Conium

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Sede Vacante
Nom de l'album Conium
Type Album
Date de parution 21 Octobre 2022
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Furia
 01:19
2.
 Mistaken
 05:13
3.
 Dead New World
 04:46
4.
 Conium
 05:10
5.
 Raindrops
 04:38
6.
 Paint It Black (The Rolling Stones Cover)
 04:06
7.
 Melancholy Bled
 05:44
8.
 Walk on a Lie
 05:05
9.
 The Bride
 04:48
10.
 Wheel of Misfortune
 04:48
11.
 Tattoo
 03:52

Durée totale : 49:29

Acheter cet album

 $9.99  buy  12,10 €  £15.36  $18.88  15,27 €  15,27 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sede Vacante


Chronique @ ericb4

15 Janvier 2023

Qui pourra bien arrêter la colombe en plein vol...

S'il est des formations désireuses de prendre le temps nécessaire pour voir leur projet gagner en maturité compositionnelle et en finesse d'écriture, ce jeune quartet hellénico-finlandais serait assurément du nombre. Déjà à la tête d'un premier et enivrant album full length dénommé « Skies Infernal », sorti un an à peine suite à sa fondation, en 2015, le combo ne cherchera nullement à brûler les étapes pour tenter de faire plus largement entendre sa voix, tant s'en faut. Aussi, aux fins d'un travail de longue haleine et des plus minutieux en studio, le voici de retour, quelques six années plus tard, muni de son second bébé, « Conium », sorti, lui, chez le puissant label italien Scarlet Records. Ce faisant, les 49 minutes de ce message musical seraient-elles à même de propulser le collectif parmi les valeurs montantes du metal mélodique à chant féminin ? En quoi les 11 inédites pistes de ce deuxième mouvement permettraient-elles à nos acolytes de tenir l'âpre concurrence en respect ?

Dans ce dessein, un remaniement partiel du line-up s'est opéré. Aux côtés du compositeur, parolier, guitariste/claviériste/vocaliste Michael Tiko, évoluent désormais : Stephanie Mazor, en remplacement de Constantine Alex, en qualité de frontwoman ; Nick Gkogkomitros, en lieu et place de Jim Siou, à la basse ; Jannis Konst derrière les fûts. Une fraîche distribution qui n'a pas été sans effet sur l'actuelle orientation stylistique conférée au projet. Ayant alors quelque peu fait évoluer son art, vers quelles contrées nous emmènent alors nos quatre acolytes ?

S'il continue d'officier dans un registre rock'n'metal mélodique aux colorations heavy, cinématique et électro, le groupe a cette fois davantage ''symphonisé'' ses gammes tout en les ayant assorties d'une touche pop, et ce, au détriment des fibres grunge et gothique de ses débuts. Aussi, les influences sont-elles davantage à chercher du côté de Delain, Amaranthe, Blackbriar, Crimson Sun, The Murder Of My Sweet, Bare Infinity, Frozen Crown, Visions Of Atlantis, We Are The Catalyst, Metalite, Volturian que de Live, The Birthday Massacre ou encore Amorphis. Une originale fusion de styles qui a pour pendant des sentes mélodiques finement esquissées et des plus invitantes, une technicité instrumentale éprouvée, mais aussi une production d'ensemble de fort bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. Mais entrons sans plus attendre dans le navire en quête de pépites intimement cachées dans ses entrailles...

A l'instar de leur précédent effort, c'est à nouveau sur une terre de lave en fusion que nous projettent le plus souvent nos compères. Ainsi, suite à la laconique et cinématique entame instrumentale, « Furia », on ne saurait tarder à esquisser un headbang bien senti, et ce, à l'aune de « Mistaken », rayonnant up tempo heavy mélodico-symphonique un brin moderniste, à mi-chemin entre Frozen Crown, Bare Infinity et Volturian, où se greffe un refrain catchy mis en habits de lumière par chatoyantes inflexions de la sirène. Dans cette lignée, difficile également de ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses exhalant de l'''amaranthien'' « Melancholy Bled ». Voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques accoudées sur un grisant tracé mélodique et recelant un opportun changement de tonalité, l'entraînant méfait ne se quittera qu'à regret. Enfin, l'impulsif « Dead New World », quant à lui, interpellera tant par ses orientalisantes sonorités que par sa ligne mélodique des plus enveloppantes ; un tonique et organique méfait à la confluence de Delain, We Are The Catalyst et Crimson Sun, là encore souligné par les troublantes patines de la déesse.

Tout aussi frondeuses et bien que moins directement orientées vers les charts, certaines plages pourront non moins nous retenir dans leurs filets. Aussi, les riffs en tirs en rafale et les sinueuses rampes synthétiques tout comme le seyant paysage de notes dont se nourrit « Walk on a Lie » sont autant d'armes aptes à nous faire plier l'échine. Dans le sillage coalisé de Delain, Amaranthe et Metalite, cette bombe d'énergie se cale, en prime, sur une mélodicité toute de fines nuances vêtue. A la princesse, eu égard à ses magnétiques oscillations, d'achever de nous convaincre de ne pas quitter prématurément l'embarcation. On pourra non moins s'orienter vers « Wheel of Misfortune », un symphonisant up tempo happant le pavillon par la soudaineté des montées en régime de son corps instrumental. Dans la mouvance de Delain et Angelical Tears, au regard de ses poignants arpèges d'accords, le ''jamesbondient'' manifeste poussera assurément à une remise en selle en bout de parcours.

Un poil plus en retenue, d'autres pistes sauront à leur tour se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce qu'atteste, en premier lieu, le fringant mid tempo « Conium » au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques et de son refrain immersif à souhait ; un tubesque manifeste relevé par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose et recelant un poignant solo de guitare, que n'auraient nullement renié ni Visions Of Atlantis ni Delain. Dans une visée électro pop metal, au carrefour entre Amaranthe, Delain et The Murder Of My Sweet, s'immiscent l'aérien « Raindrops » comme le pimpant « The Bride » ; sous couvert d'un grisant sillon mélodique et d'arrangements de bon aloi, chacun de ces organiques méfaits s'assimile à un hit en puissance d'une efficacité redoutable.

Réfrénant ses ardeurs d'un cran supplémentaire, nos gladiateurs ne se sont guère avérés plus malhabiles, loin s'en faut. Confronté, cette fois, au redoutable exercice des reprises, le combo est allé jusqu'à s'attaquer à l'un des titres emblématiques du foisonnant répertoire des Rolling Stone, intitulé « Paint It Black ». Préservant son énigmatique mais prégnante mélodicité dans son intégralité tout en l'assortissant d'arrangements instrumentaux de leur cru et d'une cadence plus mesurée que l'originale, nos acolytes lui offrent dès lors une seconde jeunesse. Loin de chercher à suivre point pour point les frasques oratoire de Sir Mick Jagger, la belle, par ses claires et sensuelles volutes, parvient néanmoins à nous retenir plus que de raison. Chapeau bas. Enfin, histoire de boucler la boucle, pianissimo, c'est à la romantique ballade « Tattoo » que revient la charge de refermer la marche ; ce faisant, le tympan de l'aficionado de moments intimistes dans la mouvance de Blackbriar sera happé tant par les perles de pluie échappées d'un piano mélancolique que par le fondant refrain encensé par les angéliques modulations de la maîtresse de cérémonie.

On ressort de l'écoute du skeud gagné par un sentiment de plénitude, l'inspiré quartet nous ayant concocté une œuvre à la fois palpitante, solaire, enivrante et romantique, dotée, en prime, d'un petit supplément d'âme. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, cet l'opus l'est en revanche bien moins que son aîné quant aux lignes de chant. Ayant veillé à diversifier ses exercices de style, à finement sculpter ses sentes mélodiques et à soigner son ingénierie du son, le combo nous immerge au sein d'un message musical apte à éveiller d'authentiques plaisirs. Et ce, en dépit de prises de risques encore timides et de séquences d'accords encore empruntées pour certaines d'entre elles. Cela étant, le virage symphonisant et moderniste pris par la troupe lui sied à merveille, et pourrait bien lui autoriser l'accès au rang de valeur montante du metal mélodico-symphonique à chant féminin. Qui pourra bien arrêter la colombe en plein vol ?...

Note : 15,5/20

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Sede Vacante