Shadowrise

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14/20
Nom du groupe Shadowrise
Nom de l'album Shadowrise
Type Album
Date de parution 23 Mars 2018
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Spectres
Ecouter01:15
2.
 Lost in Time
Ecouter05:37
3.
 Cryptkeeper
Ecouter04:25
4.
 To Live and Die For
Ecouter04:09
5.
 Evil Conductor
Ecouter06:30
6.
 The Chosen Vessel
Ecouter04:10
7.
 Power of the Moonlight
Ecouter04:44
8.
 Fight Now
Ecouter03:36
9.
 Echoes
Ecouter03:51
10.
 Cradle of Death
Ecouter03:58
11.
 Atlantis
Ecouter05:17

Bonus
12.
 Cursed
Ecouter06:37

Durée totale : 54:09

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Shadowrise



Chronique @ ericb4

15 Août 2018

Quand la chrysalide devient papillon...

Un bel élan d'inspiration nous est insufflé du modeste espace néerlandais, terre cependant particulièrement prolifique en formations metal symphonique à chant féminin. Et ce, à l'instar de cet expérimenté quintet originaire d'Eindhoven, désormais habité d'une sérieuse envie d'en découdre sur une scène metal toujours en proie à une sévère concurrence. En effet, déjà à la tête d'un infiltrant EP intitulé « Escape from Shadow Island », le groupe revient à la charge deux ans plus tard à l'aune de ce premier album full length ; manifeste éponyme généreux de ses 54 minutes et sur lesquelles s'égrainent 12 pistes inédites, cette fois sorti chez le populaire label néerlandais Painted Bass Records. Est-ce à dire qu'à l'aune de cette pléthorique offrande nos cinq gladiateurs auraient mis les petits plats dans les grands, et ce, au point de les propulser parmi les valeurs montantes de leur registre metal d'affiliation ?

Pour rappel, depuis leurs débuts, en 2009, nos acolytes officient dans un power mélodico-symphonique aux touches rock et death, caractérisé par une indéfectible énergie, une atmosphère chevaleresque, des mélodies entêtantes, sous-tendu par un duo mixte en voix de contrastes (schéma de la Belle et la Bête), dont les sources d'influence oscillent entre Symphony X, Nightwish, Wintersun, Ancient Bards et Blind Guardian. Ce faisant, aux fins d'un travail de longue haleine en studio, nos compères les ont digérées au point de les faire leurs, conférant ainsi à leur projet à la fois son caractère et une certaine épaisseur artistique.

Parallèlement à un travail exigeant et de longue haleine en studio, le combo a multiplié les apparitions en live, notamment dans des festivals de réputation internationale (Metal Masters, FemME, Geldersch Metal Treffen, Brainstorm Fest...), a récemment partagé l'espace scénique avec des pointures telles que Arch Enemy, Xandria, Ancient Bards et Myrath, et continue de se produire.

Dans cette nouvelle et épique aventure nous embarquent la plupart des membres originels du quintet, dont : la parolière et frontwoman Laura Guldemond (Epic Rock Choir, Generation Lost, ex-Synergy Protocol...), le coproducteur/compositeur et guitariste Daniël Boomsma (Scenario II), le bassiste Yordi Florax (Paramite) et le batteur Joris Sevat. Aux guitares et au chant, Jack Streat remplace désormais Roman Potasse, ce dernier étant toutefois l'auteur des paroles de trois des titres de l'opus. D'autre part, pour l'occasion, le groupe a sollicité les talents des vocalistes José Galardo, Jan Willem Ketelaers et Peter Moltmaker (Epic Rock Choir) et, à nouveau, ceux du claviériste et arrangeur Erik van Ittersum (HDK, Kingfisher Sky, Trillium). De cette collaboration émane une rondelle aux compositions savamment échafaudées et judicieusement mises en œuvre, bénéficiant d'une ingénierie du son soignée, à commencer par un mix bien équilibré, signé Daan Janzing (In The Room Studios).


Si le rideau s'ouvre sur une laconique et nightwishienne entame instrumentale d'obédience cinématique à l'instar de « Spectres », l'arbre ne saurait longtemps cacher la forêt... Par un propret enchaînement, on se trouve plongé dans les affres de « Lost in Time » ; up tempo power symphonique aux riffs épais et aux virevoltants gimmicks guitaristiques dans la veine atmosphérique d'Ancient Bards. Mis en exergue par les claires inflexions de la sirène, auxquelles répondent point pour point les growls ténébreux de son comparse, le galvanisant effort se dote en prime de délicats arpèges au piano égrainés sur un petit pont, conférant ainsi une respiration à un titre éminemment frondeur. Dans une même énergie, on tombera également dans le chaudron bouillonnant de « The Chosen Vessel » pour son flamboyant legato à la lead guitare, ses vibrants changements de tonalité et sa virulente rythmique. Propice à un headbang bien senti, on ne quittera le brûlot qu'à regret. Nos cervicales ne seront guère plus épargnées à l'instar de « Power of the Moonlight », pimpante offrande dans la lignée de Wintersun d'où jaillit une basse tonitruante.

Parfois, la troupe se plaît à varier ses phases rythmiques et, force est d'observer qu'elle ne parvient pas moins à nous happer. Ainsi, les deux pistes polyrythmiques « To Live and Die for » et « Fight Now » imposeront sans jambage leurs refrains catchy, que n'auraient reniés ni Xandria, ni Delain. Mis en relief par un duo mixte en voix de contrastes des plus inspirés, les deux mordants efforts se voient opportunément renforcés par une muraille de choeurs. Bref, deux grisants méfaits aux airs de hits en puissance à mettre à l'actif du quintet batave. Dans cette dynamique, on retiendra « Cryptkeeper » tout comme « Cradle of Death », à la fois pour leur inaltérable tapping, leurs insoupçonnées modulations rythmiques et leurs refrains immersifs à souhait, alternant avec des couplets aussi bien ciselés que toniques et angoissants, et dans les deux cas, de nature mélo death. Et comment échapper à l'emprise de « Atlantis », autre piste susceptible de figurer dans les charts ? Doté d'un infiltrant cheminement harmonique et d'une dévastatrice montée en puissance du corps instrumental, le seyant manifeste poussera irrémédiablement à une écoute en boucle.

Quand elle s'aventure dans de longues tirades progressives, la bande des cinq interpelle par sa capacité à dispenser et varier les effets de surprise. Ainsi, un fin picking à la guitare acoustique investit les premières mesures de « Evil Conductor », ne laissant nullement subodorer la déferlante qui va s'abattre sur nous. Ce faisant, on pénètre au sein d'une petite fresque symphonico-progressive aux riffs corrosifs et aux fringantes rampes synthétiques, inspirée par Symphony X et Blind Guardian. Si l'on évolue le plus souvent sur des charbons ardents, sous le joug des frappes sèches d'un intarissable batteur et d'une section rythmique au taquet, le collectif dispense également un break savamment positionné, le temps de reprendre notre souffle avant une stupéfiante reprise sur la crête d'un entêtant refrain. Dans cette mouvance, mais un poil moins magnétique, s'inscrit « Cursed », incandescent et plantureux instant dispensant de ravageuses accélérations et un flamboyant solo de guitare.

Pour les aficionados d'espaces intimistes, nos compères ne les auront guère laissés pour compte, même s'ils n'y ont pas misé tous leurs espoirs de séduction. Aussi, « Echoes » s'offre telle une mélancolique power ballade, aux suites d'accords certes convenues mais éminemment troublantes. Non sans rappeler Ancient Bards, et enjolivée par les gracieuses inflexions de la déesse, cette plage demeure lourdement chargée en émotion, parvenant alors, d'un battement de cils, à générer la petite larme au coin de l'oeil.


Pour son retour, le quintet néerlandais signe-là une œuvre puissante et envoûtante, techniquement éblouissante et aux prégnants harmoniques, marquant une réelle évolution depuis sa précédente livraison. Ce faisant, on effeuille une proposition à la logistique et aux arrangements instrumentaux passés au peigne fin, variée sur les plans rythmique et vocal, octroyant une mélodicité plus exigeante et lumineuse qu'autrefois.

On aurait peut-être souhaité une galette à l'atmosphère plurielle, quelques prises de risques supplémentaires et une empreinte vocale plus affirmée de la part de la belle qui, en l'état, reste quelque peu terrée derrière le corps orchestral, se faisant parfois même aspirer par les choeurs. Toutefois, cet émoustillant message musical témoigne d'une significative mise à distance des sources d'influence du combo, louable effort que pourraient lui envier nombre de ses pairs. C'est dire que cette pléthorique rondelle serait susceptible d'autoriser à la formation néerlandaise l'accès au rang de valeur montante du metal symphonique à chant féminin. Bref, une formation à suivre de près...

Note : 15,5/20

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