Liste des groupes Thrash Death Eyeconoclast Sharpening Our Blades on the Mainstream

A la vue de la pochette ornant ce « Sharpening Our Blades on the Mainstream », on pense tout de suite à une vieille blague potache d'étudiants. Le coup de la B.O de Transformers ça ne marche pas avec moi. Comment ça c'est le véritable artwork ? Euh... ben on recommence.

Formé en 2003, Eyeconoclast est une déferlante de furie death/thrash nous venant directement d'Italie. Ayant sorti plusieurs démos et un album en 2008 bien perçus par la communauté, voilà nos énervés psychotiques de retour avec un nouveau brûlot sous le bras. Petite précision, le line up compte en son sein Mauro Mercurio (ex-Fleshgod Apocalypse, ex-Hour of Penance) et un certain Paolo Ballarotto (ex-Malfeistor), la claque risque donc d'être brusque et féroce.

Je parlais plus haut de cette pochette un brin futuriste, sachez qu'on retrouve cette connectique moderne dans les paroles du groupe. Il est question, comme malheureusement beaucoup de formations en ce moment, de ce perpétuel combat entre l'homme et la machine. A croire que notre société cache un profond malaise et que l'homme finit par se sentir inférieur à toute cette froideur industrielle et mécanique, si bien qu'il finit par extérioriser dans des récitals macabres son dégoût de l'évolution. La production reflète bien ce modernisme accru, compacte et monumentale comme un pavé jeté en pleine figure.

Bien évidemment, nous tergiversons autour de l’enrobage de cet EP, mais que se passe-t-il réellement à l'intérieur de la bestiole ? Il faut croire que rapidité et efficacité sont les maîtres étalons des italiens. Ça va vite et ça joue fort, très fort. Et le déluge commence irrémédiablement avec le titre éponyme. La rythmique thrash à s'arracher les cheveux ne faiblit pas jusqu'à la dernière seconde, la double pédale s'en donne à cœur joie, l'intensité de cette mandale en devient presque tétanisante. On se sent impuissant face à tant de débauches d'énergies. Certainement le morceau le plus frontal de l'opus, il n'en demeure pas moins accrocheur pour autant. La suite se veut du même acabit avec une légère baisse en terme de vitesse malgré tout. « Anoxic Waters » et son riff emprunté à un bon vieux death mélodique mettra à genoux les plus farouches d'entre vous.

La prestation de Synder au chant est remarquable tant le chansonnier semble s'arracher littéralement les cordes vocales. A côté du growl bien gras, on retrouve quelques vociférations suraigus pour un rendu proche du mouvement grind de temps à autre. Finalement, le seul reproche serait peut être le fait d'aérer un peu les compos et leurs structurations. Il n'est pas évidemment de s'envoyer tout un parpaing entier comme ça et s'en relever comme si de rien était. Pour tout vous dire, l'asphixie n'est pas loin, mais le format assez court aide à digérer cette vomissure brutal.

Bourrin (c'est le cas) et puissant, Eyeconoclast a la rage aux ventres et ça s'entend. Technique dans son approche guitaristique (le solo déstructuré de « Manifest of Involution »), les constructions des pistes n'en demeurent pas moins classique. Quoiqu'il en soit, l'envie de s'enfiler encore une petite dose se fait pressante. Eyeconoclast est une machine de guerre qui roulera sous nos cadavres et nous violera ensuite ; avec un peu de chance ça fera peut être mal.