Etrange que ce nouvel opus baptisé
Shitting Bricks de
Chris Holmes et de ses comparses. On ne parvient pas réellement à savoir ce qu'il faut en penser. Vaste blague? Album attachant? Un peu des deux?
Pourtant, musicalement, on trouve clairement ici quelques bonnes choses qui seront sans doute à même de séduire les moins arrêtés d'entre-nous. Il y a effectivement matière à se réjouir et notamment grâce à ces quelques titres Heavy Rock aux accents, parfois, légèrement Punk dans lesquelles, occasionnellement, on reconnait la manière si particulière de Chris de composer de la guitare et qui nous ramène instantanément aux plus belles heures de sa carrière, lorsque, en somme, le musicien n'était qu'un pervers sexuel (
Shitting Bricks, Get with it,
Let It Roar, Vegas
Nightmare...).
Autant de titres desquels se dégage tout de même une drôle d'atmosphère. Une ambiance confuse. Un climat désordonné engendrant un sentiment d'amateurisme prégnant. Une sensation encore renforcée par les chants rauques, enfumés et embrumés de Chris nous évoquant ceux d'un certain Lemmy Kilmister, la maîtrise et le talent en moins. Il va sans dire que l'ancien guitariste de
WASP a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de devenir un vocaliste marquant. Pour le moment ses prestations oscillent entre "l'acceptable" et le "tout juste convenable".
Et puisque nous en sommes à parler des lignes vocales de ce disque, abordons le cas épineux d'In your Mouth. Non pas pour en critiquer le sujet, à l'évidence, d'une finesse rare, car ça, après tout, ça n'a aucune espèce d'importance, mais pour souligner à quel point les choeurs de cette piste (les "In my Mouth" effectués par une amie de Chris) nous écorchent les oreilles de leurs faussetés crispantes.
L'auditeur sera aussi moins conquis par ces deux instrumentaux Nevermind et ses 4 minutes 05, qui ne sont pas sans nous rappeler The
Mephisto Waltz composé en 1989 pour le Headless
Children de
WASP et Long Gone et ses 6 minutes 32. Pourquoi pas, même si on ne saisit pas bien le sens d'une telle démarche. Un troisième, sobrement baptisé Intro, entame cet opus. Le concernant il nous faudra dire qu'il est plutôt étonnant, et détonnant, fort de ces pianos qui contrastent assez violemment avec l'aspect plus "brut" du reste de ce disque.
D'autres pistes légèrement plus bluesy et roots où la voix grave, éraillée et chargée de Chris, toujours encore insuffisante, sied bien mieux seront à considérer (
Born Work
Die, Don't Care,
TFMF (
Two Faced Motherfucker)...).
L'ensemble paraît donc très hétéroclite. Parfois on y entend des relents nous faisant songer à Motorhead (une évidence que les chants particuliers de Chris souligne), d'autre fois à Wasp et d'autre fois même, plus subrepticement il est vrai, à Guns' N 'Roses (Vegas
Nightmare). Ce
Shitting Bricks navigue donc entre un Heavy
Metal aux influences Punk manifestes, un
Hard Rock aux teintes Bluesy et des aspirations Rock subversives (notamment avec les thèmes abordés.
Shitting Bricks raconte, par exemple, comment Chris a été poursuivis par la police alors que 502 fait référence aux arrestations se rapportant à l'état d'ébriété sur la voie publique...). En outre de ce manque d'homogénéité, l'aspect très brouillon de ce disque ne le sert guères.
Au final la question posée en préambule de ce texte reste donc entière.
ps: très bonne chronique qui a pour plus grand mérite de ne pas cracher sur ce qu'il reste de cet ex-grand monsieur, merci dark_o
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