Shadows of a Broken Past

Liste des groupes Metal Gothique Pythia Shadows of a Broken Past
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17/20
Nom du groupe Pythia
Nom de l'album Shadows of a Broken Past
Type Album
Date de parution 08 Décembre 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1. The King's Ruin 04:59
2. Sword of Destiny 05:31
3. Moon on the Mountain 04:28
4. War Games 04:42
5. The Highwayman 07:06
6. Bring Me Home 05:33
7. Yellow Rose 03:47
8. Your Eternity 07:33
9. The Key 03:42
10. Broken Paradise 05:50
Total playing time 53:11

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Pythia


Chronique @ ericb4

22 Fevrier 2015

A l'aune de cette incandescente proposition artistique, le combo britannique peaufine ses arpèges.

Les fans du combo de metal gothique britannique l'attendaient avec impatience. Le voici donc, le troisième opus, paré d'une pochette à l'artwork soigné, signé Claudio Bergamin, talentueux graphiste sud-américain. Celle-ci ravit l'oeil à la fois par l'utilisation d'une palette étendue de couleurs et par un délicieux dégradé de tons bleutés. Au verso, non moins intéressante, la tracklist fait apparaître une dizaine de titres balayant plus de cinquante-trois minutes de plages énergisantes.

Suite au frétillant « Beneath the Veiled Embrace » (2009), au survitaminé « The Serpent's Curse » (2012), le sextet a souhaité s'en démarquer par une proposition artistique plus nuancée, avec un soupçon d'originalité, tout en conservant la même ligne de conduite orchestrale. Précisons que l'enregistrement de cette généreuse galette s'est opéré parallèlement à celui d'un EP de quatre titres dédié à des covers. Autant dire que le groupe n'a pas plaint sa peine. En outre, il s'est ingénié à peaufiner les moindres détails techniques de ce troisième album full lenght, sorti ici encore chez Golden Axe Records. A cet effet, nos compères ont refait appel à la patte experte de Jacob Hansen (Volbeat, Destruction, Mercenary) tant pour la supervision d'ensemble que pour le mixage de cette mouture, et ce, à l'instar de leurs deux précédentes rondelles.

Pour mémoire, rappelons qui sont les maîtres d'oeuvre de cette roborative production, quels sont leurs éventuels groupes d'appartenance et leurs influences respectives. En chef de file, se place le membre fondateur et batteur Marc Dyos, inspiré entre autres par Sonata Arctica, Stratovarius, Opeth ou encore Paradise Lost. Il est assisté par le guitariste Ross White, influencé par Blind Guardian et Nevermore dans son jeu. De son côté, Oz Wright, second guitariste, a apprécié les arpèges de Gary Moore, Ritchie Blackmore et Jimmy Page. Quant au bassiste Mark Harrington (Demagogue, To-Mera, ex-Lost Legion), il n'a pas été indifférent aux univers de Rush, Dream Theater, Faith No More et Light Bringer. Le claviériste Marcus Matusiak, lui, a bien retenu les séries de notes de Dark Fortress, Guillaume Dufay et même J.S. Bach. Enfin, la chanteuse aux fines modulations Emily Alice Ovenden (Celtic Legend, Mediaeval Baebes) s'est ralliée aux atmosphères de Kate Bush, Rainbow, First Aid Kit, Blind Guardian, parmi d'autres. Fort de ce background, le combo nous livre une musique au tempo vivace, à la technicité complexe et à l'empreinte progressive avérée. Cette dernière corrobore un metal gothique aux accents symphoniques habilement conjugués à une once de power.

A la différence de ses concurrents, le groupe ne propose pas une, mais deux fresques d'égale longueur, dispensant chacune une intensité émotionnelle propre. On remarque immanquablement l'invitant « The Highwayman » subtilement introduit à la harpe synthétique que suit à la trace une lead guitare bien inspirée. Mélodieux, il l'est, aussi bien sur ses chaleureux couplets que sur ses refrains irisés. D'autre part, on surfe sur la vague d'une rythmique syncopée en mid-tempo avec quelques subtiles variations, à la façon de Sonata Arctica. Sinon, les arrangements sont de bonne facture et les changements de tonalité achèvent de nous convaincre qu'on détient une petite pépite, malgré une fin en trompe l'oeil. Plus typée progressive, « Your Eternity » est une plage démarrant en douceur avec un tapping d'une souplesse féline, et qui finit par faire résonner les tambours au fur et à mesure de son évolution. On observera au passage les limpides stridulations de l'interprète, pouvant faire penser à Kate, notamment dans les filets de notes en voix de tête. Une parenthèse pour évoquer un break douillet en guitare/voix rapidement rattrapé par une saisissante reprise en riffs/voix. Malgré tant de qualités, on pourra regretter l'imprécision des enchaînements entre couplets et refrains ainsi qu'une ligne mélodique quelque peu approximative. On se situe donc émotionnellement à un bémol en-dessous du titre sus-cité.

Le combo s'est montré le plus souvent dynamique, avec quelques moments particulièrement impactants disséminés sur l'oeuvre. Ainsi, le flamboyant « Bring Me Home » aux riffs acérés nous accueille avec une guitare fluide et une empreinte vocale aérienne. Les montées en puissance des percussions et du champ vocal ne tardent pas à nous chatouiller les tympans et nous conduisent vers des refrains immersifs à souhait, même si les couplets se montrent paradoxalement un peu ternes. Néanmoins, une harmonie d'ensemble incitative à l'adhésion parsème ce titre. On reste également difficilement insensible au lumineux solo de guitare délivré. Dans une même veine, se positionne « A Sword of Destiny », titre à la rythmique vitaminée, aux riffs pincés, propulsant sur la scène un solo de guitare fringant et quelques larmes gouttant d'un synthé dépressif. Sur le plan vocal, de scintillantes ondulations déployées par la sirène se dispersent et s'accompagne d'une voix de baryton en background. On ne reste pas indifférent non plus face au pont dessiné par de beaux arpèges à la guitare avant que n'émerge une envolée quasi céleste du précieux organe de la belle en rappel. Dommage que la chute soit aussi radicale en fin de piste. Dans cette lignée, l'entame « The King's Ruin » n'a pas de complexes à avoir. Plus orienté power, ce morceau égraine ses riffs rebelles le long d'un chemin mélodique nuancé. Si les refrains enjoués témoignent d'une belle ferveur, les couplets, en revanche, s'avèrent là encore plus linéaires. Néanmoins, le rubis vocal haut perché et puissant de la déesse enflamme la piste. Ses loopings quasi lyriques nous aspirent sans soucis dans un irrésistible tourbillon que vient renforcer un incandescent solo de guitare. En dépit de ce haut degré de technicité, on aurait, une fois de plus, espéré une chute moins déchirante. On n'oubliera pas non plus l'entraînant « War Games », morceau au riffing martelant, mettant en face à face un serpent synthétique vénéneux et une guitare léonine rugissante. Même si les couplets ne sont pas des plus sereins, ses refrains se révèlent harmonieux. On ne passera pas sous silence le troublant break en slide, contrastant avec une bondissante et délectable reprise en riffs/voix. C'est dire que, sur le plan technique, on a de bonnes raisons de ne pas lâcher prise.

A d'autres moments, la rythmique desserre l'étreinte et nous invite à une autre coloration atmosphérique. Ainsi, les percussions ankylosées de « Moon on the Mountain » nous emmènent dans des contrées tempérées. Là où précisément des riffs agrippants ont pour corollaire de fines variations de tonalité, elles-mêmes étant dispensées par la déesse et dispatchées le long de couplets et refrains éthérés éminemment gothiques. On pourra encore s'orienter vers l'outro « Broken Paradise », à l'agréable mid-tempo progressif avoisinant des riffs en ronds de fumée et au solo de guitare à la façon de Jimmy Page. Un original dédoublement vocal se fait jour sur les couplets et renforce le corps interprétatif de façon harmonieuse. On regrettera toutefois l'absence d'un chemin mélodique plus immersif, eu égard aux séries de notes parfois un poil trop lunaires pour capter nos émotions. Parfois, à force de technicité, on finit par perdre le fil du propos musical qui, en conséquence, peut avoir raison de l'attention de l'auditeur.

Dans l'ensemble, on parvient à adhérer à nombre de compositions du combo. Toutefois, l'impact auditif est moindre sur quelques plages, à commencer par « Yellow Rose ». Cette fois, ni la rythmique incendiaire, ni les riffs crayeux, ni même le scintillant solo de guitare ne suffiront à attiser la convoitise de la concurrence. On le doit surtout à des accords flottants et à des enchaînements lapidaires, insufflant une mélodie peu ragoûtante et ratant, au final, sa cible, celle de la capture de nos âmes. Même traitement pour « The Key », pourtant effervescent rythmiquement et au riffing ravageur. Au sein de ce magma techniciste, les harmonies s'embrument, paraissent alors peu cohérentes, à l'image d'oscillations mélodiques sempiternellement léthargiques. Aussi, pour certains pavillons, la sauce aura du mal à prendre.

On ressort de l'écoute de cet album avec le sentiment d'être en présence d'une production minutieusement travaillée, que ce soit sur le plan de l'orchestration ou sur celui des parties vocales. Et ce, même si rien de réellement innovant par rapport aux productions antérieures ne vient taquiner nos tympans. Par ailleurs, un effort particulier a été apporté aux soli de guitare ainsi qu'aux arrangements, ces derniers nous conviant à de savoureuses mises en regard des instruments entre eux. De plus, la parfaite osmose des empreintes orales et orchestrales n'est pas à déconsidérer non plus, le mixage autorisant un juste équilibre entre elles au cœur d'un champ acoustique à l'impressionnant relief.

Toutefois, eu égard à la complexité des parties techniques, plusieurs écoutes peuvent être rendues nécessaires, afin d'apprécier avec davantage de discernement la teneur des compositions de l'oeuvre. Sinon, les lignes mélodiques souffrent de quelques carences selon les pistes, même si, comme dit, la balance entre voix et instruments paraît plutôt bien équilibrée. Enfin, on aurait souhaité quelques moments d'apaisement, par une ballade ou deux, afin de rompre la monotonie d'une rythmique bien souvent calée sur un tempo soutenu.

On conseillera cet album aux amateurs de metal gothique à chant féminin ainsi qu'aux fans du groupe. Cela étant, l'ouverture à la fibre symphonique et progressive devrait permettre au groupe d'élargir son auditorat à d'autres publics encore. Er cela, même si cet opus ne parvient pas forcément à nous faire oublier « The Serpent's Curse », album précédent du combo britannique. En effet, on se situe davantage dans son prolongement atmosphérique, à quelques nuances près, que dans une véritable rupture avec le passé artistique du groupe. Ce qui assure aussi la cohérence de l'oeuvre avec son histoire, sans pour autant s'y réduire exclusivement.

Cela dit, eu égard à de sculpturales performances et à une production ne souffrant que de peu de carences, le combo, dans une certaine mesure, est parvenu à relever le niveau de ses gammes. Aussi, à l'aune de cette incandescente proposition artistique, le groupe n'a eu de cesse de peaufiner ses arpèges, avec quelques belles réussites. Malgré de petites imprécisions harmoniques, assurément, on est déjà sur la bonne voie !...

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