Escape from Shadow Island

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14/20
Nom du groupe Shadowrise
Nom de l'album Escape from Shadow Island
Type EP
Date de parution 19 Mai 2016
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Rise
Ecouter04:45
2.
 Django
Ecouter03:38
3.
 Monsters
Ecouter04:22
4.
 Escape from Shadow Island
Ecouter05:26

Durée totale : 18:11

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Shadowrise



Chronique @ ericb4

27 Mai 2016

Une œuvre de caractère à dompter pour mieux l'adopter...

Voilà plus de deux décennies que les Pays-Bas sont pourvoyeurs de groupes metal symphonique à chant féminin de tous poils. Et ce jeune quintet fondé en 2009 à Eindhoven, déjà familiarisé avec la scène metal locale mais encore peu connu hors des frontières de son pays, est précisément venu grossir les rangs de ce registre avec la ferme intention de s'illustrer à son tour, avec aplomb, détermination et inspiration.

Composé à la base de Roman Potasse (chant et guitare), Daniel Boomsma (guitare) et Joris Sevat (batterie), le combo eut l'idée d'intégrer deux artistes de talent et d'expérience, à savoir : le bassiste Yordi Forlax (ex-Paramite) et la soprano Laura Guldemond (Generation Lost, Ayreon, The Theater Equation Choir, Robby Valentine, ex-Synergy Protocol). Et ce, pour assoir un projet power symphonique empreint d'une impondérable énergie, de robustes blasts et d'arpèges finement cisélés, influencé par le heavy mélo-death.

A la croisée des chemins entre les univers d'Ancient Bards, de Wintersun, avec un zeste de Symphony X sur moult variations de l'assise orchestrale, le collectif batave déroule les 18 minutes du tapis auditif de cet initial EP sur lequel s'enchaînent sereinement 4 frondeuses pistes. Auto-produit aux Tomster Project Studios, le disque, aux compositions techniquement solides et mélodiquement efficaces, a bénéficié d'une qualité d'enregistrement affinée, d'un mixage équilibrant convenablement les parties instrumentales et vocales entre elles, laissant filtrer peu de notes parasites. Aussi, allons ausculter cette arme offensive de plus près...

L'ensemble du propos jouit d'une dynamique rythmique qui jamais ne s'affadit, s'avère techniquement affutée et témoigne également d'une recherche approfondie sur les harmoniques et de délicates nuances mélodiques. En outre, les lignes vocales sont toutes calquées sur le schéma classique de « la belle et la bête », offrant quelques effets de contrastes assez marqués et bien menés. Même si l'on reste axé sur une uniformité du champ rythmique, un découpage en deux temps semble opportun, permettant de rendre compte d'une élévation du degré d'intensité du message musical délivré.

Les deux premiers morceaux se calent sur un modus operandi similaire, mais avec des objectifs avoués différenciés. D'une part, d'entrée de jeu, on est happé tant par la luminescence des premiers arpèges que par un riffing corrosif et plombant dont se nourrit « Rise », vivifiante et progressive piste power sympho à la sauce Ancient Bards, notamment sur l'assise rythmique. Nous brûlant littéralement le tympan par le truchement d'une instrumentation aussi tourmentée qu'enfiévrée, tout en le martelant d'un inaltérable tapping, ce morceau gagne rapidement en intensité orchestrale et en ampleur vocale, les claires et infiltrantes impulsions de la belle étant bien souvent aux prises avec un caverneux et convaincant growler. En outre, un flamboyant solo de guitare au picking alerte signé Daniel Boomsma vient relever la sauce d'un plat déjà fort épicé. Et cela, tout en suivant un tracé mélodique des plus enivrants, jouant davantage sur de fines nuances que sur des séries d'accords d'accessibilité immédiate. On parvient ainsi à un juste équilibre des forces entre rayonnante dynamique rythmique et percussive, subtilité des harmoniques et esthétique formelle des lignes mélodiques.
D'autre part, l'entraînant et agrippant « Django », aux allures d'un hit en puissance, laisse glisser ses riffs acérés et massifs et sa rythmique enjouée un poil syncopée pour un frissonnant bal des vampires. A l'aune de ce prégnant moment power sympho, aussi ravageur par ses frasques guitaristiques, fouettant par ses blasts que tonitruant par le martèlement incessant des fûts, on est assailli de toutes parts. Dans cette tourmente, la douce devenue sauvageonne, offrant de gracieuses volutes, appelle de ses vœux son growler de comparse pour une stupéfiante symbiose oratoire, et ce, au fil d'un tracé mélodique invitatoire et propice au déclenchement d'une subreptice émotion. Par ailleurs, les gammes déployées à la lead guitare et les arrangements de clôture rappelleront ceux de Symphony X. Bref, un moment de pure jouissance auditive qu'on ne quitte qu'avec le désir d'y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette magnétique onde vibratoire insufflée par ce champ de pression.

Dans un second temps, les frappes se sont intensifiées, les dieux déchaînés et le déluge menace à chaque portée. Ainsi, le féroce « Monsters » se montre plus saignant encore, nous envoyant direct ses riffs assassins, sa vénéneuse section rythmique et ses blasts comme autant de violents coups de pic à glace dans les tympans pour nous faire plier l'échine. De plus, un aliénant tapping et une lead guitare dansant sur des charbons ardents contribueront à ne pas longtemps laisser le chaland au repos, lui intimant tacitement l'ordre de headbanguer. Ce faisant, des couplets à la solide ossature rythmique alternent avec des refrains immersifs, ces derniers facilitant d'autant l'accroche sur une piste qui, a priori, ne le laissait pas présager. La déesse élevant alors son timbre d'un cran, assistée de son ombrageux acolyte, parvient à nous imprégner de la colérique atmosphère de ce diabolique univers.
Quant au tonitruant et magmatique « Escape from Shadow Island », il nous embarque dans une folle aventure, où des riffs échevelés étreignant une saignante rythmique contribuent à embraser encore davantage une ambiance déjà survoltée. Dans ce bain bouillonnant, le lead guitariste fait rutiler son instrument à cordes et le batteur martyrise sa double caisse, alors que la sirène amorce une percée, accompagnée de sa moitié, ayant cette fois opté pour des impulsions plus soutenues, d'inspiration rock. Et ce, avec le souci permanent de ne jamais perdre de vue le cheminement mélodique de fond de la sculpturale pièce. Soudain, quelques arpèges au piano tempèrent les ardeurs d'une mordante instrumentation pour nous octroyer une clôture en douceur.

Une menue rondelle s'offre ainsi à nos pavillons, certes, mais qui renseigne déjà sur les prérogatives de nos acolytes, ces derniers affichant une réelle détermination à ne pas rester en retrait bien longtemps de cette scène metal. Ayant opté pour une véhémente et affriolante livraison de bout en bout, sans réelle phase de repos, ils se démarquent déjà de nombre de leurs homologues, ceux-ci ne restant que rarement sans proposer l'une ou l'autre voluptueuse ou langoureuse ballade. Les émotions sont donc à chercher ailleurs et les points d'impact loin de manquer à l'appel. Que ce soit au fil des redoutables séries d'accords distribuées, des sémillants cheminements harmoniques empruntés ou des troublants schémas oratoires esquissés, on ne lâche prise à aucun moment. Les qualités de mélodistes patentés de nos compères complètent l'arsenal compositionnel de cette offrande, conférant un supplément d'âme à une œuvre power sympho de caractère encore prise dans son jus.

Si ces premiers exercices de style s'avèrent rondement menés, restituant à la perfection les portées de chacune de ces partitions, il leur faudra néanmoins varier les essais, les atmosphères, les structures rythmiques et les joutes oratoires de leur futur propos pour interpeler davantage l'auditeur et, in fine, l'assigner à résidence. Un effort louable qu'il conviendra donc de confirmer à l'instar d'un album full length ainsi élaboré, où le combo pourra plus largement faire valoir ses gammes et ses arpèges. Selon votre humble serviteur, il se pourrait bien que l'on soit au début d'une carrière au long cours pour les Néerlandais de Shadowrise. L'avenir seul nous le dira...

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