Liste des groupes Doom Metal Orchid (USA-1) Sign of the Witch

Le revival doom psyché et ses errances...
Orchid semble pour ses détracteurs rentrer tout à fait dans le moule des groupes qui ne se contentent que de faire du revival pour du revival... En effet, on a beau avoir qualifié leur musique de stoner doom à leurs débuts, la ressemblance (trop frappante pour être involontaire) avec Black Sabbath leur a permis de se faire à bas bruit une sacrée réputation sur la scène, quitte même à rameuter un panel de vieux hard-rockeurs old-school nostalgiques, pas tout à faits rassasiés par le « 13 », récemment sorti et qui avait préférer se rabattre sur un « Capricorn » éloquent dans son envie de pratiquer le style développé jadis par Iommi et consorts et surtout son successeur « The Mouths of Madness » qui s'était payé le luxe de sortir chez le mammouth Nuclear Blast...



Après un petit temps de latence, ayant permis la réalisation d'une tripotée de concerts et de festivals, dont un passage de belle facture au Hellfest 2015, le groupe se fend d'un EP 4 titres nommé « Sign of the Witch » pour un groupe dont on savait déjà qu'ils appréciaient l'exercice puisqu'ils en avaient produits pas moins de deux entre les deux albums, dans l'ordre « Heretic » puis « Wizard of War ».
Quatre titres inédits donc, pour une durée de 18 minutes, soit tout de même nettement moins qu' « Heretic », car il faut dire que le groupe a tranquillement poursuit son parcours vers le heavy en s'éloignant du doom et la durée des morceaux s'en ressent...


Cet Ep ne sera pas surprenant au sens où Orchid récitera la partition qu'ils ont l'habitude de jouer, ses morceaux heavy à la production moderne éraillée singeant le old-school parfaite comme à leur habitude. Un titre comme « Helicopters » (Hommage aux Hellacopters?) n'apparait ainsi comme rien d'autre qu'un morceau correct dans la lignée du hard-rock que produit le groupe sans pouvoir prétendre à décrocher lauriers plus élevés. La basse y est bien enlevée et ronflante, la batterie au diapason, le refrain efficace, mais rien de plus à se mettre sous la dent.
Les deux titres suivants seront plus alléchants, avec notamment un « John The Tiger » un poil plus virtuose avec de beaux soli de guitare et un refrain entêtant, qui revient régulièrement, voir même un peu trop sur la fin du morceau. « Sign of the Witch » est peut-être le morceau le moins labellisé « Black Sabbath » et le plus efficace. Peut-être que finalement Orchid a le potentiel par moment d'exhaler une certaine âme créatrice indépendante même s'il le fait dans la pure tradition ?
Enfin « Strange Winds » plus posé, nous rappellera les sortes de ballade au coin du feu que le Sabbath aime parfois à tisser, on se souviendra de « Planet Caravan » qui est clairement une inspiration à ce morceau, avec ces percussions discrètes quasiment identiques et les effets sur la voix ou « Zeitgeist » sur « 13 »... Quelques notes d'orgue hammond donne une touche rock années 60 rappelant Ray Manzarek, génial claviériste des Doors...


Au final, il s'agit d'un bon EP, qui ne clôturera clairement pas le débat encadrant les californiens quand à leur personnalité propre et l'inspiration sabbathienne prépondérante dans leur œuvre. Mais bon, ils ont toujours cette capacité à sortir de bons titres qui les honore et n'ont jamais revendiqué autre chose. De là à les mettre en avant comme un groupe référence réinventant avec talent le passé et méritant tous les éloges, à l'image d'un The Devil's Blood, Ghost, Cold in Berlin ou encore Year of the Goat, il y a un pas à ne pas franchir. Mais écouter et apprécier leurs compositions de très bonne facture, je ne vois pas où serait le crime...