Skies Infernal

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Sede Vacante
Nom de l'album Skies Infernal
Type Album
Date de parution 2016
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Skies Infernal
 01:01
2.
 Hate Eternal
 04:21
3.
 Against My Tear
 04:48
4.
 Dark Refrain
 05:29
5.
 Shepherd and Lamb
 04:15
6.
 Cruelty in Disguise
 04:26
7.
 Faithless Art
 04:40
8.
 Lips Yet Denied
 04:12
9.
 The Other Side
 04:23
10.
 A Thousand Shades of Moon
 04:38

Durée totale : 42:13

Acheter cet album

 $43.99  19,23 €  43,65 €  £14.99  $58.99  9,00 €  19,23 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sede Vacante


Chronique @ ericb4

22 Décembre 2022

Un premier volet aussi luminescent et enivrant que tourmenté...

Difficile pour les vertes formations de metal mélodique à chant mixte de s'illustrer dans un registre toujours en proie à une féroce concurrence ; nombreux sont ceux parmi les plus motivés à avoir fait l'amère expérience d'une précoce désaffection des tabloïds. C'est pourtant ce redoutable défi que s'est lancé ce jeune quartet hellénico-finlandais créé en 2015. Mû par un soudain élan d'inspiration, c'est sans complexe que le combo nous livre son premier effort de longue durée, « Skies Infernal », signé chez le puissant label allemand Pride And Joy Music, un an à peine suite à sa sortie de terre. En quoi les dix pistes de cet introductif méfait permettraient-elles au collectif de rejoindre les sérieux espoirs de cet espace metal ? Quelles seraient alors ses chances de tenir la dragée haute à ses homologues, et surtout de perdurer dans un univers qui ne les aura pas attendus ?

Impulsé par la frontwoman aux cristallines inflexions Constantine Alex, le guitariste/claviériste/vocaliste Michael Tiko, le bassiste Jim Siou et le batteur Jannis Konst, le combo officie dans un univers rock'n'metal mélodique aux colorations heavy, symphonique, cinématique, électro, gothique et grunge. Ce faisant, le projet se situe à la confluence de Blackbriar, Crimson Sun, The Birthday Massacre, Visions Of Atlantis, Amorphis, We Are The Catalyst, Volturian et Live. Une originale harmonisation de styles que rien ne rapprocherait a priori, qui a pour corolaire des lignes mélodiques finement esquissées et des plus engageantes, une technicité instrumentale dores et déjà maîtrisée, et surtout une production d'ensemble rutilante, laissant entrevoir une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du cargo...


C'est en partie sur une cadence endiablée que s'effectue la traversée, la troupe essaimant alors quelques pépites dans son sillage. Ainsi, suite à la brève et cinématique entame instrumentale, « Skies Infernal », les éléments ne sauraient tarder à se déchaîner. Ce qu'atteste son proche voisin, l'entraînant « Hate Eternal », up tempo rock'n'metal mélodique aux relents électro, à mi-chemin entre Crimson Sun, Visions Of Atlantis et Volturian. Décochant un refrain immersif à souhait mis en exergue par les enivrantes impulsions de la sirène, et se calant sur une sente mélodique des plus enveloppantes, l'organique et tubesque effort ne se quittera qu'à regret.

Mises en relief par la graveleuse empreinte vocale de Michael Tiko, d'autres pistes de cet acabit tirent également leur épingle du jeu. Ce que prouve, en premier lieu, « Against My Tear », frondeur effort metal mélodique gothique aux relents grunge, dans la lignée coalisée d'un Amorphis des premiers émois et Live ; calé sur une mélodicité toute de fines nuances vêtue, emmené par un interprète bien habité, et délivrant de sensibles gammes pianistiques, le manifeste se fait à la fois énigmatique et pénétrant. Un poil plus incisif et tourmenté, « Shepherd and Lamb », pour sa part, distribue de saillants et inaltérables coups de boutoir tout en disséminant ses riffs crayeux ; une tonique offrande à la sauce grunge où les serpes oratoires du vocaliste font mouche où qu'elles se meuvent, et ce, en dépit d'un sillon mélodique un tantinet linéaire.

Quand le rythme de leurs frappes se fait moins alerte, nos acolytes trouvent là encore matière à nous retenir, un peu malgré nous. Ainsi, le mid tempo électro gothique « Dark Refrain » révèle des enchaînements intra piste des plus sécurisants. A la confluence de The Birthday Massacre et Visions Of Atlantis, cette piste organique un brin théâtralisante nous mène tantôt en de souriantes contrées, tantôt en d'abyssales profondeurs ; investis par un duo mixte en voix claires évoluant à l'unisson, couplets finement ciselés et refrains entêtants glissent avec célérité dans nos tympans alanguis.

Dans une dynamique similaire, c'est par ailleurs dans une perspective heavy mélodique gothique que nos compères ont misé quelques espoirs de l'emporter. Bien leur en a pris. On pourra alors s'orienter, d'une part, vers « Cruelty in Disguise », intrigant mid/up tempo aux riffs lipidiques relevé par le duo patenté, là encore, en parfaite osmose. Si le cheminement mélodique est en proie à de pâles oscillations, l'atmosphère souffreteuse qui s'en dégage laissera néanmoins quelques traces dans les mémoires des fans du genre. Dans cette mouvance, on ne saurait davantage esquiver les ''amorphissiens'' mid tempi « The Other Side » et « Faithless Art », l'un au regard de sa basse vrombissante et du fin legato du lead guitariste ; le second eu égard aux troublants médiums du vocaliste et à son break alimenté d'un petit pont, faisant alors cohabiter des clapotis pianistiques et un larmoyant coup d'archet. Mais là ne sont pas les arguments ultimes de nos belligérants pour asseoir leur défense.

Que l'amateur de moments d'apaisement se rassure, le combo lui aura concocté d'enchanteurs paysages de notes, lui adressant par là même ses mots bleus les plus sensibles. A commencer par une ballade romantique jusqu'au bout des ongles, dénommée « Lips Yet Denied » ; moment intimiste que n'auraient sans doute renié ni Delain ni Blackbriar. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et recelant un fondant refrain mis en habits de soie par un duo en totale symbiose, cette ballade aux airs d'un slow qui emballe fera chavirer plus d'un cœur en bataille, à commencer par le féru de moments de profonde zénitude. Dans une dimension électro gothique, la ballade progressive « A Thousand Shades of Moon » nous mène en de célestes contrées sans pour autant tomber dans les travers d'une sirupeuse ritournelle. Mené tambour battant par le maître de cérémonie et agrémenté de perles de pluie pianistiques, l'instant privilégié ne ratera pas davantage sa cible.


A l'issue du voyage, on demeure interpellé par la capacité du combo à disséminer ces séries d'accords qui longtemps vous resteront gravées en mémoire. Ainsi, sans avoir à forcer le trait, au regard d'une heureuse fusion de style et de mélodies savamment élaborées et des plus immersives, nos compères parviennent le plus souvent à nous retenir plus que de raison. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, diversifié quant aux exercices de style investis, le propos témoigne parallèlement d'une ingénierie du son de bonne facture. Si l'on pourra regretter une prise de risque encore timide et quelques séries de notes que l'on croirait volontiers émaner de leurs maîtres inspirateurs, l'opus se suit de bout en bout sans encombres. Bref, un premier volet aussi luminescent et enivrant que tourmenté, susceptible de placer le quartet hellénico-finlandais en bonne position parmi les sérieux espoirs de cet espace metal. Dans l'attente à peine voilée d'un second effort de même acabit...

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Sede Vacante