trouvera plus dans ses prochaines œuvres. The
Titan Skies est un monument à lui tout seul en imprimant un côté cru et malsain, par ce déchaînement de haine (envers qui? Lui-même, ou ses congénères, brisant Mère Terre et la transformant en fournaise intense par leur incroyable potentiel d'auto-destruction?) porté par des riffs acides et puissants. En un seul court titre (oui cinq minutes c'est très court pour du AOP), tout le génie des Irlandais est porté à son plus haut niveau, cachant derrière ce tourbillon de haine une mélodieuse ambiance hypnotisante, formant cette base progressive tournée vers un incroyable mélange de post-core et de black dans laquelle le groupe ne cessera désormais de s'aventurer.
Mais pour l'instant, les origines d'AOP sont encore bien présentes, et ce notamment par l'incroyable chant de James O'Ceallaigh . James ne chante pas: il hurle sa haine, sort ses tripes, crie comme un damné, couvrant tout le reste des instruments. Son travail sert ici totalement le concept de
Sol, imprimant un registre vocal dense, multiple. Un paroxysme de rage désespérée au beau milieu de
Twisted...(marre d'écrire la suite). Surprenant même, comme ces chœurs sur la fin de With
Fire In Our Veins, se muant en un dernier sursaut de rage. Une ultime accélération, un ultime hurlement se réverbérant sur les murs d'on ne sait quelle ville sous l'emprise de la folie génératrice d'humains tous plus égoïstes et timbrés les un que les autres, une ultime bouffée visqueuse ambiante et puis...le silence. AOP nous laisse là, étalés sur le
Sol et complètement assommés par ces trois foutus titres qu'il nous sortent directement des entrailles de leur terre Irlandaise aussi froids et imprévisibles que la pluie qui y tombe chaque jour.
Oui,
Sol est bien plus qu'une simple démo. Bien plus qu'une simple esquisse, il est le fondement même de la musique d'
Altar Of Plagues, et pose les bases des prochaines œuvres à venir. A l'instar de
Krallice (signé lui aussi chez Profound Lore) ou d'un
Wolves In The Throne Room, AOP ancre son univers dans un black aux frontières de sonorités expérimentales et progressives pour un résultat très personnel. En 2011,
Mammal a montré quelques signes d'évolution, délaissant les longues mélodies intenses pour un résultat plutôt décevant. Espérons que, par la suite, AOP retrouve ce feu brûlant qui coulait dans les veines de
Sol ou de
White Tomb....
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