Destructive Crescendo

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12/20
Nom du groupe Melphomene
Nom de l'album Destructive Crescendo
Type Album
Date de parution 03 Mars 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Always
 04:30
2.
 Howl
 04:41
3.
 10 Last Seconds
 05:52
4.
 Little Sins
 03:17
5.
 Mother Night
 06:25
6.
 Destructive Crescendo
 04:46
7.
 Maiden and Death
 05:08

Durée totale : 34:39

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Melphomene


Chronique @ ericb4

28 Juillet 2018

Un message musical encore inégal...

Nouvelle figure du metal symphonique à chant féminin, et tout comme ses compatriotes Anabantha, Fortaleza ou encore Nostra Morte, cet expérimenté quartet mexicain originaire de Tepic entend, lui aussi, mener à bien son projet. Créé en 2013 par le guitariste et vocaliste Mario Del Rio et la soprano Esthíbaliz Ramos (Erszebeth, Dueto Amaterasu...), prestement rejoints par le batteur Ignacio Fontán Blanch (Anna Fiori, Vanguardia) et le bassiste Omar Silva, le combo latino-américain a pris le temps nécessaire à la maturité de ses portées et de sa plume. Ce dont rendent compte les 7 pistes de cet introductif EP répondant au nom de « Destructive Crescendo » ; auto-production fécondée pas moins de deux années suite à la fondation de la formation.

Officiant dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et atmosphérique dans le sillage de Nightwish et consorts, le collectif y a adjoint une touche latino, conférant ainsi à ses compositions un petit supplément d'âme. Ce faisant, la troupe témoigne d'une technicité instrumentale éprouvée et, par moments, de qualités mélodiques que pourraient lui envier nombre de ses homologues, tout en bénéficiant des angéliques et magnétiques volutes d'une sirène bien habitée. Quant à la production d'ensemble, si l'enregistrement cosigné Mauricio Altamirano (bassiste) et Mario Del Rio s'avère de bonne facture, on aurait toutefois souhaité des lignes de chant plus fluides, moins compressées, et des finitions moins lacunaires dans leur principe d'émission. Exploration...

D'entrée de jeu, on observe une réelle capacité de la part de nos quatre mousquetaires à égrainer les suites d'accords qui font mouche. Ainsi, de somptueux arpèges au piano et une violoneuse assise parsèment « Always », galvanisant effort rock'n'metal symphonique aux airs d'un Nightwish de la première heure, avec un soupçon d'Atargatis quant à ses variations rythmiques. Dans cet emphatique environnement instrumental déambulent les claires et enivrantes inflexions de la déesse, contribuant ainsi à magnifier chaque espace où elle se meut. Dotée de refrains certes prévisibles mais immersifs à souhait, cette dynamisante et gracieuse offrande joue dans la catégorie des hits en puissance. Dans cette mouvance, on ne pourra éluder l'infiltrant cheminement harmonique de l'énergisant « Howl », autre titre nightwishien en l'âme et susceptible de figurer dans les charts, Muni d'un sémillant legato à la lead guitare, d'enveloppantes nappes synthétiques et des chatoyantes patines oratoires dispensées par la belle, ce rayonnant manifeste glissera avec célérité dans le pavillon du chaland.

Parfois, la cavalerie s'emballe sans que rien ni personne ne puisse stopper la progression, et l'on se surprend alors à esquisser, à deux reprises, un headbang bien senti. L'incandescent et hispanisant « 10 Last Seconds » en est une illustration. Ainsi, on pénètre dans un champ de turbulences où des riffs crochetés s'adossent à une rythmique enfiévrée, l'ensemble instrumental voguant sur une ligne mélodique sécurisée. Ce faisant, un fin picking à la guitare acoustique s'intercale sur de petits ponts, sans pour autant contrecarrer le groove d'un morceau bien cadencé, enjolivé par les magnétiques impulsions de la maîtresse de cérémonie. Dans cette dynamique, c'est sur des charbons ardents que nous mène le mordant « Destructive Crescendo ». Evoluant sur un tapping martelant, sans jamais lâcher de lest, cet explosif méfait accuse toutefois une gênante répétibilité du schéma harmonique dont se parent ses couplets et des refrains peu propices à l'enivrement de nos sens.

Lorsqu'elle nous livre ses mots bleus, la troupe le fait avec délicatesse et un brin d'élégance, parvenant sans mal à toucher notre fibre émotionnelle, du moins, sur l'un des deux intimistes moments. Ainsi, « Little Sins » se pose comme une touchante ballade romantique aux refrains imparables, que n'auraient reniée ni Delain, ni Xandria. Livrant de radieuses gammes au maître instrument à touches parallèlement aux hypnotiques patines d'une interprète bien inspirée, cette tendre aubade recueillera assurément l'adhésion de l'aficionado du genre. Pour sa part, la ballade progressive « Maiden and Death » ne peut prétendre à une accroche aussi immédiate, et tendrait même à nous désarçonner à la lumière de ses couplets bien ternes. A mi-morceau, la soudaine et opportune accélération du corps instrumental confère une pointe d'insolence à une piste flirtant bien souvent avec les mornes plaines. De plus, les prestations des deux vocalistes se révélant en proie à quelques irrégularités rajoutent à l'effet repoussoir d'un instant que l'on eût espéré moins éthéré.

Pour compléter le tableau, nos quatre gladiateurs nous invitent à les suivre dans les méandres d'une fresque symphonico-progressive d'inspiration nightwishienne. Ainsi, calé sur un duo mixte en voix claires, « Mother Night » impose sa polyrythmie, un subtil legato à la lead guitare et moult effets de surprise. Cependant, en dépit d'une technicité difficile à prendre en défaut, tant la linéarité de la sente mélodique que de flottantes séries d'accords ne sauraient nous pousser à une inconditionnelle adhésion. Et ce ne sont ni les sonorités résiduelles, ni les prestations en demi-teinte de nos deux tourtereaux qui sauveront le bateau du naufrage. Peut-être bien le bémol de l'opus.

On effeuille donc une œuvre à la fois saillante et énigmatique, tempétueuse et aérienne, mais inégale, du moins, en-deçà de ce que l'on serait en droit d'attendre aujourd'hui dans ce registre metal. Faisant cohabiter de rayonnantes compositions avec d'autres bien moins ragoûtantes, ou même insuffisamment finalisées, le message musical s'avère complexe tout en ayant éludé l'une ou l'autre prise de risque. Et la sauce ne prend que partiellement. Aussi, malgré un louable effort de diversité atmosphérique et rythmique, une logistique encore verte et des lignes vocales pas toujours à l'unisson n'autoriseront pas encore l'accès de la formation mexicaine au rang de valeur montante du metal symphonique à chant féminin. Une réaction de la part de nos quatre compères est donc requise pour espérer l'emporter...

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