Intemperance

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16/20
Nom du groupe Demoniac (CHL)
Nom de l'album Intemperance
Type Album
Date de parution 15 Septembre 2017
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 The Unacceptable Truth
 05:34
2.
 Intemperance
 05:59
3.
 Cheating Destiny
 05:15
4.
 Dimorphic Feelings
 06:05
5.
 When Witchcraft and Cult Rises
 04:26
6.
 Death Comes
 05:19
7.
 Timeless Mind
 01:09
8.
 Forging Our Sorrows
 06:03

Durée totale : 39:50

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Demoniac (CHL)


Chronique @ LeMoustre

11 Novembre 2020

It Should Not Have Stayed Unreal

Décidément, cette scène extrême Chilienne n'en finit pas de nous étonner. Forte de multiples formations dont la notoriété et la qualité ont traversé les frontières, elle sait rebondir là où on ne l'attend pas, sous une forme ou une autre, au gré de groupes plus ou moins durables mais avec un maître mot derrière : la qualité. Ici, Demoniac, quatuor dont l'existence confidentielle date de la dernière décennie, qui se voit grâce au petit label Witches Brew offrir une exposition nouvelle aux acharnés de la scène thrash/death. Avec dans ses rangs Javier Ortiz (Terror Strike, auteur d'un remarquable album de thrash éponyme), Nicolas Young (Asedio), Vicente Pereira (Lapsus Dei, Critical Defiance dont l'album est un vrai coup de poing et qui a aussi hébergé Rodrigo Poblete le batteur actuel de Demoniac). Bref, entre autres projets, tout ce petit monde a donné naissance à une des formations parmi les plus prometteuses de ces dernières années. Paraît donc en 2017 Intemperance, premier album au parfum délicieusement axé vers le toute fin des années 80, début 90, à la frontière floue entre thrash technique et deathmetal ambitieux.

Otons de suite de ce texte le thème des comparaisons, en citant en premier lieu le grand Obliveon et ses deux premiers albums dont les effluves empestent ici à plein nez. Contretemps, breaks innombrables, ruptures, accélérations subites, décélérations abruptes, voix criarde et crachée, l'ensemble des ingrédients sont là pour avoir une Madeleine de Proust bien vivante une fois enfourné le CD (à la pochette aux tons originaux et pluriels). S'il s'agit de la première influence qui saute aux oreilles, l'odeur de la Bay-Area se fera un peu aussi sentir sur les refrains scandés, et l'héritage cher aux groupes de Steve DiGiorgio reste bien palpable (Sadus, Death sur sa seconde moitié de carrière) pour un rendu décoiffant, qui n'est pas sans rappeler Vektor, parfois, en moins complexe.

8 titres, pour autant de fulgurances, avec des thèmes musicaux simples, et c'est tout le génie du groupe, évident dès le premier titre "The Unacceptable Truth", qui dès la première minute envoie un solo grandiose succédant à un thème évident de simplicité à la guitare. On sent déjà qu'on tient quelque chose dès le début de la première écoute. La voix de Javier Ortiz, crachée, sied particulièrement à ce thrash/death virulent qui laisse la place aux envolées et à une basse ronde souvent lâchée en freelance, ne se contentant pas de suivre les riffs, mais menant sa vie gracieusement, au gré des boucles et plans qui se succèdent à vitesse grand V, entre plusieurs soli lumineux. Retenons avant tout l'aspect progressif (Coroner n'est pas loin sur le début de "Intemperance", notez son thème fantastique à 4'30", juste avant le riff thrash-atomique qui relance la machine comme en 40, ou sur "Death Comes"), l'amour du techno-thrash pour ses qualités (virtuosité, sens du contretemps, énergie) en occultant ses défauts (l'album est tout sauf verbeux). Pas de démonstration inutile ici, l'agressivité est canalisée mais présente. Bien sûr, l'instrumental "Cheasing Destiny" est fabuleux, digne des plus belles éloges, avec foison de breaks amenés avec fluidité et un thème principal d'une simplicité toute mémorable. Parmi les grands moments outre ceux déjà cités, on pourra noter la partie centrale de "Dimorphic Feelings" ou le titre final en mode thrash frénétique de "Forging Our Sorrow" et ses soli. Difficile de trouver le moindre défaut à l'œuvre, si ce n'est sa distribution qui obligera à fouiller quelque peu sur son clavier toutefois pour s'abreuver des 7 titres (plus un instrumental acoustique placé en avant dernière position) dont les paroles traitent sur un ton quelque peu désabusé des malheurs humains sous diverse formes (la mort, la destinée, l'absence de Dieu, la maladie...).

Chacun l'aura compris, on tient là une pépite (dont le second album est à venir d'ici la fin de l'année 2020, comptez sur le site pour en reparler) purement géniale, sans esbrouffe, au son clair mais brut et authentique, au style pas si simple que ça à dompter qui ravira donc les adeptes. En tout point réussi, sans avoir cet accès peut être délicat d'un Vektor et en préservant l'agressivité propre au thrash des origines. Qu'il sorte du Chili, terre ô combien fertile en ce moment, est tout sauf une surprise qu'il aurait été dommage de devoir laisser inconnue. Coup de cœur !

P.S. : Un grand merci à Chris pour la découverte.

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