Sisyphus

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16/20
Nom du groupe 7 Weeks
Nom de l'album Sisyphus
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2020
Style MusicalStoner
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Gone
 03:53
2.
 Idols
 04:48
3.
 Solar Ride
 03:56
4.
 Sisyphus
 03:22
5.
 Magnificent Loser
 04:15
6.
 Breathe
 04:04
7.
 Insomniac
 02:24
8.
 The Crying River
 03:28
9.
 667-off
 06:00

Durée totale : 36:10

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7 Weeks


Chronique @ JeanEdernDesecrator

20 Mars 2020

Une alchimie jouissive entre stoner, rock, électro et metal

Le stoner aime les gros animaux sauvages qui font peur. Les éléphants ou mammouths à la trompe érectile, les rhinocéros à corne perforante (Choupinosaure, mon rhinocéros de salon, a estourbi assez de rondelles de chats pour s'en faire des colliers répulsifs anti-rongeurs), cerfs, aurochs, yack des steppes et autres terreurs sur quatre pattes.

Résultat, à la vue de l'éruption volcanique d'un nuage de cendres pinatubesque d'où sort un espèce de bison géant qui sert d'artwork à "Sisyphus", le nouvel album de 7 Weeks, je cille à peine. Pourtant, ce combo bien de chez nous a une place attitrée d'outsider dans mon radar à bonnes surprises.

Créé en 2006 autour du bassiste chanteur Julien Bernard et du batteur Jérémy Cantin Gaucher, le groupe s'était fait remarquer dès 2009 avec un premier LP, "All Channels Off", se présentant avec un tempérament affirmé et réussissant une alchimie rock/stoner/metal bien personnelle. Il n'y a guère que quelques groupes comme Bukowski (des français encore, tiens) pour être aussi à l'aise à jouer entre les lignes. Le potentiel des limougeauds s'était confirmé en 2013 avec un troisième LP "Carnivora", racé et puissant.

Le groupe n'hésitait pas à faire des coups de poker, par exemple en sortant en guise de deuxième album… une BO à posteriori de film, "7 Weeks Plays Dead at Night", en grande partie instrumentale qui plus est. Gros coup de poker réussi, artistiquement parlant, cela dit. Explorer, c'est se donner la chance de découvrir, mais c'est aussi prendre le risque de se perdre. Ainsi, leur dernier album en date "Farewell to Dawn" m'avait laissé dubitatif, à trop tergiverser avec la pression dans la nuance et sans jamais exploser.

Le groupe a subi son lot de galères de line-up, avec des passages plus ou moins longs de six-cordistes et claviéristes, ainsi que des problèmes de label. Et tel Sysiphe ployant sous son caillou XXL, 7 Weeks a bien failli jeter l'éponge en 2018. La composition a tout de même repris en trio avec le dénommé PH (Pierre Henri, Poulpe Hector, … ? Le mystère demeure). Tout était composé lorsque Fred Mariolle (Treponem Pal, Herz and Silence,…) est rentré dans le groupe avant l'enregistrement, qui s'est fait en dix jours, avec lui, et dans les conditions du live.

Avec cette pochette hautement taurine de "Sisyphus", inutile de dire que j'attendais 7 Weeks au tournant, en matière d'énergie et d'explosivité. Pourtant, ce nouvel opus démarre sur un faux rythme doux amer avec "Gone", avec une patte sonore un poil électro apportée par les claviers de PH. Le thème porté par l'album fait bien sûr référence au mythe de Sisyphe, condamné à pousser sans fin un rocher en haut d'une colline, rocher qui redescend invariablement avant d'en atteindre le sommet.

Heureusement, 7 Weeks semble s'être joué de l'ornière maléfique, et déploie sa musique comme rarement, avec une certaine sophistication et avec mélancolie sur "Idols" dont la batterie trottine avec un toucher presque jazzy .
Une énergie indéniable anime cet album jusqu'à sa fin, une pulsion qui semble voyager entre chaque instrument, chaque membre du groupe.
Il avance comme un bison majestueux sur "Solar Ride", "Magnificent Loser" ou "667 Off". Sur "Insomniac", il martèle le tempo comme le faisait Marilyn Manson sur "The Beautiful People". C'est bien simple ça faisait longtemps que je n'avais pas autant hoché la tête sur un album de 7 Weeks, qui avait la fâcheuse habitude de distiller ses idées avec trop de nonchalance et de pusillanimité, alors qu'il en a à revendre sous le capot.
On revient aussi aux racines qui ont fait l'âme de 7 Weeks : un stoner plus brut que brut, avec notamment "Breathe" qui sonne comme un hommage appuyé à "No One Knows" de Queen of The Stone Age, dont il brandit fièrement l'accord principal. Ou le blues gras et burné rempli de Slide de "The Crying River", qui me rappelle ce que font mes petits chouchous de Moon Tooth.

Les structures des morceaux ont été pensées pour être plus simples, pour mettre en valeur le chant. Julien Bernard, qui était déjà un vrai bon chanteur tout autant qu'un bassiste frontman, se montre au sommet de sa forme. Son emphase amplifiée par des chœurs au millimètre porte nombreux titres vers des sommets épiques, comme "Sisyphus" ou "Solar Ride".
Les soli de Fred Mariolle, souvent en mode total Fuzz, sont très réussis, dynamiques et bien écrits (ou bien improvisés, un bon solo a toujours l'air de sortir de nulle part).

A en écouter le son, on a peine à croire que ce soit de l'autoprod (7 Weeks le sort sur son propre label, F2M Planet). La production est à la fois puissante et limpide. Chaque instrument ressort et forme un tout compact et bien défini. On pourra saluer la prouesse de garder la spontanéité du live et la justesse d'une production, disons-le presque classieuse sur certains morceaux.

Je réalise, à ma grande honte, que c'est la première fois que j'adhère totalement à un album de 7 Weeks, là où les précédents ne m'accrochaient que sur une poignée de titres ébouriffants. Ebouriffant, 7 Weeks l'est toujours et il vient de sortir, à mon humble avis, son tout meilleur album.

3 Commentaires

6 J'aime

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IDAC - 20 Mars 2020:

J'ai adoré cette album, chronique intéressante .

 
Op467 - 20 Mars 2020:

Bonne chronique,  j avoue ne pas trop connaître ce groupe sauf deux titres anciens, mais là c est plus convaincant.

krashno - 21 Mars 2020:

Très bonne chronique, je suis également le groupe depuis la sortie du premier album et j ai aimé leur univers, ainsi que leur évolution, ouvrant leur musique  à d'autres ambiances sans trahir leur identité. Contrairement à toi, je trouve que A Farewell To Dawn est une réussite. Je ne m' ennuie pas et je trouve au contraire qu'il fusionne toute les facettes du groupe. Je n' ai pas eu le temps d écouter le dernier album (hormis les deux extraits), mais ta chronique me donne envie de réparer immédiatement l' anomalie "cette" semaine, ou plutôt 7 weeks.

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