Pour mon baptême de chroniqueur, j'ai choisi de m'attaquer à une galette particulièrement savoureuse.
Mais, avant de commencer quoi que ce soit, quelques précisions s'imposent,
Altar of plagues est un groupe de Black metal Irlandais qui officie dans le genre depuis 2003.
Ils donnent naissance à une démo et un EP en 2006 et 2007, mais c'est réellement à la sortie de leur deuxieme démo "
Sol" en 2008 que le groupe sort de l'ombre.
Depuis, un album studio est sorti en 2009 (
White Tomb) et un nouvel EP (Tides) en 2010.
Le skeud qui nous intéresse donc et dont je vais vous parler maintenant est leur deuxième album studio, "
Mammal" sorti le 25 avril dernier.
Entrons de suite dans le vif du sujet, tout comme
White Tomb,
Mammal se compose de quatre plages plutôt longues, un format qui permet au groupe d'instaurer des ambiances durables tout au long de leurs titres.
L'ambiance, parlons-en justement car c'est réellement le fer de lance de l'album.
A l'aide d'énormément de bruitages et d'effets, le quatuor irlandais nous installe dans une idée d'un confinement particulier, le plus juste exemple serait de dire qu'à l'écoute des titres, on se retrouve oppressé, mais dans un espace immense.
Une plaine, abSolument vide, mais terriblement oppressante.
Les quatre titres s'enchainent très bien et donnent l'impression d'une unique chanson d'une cinquantaine de minutes.
Les instruments sont tous extrêmement bien maîtrisés.
Les guitares, parfois en nappes denses et puissantes, parfois en arpèges froids et déstructurés.
La batterie, vraiment excellente, violente tout en sachant se faire plus calme mais toujours justifiée.
La basse qui suit parfaitement l'ensemble, apportant plus de profondeur.
Pour les voix, le duo James O'Ceallaigh/Dave Condon permet de renouveler les émotions, les cris de bête de James O'Ceallaigh ont notamment beaucoup évolué depuis les précédentes productions.
Petite précision, la 3ème piste "When the sun drowns in the ocean" est un titre uniquement ambiant, et dénué de toute mélodie à proprement parler, on y entend les prières d'une dame âgée lors d'un ancien rituel funéraire gaélique. un arpège de guitare déstructuré et effrayant soutient le tout accompagné par une batterie puissamment hypnotisante. Un titre vraiment particulier.
Enfin le final de l'album, à savoir les cinq dernières minutes du titre "All lives converge to some center" est véritablement époustouflant et émouvant, une magnifique manière de terminer l'album.
Cependant tout n'est pas parfait dans le petit monde de
Mammal, et il est vrai que les nombreux break ambiants qui ponctuent l'album hachent énormément le rythme des titres et peuvent parfois paraître un peu long...les compositions peuvent donc sembler un peu répétitives alors que la troisième piste ne sera sûrement pas au goût de tout le monde, et peut même en rebuter certains.
Pour conclure,
Mammal est l'oeuvre d'un groupe qui prend des risques et rien qu'à ce niveau, il mérite le coup d'oreille.
Et pour ceux ou celles qui ressentiront l'envie d'aller au delà de la première écoute, il découvriront un univers profond et singulier, dont il faut se délecter le soir, juste après les dernières lueurs du Soleil...
On ferme les yeux, et comme le Soleil, on plonge corps et âme dans les profondeurs de l'océan "
Mammal"
17/20
Mammal je ne l'ai pas encore écouté je viens de le recevoir (avec un autre artwork d'ailleurs, plus abstrait et sombre), mais je n'en ai pas lu que du bien. Ce que je crains c'est justement cette proportion qu'a AOP a rallonger considérablement ses morceaux par des passages un peu inutiles et long. C'est assez flagrant sur Tides, mais du coup ça me fait un peu peur. La troisième piste m'intrigue en tout cas, j'écouterai ça ce soir tranquillement.
Ce qui m'a frappé c'est le son plus sec et plus dense de la batterie en débuts de Neptune et Feather and Bone. je me suis dit ça y est: les Irlandais passent la barre supérieure en ajoutant une touche postcore beaucoup plus ancrée et bienvenue.
Mouais...passées les premières minutes on retrouve les longues plages interminables et assez vides que je redoutaient tant. Et c'est long. Trop long.
C'est un très bon album pourtant, mais gâché malheureusement par cette impression de facilité et de redondance dans lesquelles AOP semble s'enfoncer. A quoi ça sert de trainer la patte sur un arpège minimaliste et bien peu transcendant quand on peut raccourcir la durée pour plus d'impact?
Vraiment dommage, du coup on s'emmerde en plein milieu des morceaux à cause de ces plages interminables et chiantes pour se faire fouetter bien comme il faut sur la fin par un retour agressif et noir.
Je n'espère pas qu'AOP continue dans cette voie, la suite risque d'être catastrophique....
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