Bienvenue dans les années 90 !
Epoque où bon nombre de groupes heavy, trash et glam qui avaient la cote la décennie précédente ont tendance à se casser la binette notamment à cause de l’émergence du grunge dans un premier temps, puis du neo dans un second temps.
Epoque où également le nom "
Bush" n’évoquait pas seulement un président américain contesté et son père, mais pouvait aussi faire référence à un jeune groupe grunge anglais qui en
1994 sort son premier album intitulé "
Sixteen Stone". Album qui les sortira de l’anonymat de la brume londonienne et leur apportera une certaine renommée internationale.
Ce qui les emmènera notamment à être parmi les têtes d’affiche du festival Woodstock 99’ quelques années plus tard (festival qui fût d’ailleurs un fiasco pour des raisons bien différentes, remercions en partie
Limp Bizkit pour ça..).
Mais revenons à nos moutons et regardons de plus près ce "
Sixteen Stone".
Si on parle de grunge, le premier nom qui vient à l’esprit est bien sûr celui de
Nirvana, mais
Bush n’évolue pas vraiment dans cet univers "d’odeurs d’esprits adolescents".
Dans cet album, les changements d’ambiance entre les différents titres sont légion. Ainsi on peut avoir droit à quelque chose de très énergique comme sur les titres « Everything Zen », « Little Things » et « Machinehead ».
Bush nous distille là des morceaux réussis, emballants et accrocheurs car possédant notamment des refrains qui se retiennent facilement. Ce sont là 3 véritables petites bombes, dynamiques et grungy à souhait !
Egalement, on retrouve bon nombre de titres où l’ambiance se fait plus pesante, presque sombre. Là, la recette est simple : on part sur une intro calme, la section rythmique (basse + batterie) assure un tempo plutôt lent en arrière-plan, les guitares viennent s’ajouter pour donner un certain "corps" à l'ensemble, et le tempo s’accélère un peu de temps en temps si besoin. C’est globalement efficace et les chansons ainsi mises en place arrivent à dégager une certaine atmosphère.
La recette marche bien sur un titre comme « Comedown » mais semble trouver ses limites sur un morceau comme « Swim ».
Aussi le groupe surprend en sortant par moment des sentiers battus et en explorant d’autres terrains de jeux musicaux.
Ainsi avec « Monkey »,
Bush vient rajouter une touche funky à sa musique. Le titre, sans être un chef d’œuvre, interpelle par son coté rythmé qui lui confère un aspect rock assez sympa et dynamique.
«
Alien » vient conclure l’album dans un voyage quasi-atmosphérique pas déplaisant. Et oui, j’ai bien dit que cette chanson concluait l’album : la dernière piste « X-Girlfriend » (longue de 45 secondes) ressemble plus à un délire entre potes qu’à autre chose.
Mais c’est en jouant la carte de la ballade que le groupe va nous sortir le "tube" de cet album. Gavin, chanteur-guitariste de la formation, prend les devants et nous livre une mélodie à 4 accords sur laquelle vient se poser un texte mélancolique parlant d’un amour déchu, le tout est accompagné d’un violon et se nomme « Glycerine », le plus gros succès du groupe.
D’ailleurs, petit aparté sur cette chanson : elle a été "reprise" (plutôt pastichée) par Homer et son groupe Sadgasm dans les Simpson, sous le nom « Margerine », dans un épisode spécial sur les années 90. J’en veux là une preuve du succès du titre à l’époque, au moins aux Etats-Unis.
Ainsi au fur et à mesure des titres, l’auditeur se promène au travers de divers environnements musicaux. Le gros point fort de cet album est que quel que soit l’univers musical choisi, le groupe semble savoir s’adapter pour nous livrer (presque) à chaque fois de bonnes chansons.
Au final, ces anglais nous proposent là toute une collection de bons (voir très bons) morceaux. Et malgré la présence de quelques titres un peu plus en dessous,
Bush nous livre un premier album qui s’avère tout à fait plaisant et accrocheur.
On ne peut que regretter pour le groupe qu’il n’est pas su reproduire de telles performances sur ses autres albums, qui, même s’ils ne sont pas mauvais, n’atteignent pas le niveau de ce "
Sixteen Stone".
Ainsi
Bush, même si il a su percer, ne s’est jamais véritablement inscrit dans la durée, et n’a pu su monter au niveau des
Alice In Chains,
Pearl Jam et autre
Soundgarden dans la "hiérarchie" du grunge.
"Everything Zen?
I don't think so.."
16.5/20
shimix
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