So It Goes

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17/20
Nom du groupe Demoniac (CHL)
Nom de l'album So It Goes
Type Album
Date de parution 21 Octobre 2020
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 RSV - Fools Coincidence - Testigo
 07:25
2.
 The Trap
 03:42
3.
 Extraviado
 04:34
4.
 Equilibrio Fatal
 06:30
5.
 So It Goes
 19:56

Durée totale : 42:07

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Demoniac (CHL)


Chronique @ LeMoustre

02 Janvier 2021

And So They Win

Il y a peu, était évoqué sur un des forums du site l'extraordinaire premier album des Britanniques de Cryptic Shift, avec un séquencement bien singulier, à savoir un gros pavé d'une vingtaine de minutes en ouverture de disque, suivi par quelques titres d'un format plus classique. C'est la même chose ici, avec les Chiliens de Demoniac, mais à l'envers. La scène Chilienne, bouillonnante, a accouché d'un groupe encore un peu méconnu, mais dont les fans de thrash/death à tendance technique devraient être friands, comme l'indiquent les modestes lignes présentes sur le site décrivant maladroitement leur premier album, Intemperance, sorti en 2017. Demoniac sort son second disque en ce début 2021, après un léger décalage de date de sortie dû à la pandémie actuelle. Après la déflagration d'Intemperance, l'impatience de la découverte de ce "And So It Goes" était bien réelle.

5 titres seulement donc, mais quels morceaux. Voilà de l'éclectisme bienvenu à tous les étages marquant ça et là une nette cassure avec ce à quoi on pouvait s'attendre. Partant du postulat qu'intégrer de façon aussi explicite des influences extérieures au metal le plus pur, c'est un peu comme jouer aux paris sportifs sur un Boxing Day, on sait pas ce qui va se passer. Demoniac révèle ainsi ici au grand jour son amour pour le jazz sur le titre "Extraviado" en cœur de disque, tant dans une certaine approche structurelle que dans des sonorités (ce fabuleux titre qui aurait sa place à Marciac, en after, une fois les effluves de fumée bien épaisses et l'aube naissante à venir). Trompette, clarinette et basse libérée avec une sensibilité toute déconcertante. Alors c'est sûr, il faudra une certaine ouverture d'esprit pour apprécier ce morceau de 4 minutes et demi, mais ça vaut le coup, tant pour la prise de risque que pour le rendu, d'autant qu'autour de cette pièce, les déflagrations toute Ripperiennes ne manquent pas. Demoniac n'a en rien abandonné sa furie thrashisante, digne des meilleures productions tentant d'égaler le Schizophrenia de quionsait. Les martèlements implacables de "RSV - Fool : Coincidence", les riffs atomiques de "Equilibrio Fatal" ou l'urgence de "The Trap" ne sauraient être pris en défaut par le plus exigeant des thrashers. 3 titres conformes à ce qu'on pouvait espérer de Demoniac, avec accélérations, breaks, fabuleux soli - mention à celui qui finit "Equilibrio Fatal" ou au milieu de "The Trap" - et sens du riffing bien au-dessus de la moyenne. Terrible. On pense ainsi à Parkcrest, Ripper, et toute cette scène de grande qualité située à l'Ouest de la Cordillère des Andes dans les moments les plus furieux.

Le titre "So It Goes" placé donc en queue d'album, constitue, à l'instar de ce que l'on peut retrouver dans le dernier Cryptic Shift, ou sur Dances of Death de Mekong Delta, le gros morceau de l'album (près de 20 minutes). Dès la première minute achevée, on est pris dans un tourbillon de riffs, laissant entrevoir un sacré pavé à venir. Bingo ! Plus lisible que chez Cryptic Shift au premier abord, Demoniac aborde ce titre avec moultes soli et une urgence inattendue, un peu comme si un marathonien entamait sa course par un sprint. Riffing acéré, gang vocals, paroles vindicatives crachées à la face du monde, l'effet est garanti. La musicalité des soli se dispute avec l'agression des rythmiques durant une bonne partie du titre. Mais à l'approche de la cinquième minute, l'influence jazz ressort, annonçant une partie heavy avec une basse délivrée de ses arcanes, prenant en mains la structure de la chanson. Puis, c'est au tour de la batterie de se montrer maîtresse du jeu, successivement secondée par des riffs et des rythmiques plombées. Ainsi amené autour de la treizième minute, la sensibilité reprend ses droits, avec des instruments jazz tout souffles dehors qui prennent le relais le temps d'un break central harmonieux qui prend son envol avec une suite qui mixe quelque peu les rythmiques thrash/death avec des sonorités jazz du plus bel effet.

On dit souvent que tel ou tel album n'invente rien. C'est souvent vrai, tant tout a été dit par le passé, surtout dans un genre aussi balisé. Mais ici Demoniac a le courage de s'abandonner à ce qui pourrait être complètement hors de propos, intégrer ça et là du jazz au thrash/death. Sans aucunement sacrifier à la lisibilité, et en combinant grâce à une technique sans faille (quel soliste !) ses idées, Demoniac réussit un grand coup, car il n'est pas ici question d'exercice de style, mais bien de rendre service aux compositions. En conservant sa rage intacte (le titre d'ouverture fait mal aux dents, par exemple) et en intégrant des éléments jazz inattendus. les musiciens de Demoniac gagnent leur pari et signent un grand disque.






10 Commentaires

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sijj - 04 Janvier 2021:

Commandé sur le bandcamp du label, 5€ de fdp, et ils m'ont dit l'avoir envoyé.

sijj - 14 Janvier 2021:

Reçu ce 14/01, z'avaient pas menti les norvégiens! Miam!

LeMoustre - 14 Janvier 2021:

Disponible chez Gibert.com aussi

mechant - 07 Mars 2021:

Encore 1 belle découverte sud americaine du Moustre qui s'inscrit dans cette permanence qualitative.

Demoniac brosse 1 large palette de thrash technique incorporant des notes de hautbois sur qlq morceaux.

Si l'amateur de thrash peut y retouver 1 large panel d'influence et faire de nombreuses comparaisons avec tel groupe ou  tel groupe..il ne faut surtout pas bouder notre plaisir d'écouter et profiter de l'aubaine d'avoir encore de belle decouverte de la sorte.

Commandé en k7 via le bandcamp.

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