Difficile de débuter quelques lignes sur un album dont on a piqué le personnage de la pochette pour s'en servir d'avatar en toute objectivité.
Néanmoins, cet album de speed/thrash, bien ancré dans son époque, vaut son pesant de cacahuètes. Empruntant une fraîcheur que n'aurait pas renié un Kai Hansen juvénile (les vocaux y font clairement penser), l'album débute par un "Coming
Again" mélodique et entraînant. Les ressemblances, notamment au niveau du son mais pas que, avec le premier EP d'
Helloween sont flagrantes. Les influences punk sont aussi palpables, avec une urgence instrumentale qu'un certain
Vectom (autre groupe obscur allemand) a su déployer avec son fameux "Rules Of
Mystery".
Les titres, immédiats, énergiques et frais, feraient danser un nonagénaire, et si les influences hardcore et thrash sont bénéfiques, le groupe, amateur jusqu'au bout des riffs, a su insuffler une mélodie bien Maidenienne, notamment sur les duels de guitares, brefs mais percutants. Par ailleurs, les refrains (point fort du groupe) sont tous mémorables, avec des backing vocals importés de la Bay-
Area énergiques. Si l'affiliation avec le thrashcore du futur
Wehrmacht est palpable,
SDI se situe à mi-chemin entre l'école speed européenne, et cette urgence empruntée au punk (
Discharge) pour constituer des morceaux directs et concis.
Sortis sous Gama Records/Scratchcore en 1987, le groupe n'a pas bénéficié de l'apport d'un Noise International comme beaucoup de ses compatriotes, ni même d'une écurie comme Aaarrg (
Mekong Delta,
Holy Moses) ou We Bite records, à même de favoriser une distribution homogène en
Europe. C'est d'autant plus dommage que les titres, tous pêchus, auraient pu faire mouche.
Ressorti en 2005 via
Battle Cry Records avec notes, interview, et paroles (plus 4 titres du futur 4ème album mort-né, plus anecdotiques, enregistrés entre 1991 et 1993, dont l'histoire, tellement classique, entraînera la mort du groupe), ce second album saura convaincre très facilement les adeptes d'un speed/thrash énergique et rapide. En conservant une ligne directrice mélodique que les fans d'un "Starlight" (
Helloween) découvriront avec un sourire béat de façon posthume,
SDI paraîtra, du coup, difficile à classer en 2014, stylistiquement parlant.
Trop tard pour le groupe de toutes façons. Mais pas trop tard pour apprécier un album dont le potentiel pourra séduire le fan des groupes cités dans ces quelques lignes pas trop attaché à la qualité d'un son d'une autre époque.
Merci pour la chro.
Qu’est-ce que j’ai été très surpris d’entendre un « Comin’ again » aussi Helloween-ien en opener ! J’étais resté sur le côté brut de pomme et les influences punk du précédent. Il en reste fort heureusement de grosses traces ici (« Megamosh », terrible, « Quick shot », « Long way from home », surprenant, une sorte de Helloween aux touches punky). Une fois digérée cette légère réorientation de la musique – notamment le ralentissement évident du tempo (étonnante la title track et son rythme « lourd ») -, j’ai pris mon pied. On est pas loin de la scène crossover en fait non (cool ce « Alcohol ») ?
Et je suis toujours fan de la voix de Reinhard Kruse !
En dessous du précédent mais archi sympa.
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