Silent Revenge

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18/20
Nom du groupe Hibria
Nom de l'album Silent Revenge
Type Album
Date de parution 26 Juillet 2013
Labels AFM Records
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Silent Revenge
 04:48
2.
 Lonely Fight
 04:41
3.
 Deadly Vengeance
 05:03
4.
 Walking to Death
 03:50
5.
 Silence Will Make You Suffer
 05:39
6.
 Shall I Keep on Burning
 04:33
7.
 The Place That You Belong
 04:23
8.
 The Scream of an Angel
 04:06
9.
 The Way It Is
 08:38
10.
 Shall I Keep on Burning (Acoustic Version)
 03:22

Durée totale : 49:03

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Hibria


Chronique @ Eternalis

14 Juillet 2013

C'est un opus d’un tout autre calibre que le groupe nous a pondu ici !

Les espoirs placés en nous dès le début sont souvent les plus difficiles à concrétiser, encore plus à faire oublier à travers les années.
Souvenons-en nous…de ces jeunes brésiliens qui, encore naissants, avaient balancé un cinglant "Defying the Rules", emplie d’impertinence et d’un talent si démesurément immense qu’il faisait figure de totale insolence à la vue d’une scène power metal essoufflée et fragile. Certes, l’artwork était immonde et les textes atteignaient la quinzième zone mais la musique atteignait des sommets. Croisement entre le meilleur du heavy britannique et du power allemand, l’album comportait autant de titres que d’hymnes, propulsés par une production dévastatrice, des riffs frisant le génie (particulièrement les divins "Millenium Quest", "Stare at Yourself" et "Steel Lord on Wheels") et un vocaliste d’exception, à l’aise dans tous les domaines et dégageant une puissance phénoménale. Le futur du heavy metal était brésilien et, si Angra ou Shaman ne concrétisaient pas les balbutiements de leurs nouvelles carrières respectives, Hibria serait là.

Si le succès au Japon et en Amérique du Sud fut rapide et ne tarira pas les années suivantes, l’album fut très confidentiel en Europe. "The Skulls Collectors", trois ans plus tard, fut en revanche une amère déception. Le son, la hargne et la fougue n’étaient déjà plus là et de sérieuses questions pouvaient déjà se poser, questions qui trouvèrent une réponse fort malheureusement négative à la sortie du fade "Blind Ride", rentrant désespérément dans le rang d’un heavy metal sans valeur, traditionnel à en crever et sans envergure.
Désormais dans le giron d’AFM Records, label taillé pour un groupe comme Hibria, "Silent Revenge" sort mais pour quelles raisons ? L’espoir est-il encore permis ? Les brésiliens, après moult modifications de line-up, peuvent-ils encore nous faire vibrer ?

Sans que le « oui » soit complètement extatique, force est d’admettre que c’est un opus d’un tout autre calibre que le groupe nous a pondu ici. La production est bien plus apre et puissante que sur "Blind Ride" et il parait évident que Iuri Sanson (chanteur et principal compositeur) a retrouvé une rage qui lui manquait foutrement depuis quelques temps. Le titre éponyme qui ouvre l’album le prouve aisément en débutant sur un pattern de batterie et un riff agressif à souhait, rappelant les débuts du combo et surtout une forme de heavy très puissante, jamais loin du thrash, qui permet de dégager une puissance phénoménale aux compositions. Le chanteur est toujours là, surmontant les riffs de sa voix surpuissante, en profitant une fois de plus pour réaliser quelques écarts extrêmes sur des chœurs très massifs afin de poser un refrain mélodique mais diablement efficace et ravageur. Renato et Abel, les deux guitaristes, sont plus furieux que jamais et les soli donnent le tournis dès ce premier titre, proposant même un solo au tapping de basse impressionnant surmontée d’une attaque proche d’un blast beat. Un apéritif donnant furieusement envie de taper du pied et de lever du poing.

Sans être aussi exceptionnel que le premier opus du groupe, qui s’avère de plus en plus indépassable pour le combo lui-même, "Silent Revenge" se rapproche néanmoins de son glorieux ainé grâce à certaines compositions inspirées et intelligentes qui tirent de leur classicisme la puissance et l’intelligence que ne contenaient jamais les deux précédents disques. "Deadly Vengeance", par exemple, pose un refrain simple mais entrainant en s’aidant d’un riff à la fois rapide et accrocheur qui devrait trouver une place rapide dans la setlist d’Hibria. On sent par ailleurs que l’album a été pensé en ce sens puisque certains passages sont clairement écrits pour laisser de la place au public sans que cela ne sonne creux dans la forme studio. Le génial "The Way is It", long de plus de huit minutes, en est la preuve flagrante. Outre une dimension épique omniprésente, la composition se compose en plusieurs parties pour se montrer parfois très agressives (la fameuse part thrash ressortant de la plus belle des manières) ou au contraire proche d’une certaine improvisation avec de nombreux soli de basse et de batterie qui se rapprochent presque d’un jam enregistré et qui, soyons-en certains, devraient permettre au public de hurler convenablement. Edurdo Balto, le batteur, est d’ailleurs très en vue tout au long du disque, souvent sur les introductions (celle, fulgurante, de "Walking to Death" par exemple, avec une ligne de basse à tomber) et il est absolument délectable de retrouver les lignes de basse absolument insaisissables et techniques à la Steve Harris qui caractérisaient "Defying the Rules". "Silence Will Make you Suffer" tient d’ailleurs très bien son rôle de single, plus mélodique que le reste du disque, avec des parties de chant moins véhémentes et surtout une omniprésence de lead mélodique, laissant les riffs purs en retrait.

On pourra certainement dire que le résultat n’est pas parfait, qu’Hibria n’innove pas (ils ne l’ont jamais fait) ou qu’ils recyclent leurs propres idées, je dirais surtout qu’ils sont enfin parvenu à offrir un véritable successeur à un premier album si bon qu’il était fatalement casse-gueule de passer derrière. "Silent Revenge" aura de plus la double mission de redorer le blason du groupe auprès des fans de la première heure et surtout de donner une plus grande visibilité aux brésiliens avec un deal européen qui lui sied désormais parfaitement. Les cartes sont dans leurs mains…et 2013 pourrait bien être leur année.

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Chronique @ BestJules69

12 Juillet 2013

L'album [...] n'est pas un réel succès ni un cinglant échec

Aujourd’hui, les temps changent, indéniablement. Quoiqu’on en dise, il s’en passe des choses, plus ou moins heureuses certes, mais il n’en reste pas moins que le monde évolue. Tout est en perpétuel mouvement. Le changement c’est m… (merde Jules on avait dit pas de politique !). Désormais, pour être reconnu et pour s’imposer face à une concurrence toujours plus importante, il faut sortir du lot. Quitte à ne pas plaire, il faut prendre des risques. Et s’il est un domaine qui reflète bien ce rapport de force, c’est sans doute celui de la musique (de la vraie hein, pas de la soupe des radios qui vous bourrent le crâne). Aujourd’hui, quel groupe pourrait aspirer à la postérité sans sortir des sentiers battus ? C’est là l’enjeu auquel se heurte un grand nombre de formations. Et Hibria ne fait pas exception à la règle. Le groupe est même sujet à un étrange paradoxe. S’il jouit d’une grande notoriété au Japon, Hibria reste très peu connu en Europe. Ainsi, Silent Revenge donnait aux brésiliens l’opportunité de sortir de l’ombre et séduire un nouveau public.

L’album s’ouvre par le morceau éponyme « Silent Revenge », qui d’emblée met l’auditeur en confiance. Puissant, technique et maitrisé, le titre est de grande qualité. Hibria maitrise parfaitement son sujet. On commence alors à croire que l’album pourrait marquer l’entrée du quintette dans la cours des grands. Cela dit, on tombe de haut lorsque les morceaux suivants se font entendre. On passe ainsi de l’excellent « Silent Revenge » à un « Lonely fight » sans grand intérêt, lui-même relayé par un « Deadly Vengence » terriblement banal. On oscille ici entre une rythmique tellement marquée qu’on s’en taperait la tête contre le mur et des passages plus calmes prochent du risible tant les paroles sont fades et dégoulinantes de faux bons sentiments. Le groupe s’enlise un peu plus à chaque titre dans un power métal impersonnel et donc relativement inintéressant.

Assurément, là où ça pêche, c’est au niveau de l’originalité et de la créativité. L’album s’apparente plus à une forme de medley des stéréotypes qu’à une recherche stylistique. C’est en effet des morceaux très bruts de décoffrages que suggère Hibria. Les rythmiques rentre-dedans à la « Walking to death » sont omniprésentes. A cela s’ajoute les refrains à la « Silence will make you suffer », qui créent un effet de saturation sonore assez pesant car excessivement marqué et répété à tire-larigot. La lassitude s’empare de notre oreille et le décrochage commence à se faire sentir. La structure des morceaux ne varie presque pas. Le dynamisme purement auditif de l’album cache en fait un fond on ne peut plus plat, signe d’un manque d’inventivité flagrant. Même s’ils sont sympathiques voire bons, les morceaux sont bien trop similaires et ne font qu’entretenir une impression de déjà-vu permanente.

Toutefois, bien qu’Hibria ne sorte absolument pas des sentiers battus, il n’en reste pas moins un groupe qui maîtrise parfaitement sa musique. Le niveau technique de l’album est excellent. Cette remarquable maîtrise s’exprime dans des soli comme ceux de « Silent Revenge » ou « Sream of an Angel ». Les riffs de « Silence will make you suffer » démontrent un contrôle technique absolu et bluffant. Malheureusement, ces qualités sont mises au service de compositions très banales et redondantes qui font que ce « Silent Revenge » s’apparente davantage à un retour dans la passé plutôt qu’à un tremplin qui propulserait les brésiliens sur le devant de la scène.

Difficile de mettre une note à l’album tant il est le fruit d’un sérieux manque de créativité mais aussi le gage d’une technique et d’une maîtrise exceptionnelle. Ce n’est surement pas avec « Silent Revenge » qu’Hibria parviendra à exporter sa musique ailleurs que dans sa terre d’adoption. L’album est sympathique mais bien trop impersonnel pour rivaliser avec la masse de disques sortant chaque jour. Il n’est pas un réel succès ni un cinglant échec, mais il sonne davantage comme un coup pour rien. Assurément, « Silent Revenge » aurait gagné à proposer quelque chose de nouveau plutôt que de se cantonner à revisiter des idées vieilles de plusieurs années. Les brésiliens semblent n’avoir pas compris que cela fait bien longtemps que l’on ne trempe plus le pain dans la soupe. L’image peut certes paraître étrange, mais elle résume bien le fond de ce disque.

6 Commentaires

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holocaust_in_my_head - 16 Juillet 2013: Si je suis ta chronique je me demande comment un groupe a pu tomber aussi bas après avoir sorti un 1er album presque parfait avec des compositions de folies, déjà le précédent ne m'avit pas emballé mais là ta chronique ne me motive pas du tout, mdr.
BestJules69 - 16 Juillet 2013: Je pense que tu devrais la relire ;)
Ma chronique n'est pas négative à 100%, loin de là. Je regrette simplement que les qualités techniques et que l'expérience du groupe ne soient pas mises au service de la créativité. Leur musique est de qualité mais trop impersonnelle, et c'est vraiment dommage.
Tu remarqueras aussi que je n'ai pas mis de note à l'album;)
holocaust_in_my_head - 17 Juillet 2013: Je parlais du manque de créativité auquel toi aussi tu fais allusion et je me dis que comparé au 1er on doit tomber de haut, ce qui était déjà le cas pour moi avec le précédent (c'était comme de passer de"walls of jericho" ou "keeper...part.1" à "chameleon")
BestJules69 - 17 Juillet 2013: Effectivement, il y a pour moi un très grand écart de niveau entre "Defying the rules" et "Silent Revenge".
J'ai été agréablement surpris avec leur premier opus, les brésiliens donnaient vraiment l'impression qu'ils avaient quelque chose de nouveau à faire partager.
Mais depuis, plus rien de vraiment intéressant. "The Skull collector" et "Blind ride" m'ont déçu, et "Silent Revenge" ne m'a pas fait vibrer. Je t'invite quand même à écouter l'album pour te forger ta propre opinion :)
Tu fais aussi allusion à Helloween. La comparaison intéressante :) Comme hibria, le groupe a sorti d'emblée un chef d’œuvre que beaucoup considèrent aujourd'hui comme une œuvre de référence absolue. (je parle des 2 keeper, part 1 en particulier). Mais à la différence d'Hibria, ils ont su se relancer après l'échec logique rencontré par Chameleon. C'est pour ça que je pense que les brésiliens devraient se renouveler et faire évoluer leur musique pour arriver à égaler leur premier opus.
Voilà mon avis, même si je sais qu'il n'est pas partagé par tous :)
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