Pour ceux ne le connaissant pas, il faut savoir que ce groupe était à l’origine un duo de musique purement Folk composé de
Jonne Järvela et de Maaren Aikio, qui peut être considéré comme étant la formation originale de
Korpiklaani.
Pour la petite histoire, il faut savoir qu’à l’origine, ce combo finnois s’appelait Shamaani Duo ; un groupe folklorique employé par le restaurant "Hullu Poro" de Levi, soit la plus grande station de sports d'hiver en Finlande (au pire, vous pouvez toujours lire la chronique de ce duo pour plus de précisions).
Par la suite, Shamaani Duo changea de nom pour
Shaman car
Jonne Järvelä et Maaren Aikio ont décidé de se séparer (ils formaient également un couple en plus du groupe), ce qui obligea
Jonne à remodeler le groupe en changeant son nom dans un premier temps, et ce malgré le fait qu’il jouait la même musique Folk qu'auparavant. Ce faisant, il décida également de se démarquer de cette ancienne incarnation en incorporant des éléments
Metal et des synthétiseurs dans sa musique afin que cette nouvelle incarnation ne reflète quasiment plus ce qu’était Shamaani Duo.
A l’évidence, le style musical de
Shaman est assez distinctif, notamment dans les chansons lentes, grâce à l'atmosphère envoûtante créée par le son monophonique et « étroit » du synthétiseur, qui contraste profondément avec le son ample de la guitare acoustique, du tambour chamanique et du chant "joik" (une manière traditionnelle de chanter du peuple sami en Laponie).
Plus qu'une expertise technique et un accord parfait, ce chant assez distinctif est une question d'âme, de communion avec la nature et tout ce qui vous entoure puisque chaque personne, chaque animal, chaque arbre, chaque rocher possède son propre "joik" en Laponie, et ils sont tous vénérés comme faisant partie d'un même tout. En résumé, à l'écoute des mélodies simples et presque hypnotiques de «
Idja », l’auditeur lambda ressentira cette description en parfaite harmonie avec le monde qui l’entoure. Qui plus est, les chansons sont dominées par le brillant jeu de guitare acoustique de
Jonne, laissant les guitares « distordues » en arrière-plan, qui ne se manifestent que dans les rares solos de l’album.
Indéniablement, de par ces caractéristique de chant et de style, «
Idja » fonctionne comme un tout, et il est donc difficile de désigner des morceaux préférés ou exceptionnels puisque le tout demeure un ensemble de mélodies qui s’écoutent d’un seul trait (encore mieux lorsque l’auditeur le fait avec un casque allongé sur un canapé les yeux fermés).
Ce faisant, s’il l’on devait en choisir une qui se démarque, il s’agirait avec certitude de "Ođđa máilbmi" (Nouveau Monde en Sami du Nord), le seul single de ce disque où le clip vidéo de cette chanson montrait un loup s'échappant d'une cage et courant dans la forêt. Pour plus de précision sur le contenu, on peut aisément qualifier la chanson titre de phénoménale grâce à son refrain entraînant ; tandis que "Ulda" se démarquera principalement grâce à son "joik". Citons également le chaotique "Festet" qui emmènera l’auditeur dans un rituel sami très vivant et dépeint tandis que le dernier morceau intitulé "Suollemas Bahcci" sera l’un des rares morceaux de cet opus à pouvoir véritablement être qualifié de Folk
Metal.
Vous l’aurez compris, chaque morceau qui compose ce recueil est chargé de lourdeur, d'émotion et d'ambiance qui emmènera l’auditeur à travers la campagne finlandaise jusqu'aux rituels chamaniques célébrant un Dieu.
Assurément, la musique est extraordinairement inspirée, et même si la plupart des chansons sont plutôt sérieuses, cela ne signifie pas que l'album ne peut pas contenir une dose de fun, dont le morceau "Hunka Lunka" (une reprise de l’ancienne incarnation Shamaani Duo) reste le meilleur exemple.
En définitive, si vous aimez
Korpiklaani, vous devriez peut-être découvrir cet album tout en sachant qu’après la lecture de cette missive, il ne faille pas vous attendre à quelque chose de cent pour cent similaire. Indéniablement, il conviendrait davantage à ceux qui rechercheraient quelque chose de moins agressif que la plupart des groupes classiques de Folk
Metal d’aujourd’hui puisqu’il demeure un peu plus apaisant.
Bref, bien que les origines de
Korpiklaani ne soient pas connues de beaucoup de monde, nul doute qu’à l’écoute de ce «
Idja », l’auditeur lambda passera un moment agréable puisque même s’il peut paraitre étrange, surprenant, voire même addictif et divertissant, il reste parfait pour les fans de Folk. Dès lors, si vous faites plutôt partie des amateurs de
Metal extrême et brutal avec quelques airs folkloriques, votre modeste serviteur vous conseille de passer votre chemin.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire