En 2002 sortait
Shàmaniac, troisième album de
Korpiklaani, encore appelé
Shaman. On a affaire là aux prémices de ce qu'est le
Korpiklaani que l'on découvrira par la suite ; on peut même dire qu'entre cet album et
Spirit of the
Forest, premier album sous le nom de
Korpiklaani, il n'y a qu'un pas. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à écouter Ii Lea Voibmi, ou jeter une oreille à Vuola Làvlla, la démo d'une chanson que l'on (re)découvrira sur le deuxième album de
Korpiklaani,
Voice of Wilderness. Mais il sera temps d'y revenir plus tard...
L'album s'ouvre sur Mu Sieiddi Beales Mun Gottan, chanson qui impressionne par bien des aspects. Premier aspect, la durée : 17 minutes et 32 secondes ! Cela peut effrayer, mais pourtant, les quasi 18 minutes passent comme 5. La chanson débute par des percussions ethniques, vite rejointes par le chant si particulier de
Jonne Järvelä (retenez-le bien, il restera très discret sur cette chanson, celle-ci étant quasiment instrumentale). A ces deux-là viennent s'ajouter parfois quelques powerchords de guitare. Cette organisation se poursuivra pendant 3 minutes. A partir de ce moment-là commencera la montée en puissance de la chanson, qui culminera entre 6 et 8 minutes 30, pour ensuite voir la chanson décroître progressivement jusqu'à l'extinction, la chanson se terminant par une calme outro de guitare acoustique en fade out.
On enchaîne direct avec une des bombes de l'album, la très dynamique Ii Lea Voibmi. Tout dans cette chanson laisse présager de ce que le groupe va devenir : riffs et batterie rapides (qui deviendront très vite une des caractéristiques du groupe), le chant si particulier de
Jonne, tantôt scandé, tantôt mélancolique (là encore, on est très proche de son interprétation future lors de
Spirit of the
Forest), mélodie folk entraînante. Le groupe ne renie d'ailleurs pas cette période (bien que Järvelä soit le seul à l'avoir connue), puisque cette chanson est régulièrement jouée, aujourd'hui encore, en clôture de concert.
S'ensuit la chanson éponyme. Celle-ci est calme, parfois lancinante, empreinte d'une mélancolie qui tend malheureusement à disparaître chez
Korpiklaani.
Les deux morceaux suivants, Jalla et Sugadit, sont globalement dans la même veine. Cependant, Sugadit se démarque par un break et une outro beaucoup plus énergique et joyeuse que le reste de la chanson.
Arrive Duoddarhàlti, un morceau dans le style de
Spirit of the
Forest. Cette chanson fait mouche, armée d'une rythmique en béton armé. Le riff de départ cloue sur place, les percussions (n'étant pas sans rappeler celles de Tequila) sont très énergiques, on a direct l'envie de secouer la tête, et la batterie est puissante comme il faut, notamment grâce à la double pédale relativement présente.
Vient le dernier morceau de la galette : Vuola Làvlla. Dès les premières secondes, on ne peut s'empêcher de sourire en reconnaissant la mélodie infaillible de la dorénavant incontournable Beer Beer (qui n'a jamais opiné de la caboche sur Beer Beer n'est pas fan de folk metal !), ode à la bière et à l'ivresse que cette dernière procure. La composition générale de la chanson est identique : on aura bien quelques menues améliorations sur la partition de batterie, particulièrement sur les breaks. Deux différences majeures sont cependant à souligner. Premièrement, la mélodie : elle est jouée par les instruments folkloriques et par la guitare, contrairement à Beer Beer, où seuls les instruments folks s'en chargent. Deuxièmement, les paroles ; pour passer de Vuola Làvlla à Beer Beer, on se doute que les paroles sont différentes. Cependant, pas tant que ça ! Vuola Làvlla sa traduit en anglais par "Beer Song", et les paroles ne sont que la version finnoise des paroles de Beer Beer.
En conclusion, nous avons affaire là à un album très prometteur, d'un groupe lui aussi prometteur. Le groupe est clairement lancé dans ce qu'il deviendra après, et il n'est pas près de s'arrêter. Cependant, un petit bémol peut être relevé : la production. Cette dernière est loin d'être mauvaise, mais certains arrangements sonnent un peu brouillon, et quelques parties de guitares ne paraissent pas toujours en rythme. Cet album plaira sans conteste aux fans de
Korpiklaani et aux amateurs de folk metal en général.
Sinon merci pour cette bonne chronique pour un album rare.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire