Silentium

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14/20
Nom du groupe Aggelos
Nom de l'album Silentium
Type Album
Date de parution 29 Janvier 2016
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Yerushalaim
Ecouter03:37
2.
 Higuera Seca
Ecouter05:40
3.
 Panis Vitae
Ecouter05:17
4.
 Sententia
Ecouter02:57
5.
 Noche Oscura
Ecouter04:50
6.
 Ergo Factum Silentium
Ecouter03:53
7.
 Vivente
Ecouter04:15
8.
 Silencio
Ecouter03:19

Durée totale : 33:48

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Aggelos



Chronique @ ericb4

24 Novembre 2017

Un prégnant message musical synonyme d'évolution du projet du quintet colombien...

Cinq longues années se sont écoulées depuis leur précédente et encourageante galette « Mantos Purpureos », et voici le combo colombien à nouveau prêt à en découdre à l'aune de ce second bébé dénommé « Silentium ». Sortis chez Rottweiler Records, les huit titres de cet effort succèdent à la réalisation du single « Panis Vitae », paru trois ans plus tôt et inséré dans la tracklist du présent opus. Le temps pour le groupe d'affiner ses arrangements et de faire peau neuve, Lady Diana Miranda (frontwoman et cofondatrice du projet), tout comme Johana Gallego (batteuse du groupe entre 2002 et 2010) ayant désormais quitté le navire.

Aussi le sextet originel créé il y a 14 ans s'est-il mué en un quintet soudé, où la présence vocale de la contralto s'est effacée au profit de celle, déjà présente, de la mezzo-soprano et bassiste Carolina Giraldo Sanchez. Et si Duvan Lopez Posada a remplacé Johana derrière les fûts, on retrouve toutefois trois membres d'origine, à savoir : Jonathan Rueda (guitares et claviers), Juan Esteban Londono (growls) et Natalia Soto (guitares et screams). De cette nouvelle collaboration émane un message musical plus mûr, à l'élaboration plus complexe, à la logistique soignée et témoignant d'une certaine évolution stylistique ; l'empreinte dark gothique aspirant dorénavant la touche folk, et ce, sans pour autant que nos acolytes perdent de vue la traditionnelle dimension symphonique progressive du projet.

A l'instar de son prédécesseur, ce présent opus attire précisément le tympan par ses passages sympho gothiques progressifs. Ainsi, dans l'ombre d'Anabanta, le mid tempo « Panis Vitae » livre de sémillantes gammes au maître instrument à touches parallèlement à des tirs en rafale de riffs acérés. Dans ce dédale instrumental déambule une sirène aux saisissantes envolées lyriques conjointement à des growls en tapinois, l'ensemble offrant ainsi un triple effet de contraste atmosphérique, rythmique et vocal. D'autre part, sur fond de soyeuses nappes synthétiques gravite l'enivrant low tempo « Yerushalaim », titre symphonique un brin cinématique où screams glaçants et volutes angéliques s'harmonisent parfaitement. On regrettera cependant que l'éveil orchestral se fasse aussi tardif et les riffs aussi émoussés sur une piste à la mélodicité en demi-teinte, à mi-chemin entre Draconian et Theatre Of Tragedy.

Dans cette mouvance, la troupe a également misé sur l'originalité de son schéma oratoire pour tenter nous rallier à sa cause. Effet qui s'est opéré sans jambage. Ainsi, le mid tempo progressif « Ergo Factum Silentium » réserve d'insoupçonnés ralentissements et variations d'ambiance. Atmosphère cristallisée par une heureuse alternance entre les craquements d'un vinyle érodé par le temps, le son d'un xylophone suranné et des riffs roulants. Synonyme de féconde inspiration de la part du quintet latino-américain, cet instant privilégié octroie également une stupéfiante montée en puissance. Tonique et desserrant opportunément la bride, l'entraînant « Vivente », quant à lui, livre son lot d'égratignures vocales conjointement à l'appel de deux sirènes que l'on n'attendait pas, l'ensemble évoluant dans un univers enjoué et non dénué d'effets de surprise. Et la sauce prend...

Dans une atmosphère gorgonesque, le collectif marque encore quelques points. Ainsi, l'up tempo dark sympho gothique « Higuera Seca », à la confluence entre Tristania et Draconian, offre une saisissante triangulation vocale entre screams coupants, growls caverneux et claires inflexions. Tout en disséminant sa verve, le sombre méfait égraine de sémillants gimmicks guitaristiques, de fins arpèges au piano et une ligne mélodique octroyant quelques moments de pure jouissance auditive. Moins prégnant, l'up tempo « Sententia » aux arrangements nightwishiens laisse éclater sa rage, à l'instar de ses riffs sanglants et de sa rythmique offensive. Cependant, on ne perçoit que malaisément son cheminement mélodique et les harmoniques investis sont en proie à la répétibilité de leur schéma. De plus, on déplorera l'abrupte clôture d'un acte qui ne s'y prêtait pas.

Dans un environnement propice à l'apaisement de nos sens, plus que par le passé, le combo parvient à nous retenir plus que de raison, et ce, en dépit de quelques irrégularités. Il le prouve à la lumière des ensorcelantes séries d'accords dont se pare «  Noche Oscura », magnétique ballade progressive aux accents latino dans le sillage d'Anabanta. Si les célestes ondulations oratoires de la belle sont opportunément placées et appropriées à cet exercice, les growls, en revanche, pourraient atténuer l'effet escompté. Mais les délicates gammes au piano sur fond d'orchestration qui lentement s'embrase, parallèlement aux siréniennes impulsions, sauront atteindre le chaland en plein cœur. Dans cette lignée, « Silencio » distille un subtil guitare acoustique/empreinte lyrique tout en se dotant d'un récitatif en voix masculine claire, avant que ne feulent des riffs aux abois. Simplement, sur cette ballade a-rythmique, l'étincelle tant attendue semble ne jamais vouloir jaillir.

Au final, on effeuille une oeuvre à la fois énergisante, énigmatique et romantique, nécessitant plusieurs passages avant de l'apprivoiser. Techniquement plus complexe que son aînée, cette rondelle a gagné en mélodicité, même si le trait doit encore être affiné. Diversifié tant dans ses jeux rythmiques que dans ses atmosphères, ce manifeste témoigne d'une singulière triangulation vocale, qui a pour corollaire d'originales séries d'accords. On pourra donc conseiller ce second album tant aux aficionados du groupe qu'aux âmes sensibilisées aux travaux de ses maîtres inspirateurs. Si l'on ne détient pas encore un foudre de guerre à l'aune des 34 minutes de cet effort, celui-ci a néanmoins les armes requises pour propulser cette troupe parmi les valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. Alors, pourquoi pas...

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