Silmarils

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16/20
Nom du groupe Silmarils
Nom de l'album Silmarils
Type Album
Date de parution 1995
Style MusicalFusion
Membres possèdant cet album50

Tracklist

1. Cours Vite
2. Fils d'Abraham
3. Victimes de la Croix
4. Killing da Movement
5. Love Your Mum
6. L'agresse
7. Mackina
8. Je Ne Jure de Rien
9. Communication
10. Just Be True
11. No Justice No Peace
12. Payer le Prix

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Silmarils


Chronique @ vincesnake

24 Décembre 2020

Emblématique de la fusion Rap / Metal, ce premier album fait toujours sensation

Qui aurait pu imaginer en 1995 que les ventes de vinyles surpasseraient celles du CD 25 ans plus tard ? Particulièrement prisé par les collectionneurs, le retour en force du disque microsillon est aussi l’occasion de rééditer les œuvres qui n’ont pas eu la faveur de ce format. Cette recherche d’authenticité se ressent également dans pas mal de reformations auxquelles on assiste depuis quelques temps. C’est le cas des Silmarils qui nous ont annoncé leur come-back en avril dernier, en plein confinement, par le biais d’un concert virtuel réalisé avec les moyens du bord. Toujours fidèles à ses idéaux, le groupe n’a pas hésité à vendre l’enregistrement de ce témoignage aux bénéfices du Secours Populaire. C’était aussi l’occasion d’officialiser leur reformation en annonçant une date pour les 25 ans de leur album éponyme (pressé pour l’occasion, en 33 tours). Cette date prévue initialement en novembre puis repoussée au mois de mars 2021 (crise Covid oblige), se tiendra donc dans ce lieu hautement symbolique qu’est le Bataclan. Et, si l’on en croit les réseaux sociaux, l’engouement s’avère être au rendez-vous. Du reste, il n’est pas exclu que cette formation ait encore des choses à dire. Ses textes engagés autant que sa musique qui brasse un panel très large d’influence, ne sonnent absolument pas désuet aujourd’hui.

Silmarils (qui tire son nom de l’univers de Tolkien) s’est formé en 1989 par des lycéens à Evry dans l’Essonne (91). Les premières années, le groupe va affiner son style et roder ses morceaux durant ses nombreuses prestations scéniques (dans les bars, MJC et petites salles). Ces concerts formateurs leur ont permis de se construire une solide réputation bien qu’à l’époque, ils ne franchissaient pas encore le « Périf » comme ils le précisent aujourd’hui. La composition du groupe est la suivante : (David Salsedo au chant / Claviers, Brice Montessuit à la trompette / Choeurs, Jean-Pierre Martins au sax / Choeurs, Jimi Daurs à la guitare, Aymeric Moneste à la batterie et Côme Aguiar à la basse). Notons qu’un DJ (Shalom) intervient également. Le hasard fait souvent bien les choses et la chance va leur sourire en rencontrant le producteur écossait Peter Murray (Les Négresses Vertes, The Pogues, Zebda). Pour la petite histoire, le groupe jouait dans une salle du Bataclan dédiée aux répétitions alors qu’il était assigné au réglage de la sono. Emballé par ce qu’il a entendu, il leur proposa naturellement de travailler avec eux et c’est ainsi que l’album fut mis en boite.

La première chose à laquelle on pense quand on parle de cet album et du groupe en général est sans aucun doute le hit « Cours Vite ». Emblématique de la fusion Rap / Metal, ce morceau fit décoller la carrière du groupe de façon exponentielle. Il faut dire qu’entre son riff aussi puissant qu’ingénieux, son refrain hurlé tel un « cri de guerre » et son clip qui met en scène des stars du X, il y avait de quoi marquer les esprits ! Pour l’anecdote, l’idée du clip leur est venue en voyant la pochette d’ « Electric Ladyland » de Jimi Hendrix (je vous laisse chercher sur le net). Réalisé par Olivier Dahan (qui deviendra par la suite un réalisateur de cinéma à succès à qui l’on doit le très acclamé « La Môme » de 2007) ce clip sulfureux leur offrit une excellente publicité grâce au bouche à oreille en dépit de quelques problèmes avec la censure (Ne vous bousculez pas, je mets le lien plus bas !).

Fort d’un contrat sur la major Warner et d’une promo digne de ce nom, « Silmarils » fit une entrée aussi surprenante que fracassante au box-office. A partir de là, tout s’est enchainé pour eux. Récompensé par un disque d’or, le groupe eu même l’honneur d’un passage dans l’émission « Rock Express » présentée par Laurence Romance (et qui doit bien se trouver sur Youtube). Outre « Cours Vite » qui était diffusé en boucle sur les radios jeunes, « Makina » le 2ème single, fit lui aussi un très bon démarrage avec son rythme Funky et son discours vindicatif dénonçant les méfaits de la culture de masse. Mais l’intérêt ne réside pas seulement dans ces singles, d’autres morceaux participent grandement à la réussite de ce premier jet. Citons pêle-mêle « Fils D’Abraham » et « Je Ne Jure de Rien » où le Groove du bassiste Côme Aguiar porte littéralement ces morceaux mais aussi le surprenant « Just Be True » et ses velléités électro annonciatrices de l’évolution à venir sur le 2ème album « Original Karma » (1997) ; nettement plus porté sur les machines.

Capable de riffs puissants (que ne renierait pas un certain Tom Morello), le guitariste Jimi Daurs sait varier son jeu tour à tour Heavy (« Cours Vite » encore lui !) ou plus subtil (l’incisif et décalé « Love Your Mum », à titre d’exemple). Le Chanteur / Rappeur David Salsedo responsable des textes et de certains arrangements (claviers et effets de voix) aborde de nombreux problèmes de société. Ainsi, la religion (« Victimes de la Croix »), les médias (on l’a vu « Makina » ou encore « Communication » et ses samples utilisés à bon escient), les biens pensants (« L’Agresse »), la justice (« No Justice No Peace ») en bref, tout le monde, ou presque, en prend pour son grade ! Notons également les nuances dans sa voix sur « Victimes de La Croix » ou le mélange Anglais / Français de « Killing Da Mouvement ». L’album se termine par un «Payer le Prix » plus posé qui permet d’apprécier le travail sur les arrangements avant de conclure dans un délire Punk, très brut.

Bien que la formule puisse faire penser aux Rage Against The Machine et aux Red Hot des Débuts, Silmarils avait ce petit quelque chose ancré dans la tradition du Rock Français. Leurs textes parvenaient à allier le verbe et la conviction d’un Noir Désir à l’aspect multiculturel et rassembleur de la Mano Negra. N’oublions pas qu’à l’instar de ces derniers, c’est sur scène que la musique des Silmarils prenait toute sa dimension. Leurs prestations énergiques pouvaient s’apparenter à un gigantesque rassemblement non conformiste. Le rendez-vous d’une jeunesse qui voulait penser par elle-même cherchant à briser les frontières des inégalités. Doté, de surcroit, d’un son plein de mordant, ce premier album fait toujours sensation. Plus que jamais au fait de l’actualité : Un cri de révolte à l’encontre du système et de la pensée unique !

« Quand le calme devient une faiblesse
Quand le fait de baisser, toujours baisser la tête
Quand le peuple n'a plus de prophète
Et qu'il endure les manipulations de fait ».
« Quand un jour à force de nous faire croire
Que ça ira mieux, qu'ailleurs c'est bien moins chouette
Quand le peuple sent qu'on se paie sa tête
Il se réveille et met le feu … Cours vite ! ».




1 Commentaire

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metalpsychokiller - 10 Janvier 2021:

Merci pour ta chronique. Un album dans un genre que je n'apprécie pas en général mais qui s'est avéré être une véritable tuerie. Des centaines d'heures à pousser de la fonte en écoutant en boucle les nombreux scuds de cet opus. un combo hexagonal hors normes comme il en surgit parfois (Bawdy festival par exemple) melting pot de trames musiclaes difficilement classifiables mais dont la galette un quart de siècle plus tard est toujours aussi jouissive. 

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