Shine

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14/20
Nom du groupe Melphomene
Nom de l'album Shine
Type Album
Date de parution 19 Décembre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Shine
 04:59
2.
 Destructive Crescendo
 04:54
3.
 Stormborn
 04:13
4.
 Little Sins
 03:32
5.
 Maiden and the Death
 05:09
6.
 Howl
 04:43
7.
 Skin of Your Skin
 04:53
8.
 Mother Night
 06:23
9.
 Ten Last Seconds
 05:49
10.
 Always
 04:17

Durée totale : 48:52

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Melphomene


Chronique @ ericb4

29 Mars 2022

Décollage amorcé de l'escadron mexicain pour de célestes contrées...

Six années envolées déjà depuis son introductif et tâtonnant EP, « Destructive Crescendo », et voici le quartet mexicain cofondé en 2013 par le guitariste et vocaliste Mario Del Rio (Erszebeth, Oblivion Requiem) et la soprano Esthíbaliz Ramos (Erszebeth, Dueto Amaterasu...) enfin relancé dans la course. Et ce, à l'aune de son premier et présent album full length, « Shine » ; auto-production de dix pistes, dont les sept de son initiale offrande, égrainées sur un ruban auditif de 48 minutes. A remarquer une production d'ensemble moins friable que naguère, à commencer par un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Cette fraîche livraison symboliserait-elle un retour en force du combo latino-américain sur une scène metal symphonique qui ne l'attendait pas nécessairement ? Serait-elle à même de nous faire oublier les faux pas de jeunesse de son premier essai et constituer, par ailleurs, une arme de défense susceptible de tenir à distance ses si nombreux homologues générationnels  ?

Conformément à ses aspirations premières, la troupe continue d'évoluer dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et atmosphérique dans le sillage de Nightwish, Xandria, Delain, Diabulus In Musica, Stream Of Passion et consorts, tout en y a adjoignant une touche latina, conférant ainsi à ses compositions un petit supplément d'âme. Dans ce projet, aux côtés de nos deux maîtres d'oeuvre se conjuguent à nouveau les talents du batteur Ignacio Fontán Blanch (Anna Fiori, Oblivion Requiem, Vanguardia), le bassiste Omar Silva (Oblivion Requiem) se voyant, lui, remplacé par Mauricio Altamirano. Ce faisant, la troupe fait montre d'une technicité instrumentale maîtrisée et de qualités mélodiques dès lors affinées, les angéliques inflexions de la frontwoman, quant à elles, s'avérant plus affûtées aujourd'hui qu'hier. Avec la participation, pour l'occasion, de la soprano Emma Elvaston (Beneath My Sins, ex-Evolvent). Mais installons-nous plutôt dans le navire pour une croisière, espérons-le, parsemée d'îlots d'abondance...

Le combo témoigne à nouveau de son aptitude à nous livrer ces séries d'accords qui, peu ou prou, resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. A commencer par ses passages les plus endiablés, à l'image de « Shine » ; entraînant et ''nightwishien'' mid/up tempo s'écoulant sur un sillon mélodique des plus enivrants et mis en exergue par les fluides oscillations assorties du léger vibrato de la sirène. Dans cette mouvance, on ne pourra davantage éluder l'infiltrant cheminement d'harmoniques imprégnant l'énergisant « Howl », autre titre nightwishien en l'âme et susceptible de figurer dans les charts. Muni d'un sémillant legato à la lead guitare, d'enveloppantes nappes synthétiques et des chatoyantes patines oratoires dispensées par la belle, ce rayonnant manifeste glissera avec célérité dans le pavillon du chaland. Et comment omettre « Always », galvanisant et violoneux effort rock'n'metal symphonique aux airs d'un Nightwish de la première heure, avec un soupçon d'Atargatis quant à ses variations rythmiques ? Dotée de refrains certes prévisibles mais immersifs à souhait, cette dynamisante et gracieuse offrande joue, elle aussi, dans la catégorie des hits en puissance susceptibles de pousser à une certaine addiction.

Un poil plus incisifs, d'autres espaces d'expression pourront à leur tour nous retenir plus que de raison. Ainsi, issu du précédent effort, le mordant et ''nightwishien'' « Destructive Crescendo » retrouve ici une seconde jeunesse. Egrainant un tapping martelant, accusant pourtant un schéma d'harmoniques tendant à se répéter, l'enveloppante présence vocale d'Emma Elvaston confère à la fois charisme et chatoyance à l'opératique méfait. Et la sauce prend, cette fois. A mi-chemin entre Diabulus In Musica et Stream Of Passion, le mid tempo progressif « Skin of Your Skin », lui, interpelle par la soudaineté de la montée en régime de son convoi instrumental et la flamboyance de son solo de guitare autant qu'il séduit par la fluidité de sa ligne mélodique sur laquelle se calent les frissonnantes envolées lyriques de la déesse. Dans cette énergie, on ne saurait davantage esquiver l'incandescent et hispanisant « Ten Last Seconds ». Ce faisant, on pénètre dans un champ de turbulences où des riffs crochetés s'adossent à une rythmique enfiévrée, l'ensemble instrumental voguant parallèlement sur une ligne mélodique sécurisée. Ce faisant, un fin picking à la guitare acoustique s'intercale sur de petits ponts, sans pour autant contrecarrer le groove d'un morceau bien cadencé, enjolivé par les magnétiques modulations de la princesse.

Quand les lumières se font tamisées, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, nos acolytes nous livrant alors leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, d'une part, « Stormborn », power et ''xandrienne'' ballade d'une sensibilité à fleur de peau. Mis en habits de soie par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie et recelant d'insoupçonnées variations atmosphériques et rythmiques, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regret. Pour sa part, « Little Sins » se pose telle une touchante ballade romantique aux refrains imparables, que n'auraient reniée ni Delain, ni Diabulus In Musica. Livrant de radieuses gammes au maître instrument à touches parallèlement aux hypnotiques patines d'une interprète bien inspirée, cette tendre aubade recueillera assurément l'adhésion de l'aficionado du genre. A la lumière de ses couplets bien ternes, la ballade progressive « Maiden and Death », en revanche, ne peut prétendre à une accroche aussi immédiate, et tendrait même à nous désarçonner. A mi-morceau, la soudaine et opportune accélération du corps instrumental confère une pointe d'insolence à une piste flirtant bien souvent avec les mornes plaines. De plus, la prestation du duo mixte en voix claires se révélant en proie à quelques irrégularités rajoute à l'effet repoussoir d'un instant que l'on eût espéré moins éthéré.

Pour compléter le tableau, nos quatre gladiateurs nous invitent à les suivre dans les méandres d'une fresque symphonico-progressive d'inspiration nightwishienne. Ainsi, calé sur un duo mixte en voix claires, « Mother Night » impose sa polyrythmie, un subtil legato à la lead guitare et moult effets de surprise. Cependant, en dépit d'une technicité difficile à prendre en défaut, tant la linéarité de la sente mélodique que de flottantes séries d'accords ne sauraient nous pousser à une inconditionnelle adhésion. Et ce ne sont ni les sonorités résiduelles, ni les prestations en demi-teinte de nos deux tourtereaux qui sauveront le bateau du naufrage. Peut-être bien le bémol de l'opus.

Au final, le collectif mexicain nous livre un set de compositions plutôt avenant, pulsionnel, complexe, empreint de sensualité et un brin romantique, bénéficiant cette fois d'une ingénierie du son plutôt soignée. Si certains titres du précédent effort avaient pu se voir occultés, voire remplacés par d'autres à la mélodicité plus nuancée, le méfait aurait gagné en efficacité ce qu'il n'a d'ailleurs perdu ni en technicité instrumentale ni en prestations oratoires, loin s'en faut. A la fois varié sur les plans rythmique, atmosphérique et vocal, le luxuriant manifeste se suit de bout en bout sans encombres, même si l'ombre de certains de leurs maîtres inspirateurs plane encore sur quelques arpèges d'accords, et si l'une ou l'autre prise de risque manque encore à l'appel. Quoi qu'il en soit, à l'aune de cette solaire et délicate offrande, le combo disposerait aujourd'hui de l'arsenal requis pour se hisser parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. Aussi, assistons-nous dès lors à l'amorce du décollage de l'escadron mexicain pour de célestes contrées...

Note : 14,5/20

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