Insidious Disease impressionne dès l’énoncé du line-up, aussi monstrueux que celui de
Bloodbath, qui n’était également qu’un side project fun à la base. Si la paire de guitaristes est plutôt réputée dans le Black
Metal (Jardar de
Old Man’s Child et Silenoz de
Dimmu Borgir), les autres sont tous des légendes du Death : Shane « Benny Hill » Embury à la basse, le talentueux Tony Laureano (qui a joué dans la moitié des groupes de Death
Metal de la planète) derrière les fûts, ainsi que le retour du légendaire grogneur de
Morgoth Mark Grewe.
Inutile de préciser qu’avec une dream team pareille
Shadowcast (2010) était largement attendu au tournant. Pourtant cette réunion tupperware entre grands anciens soulevait aussi des interrogations légitimes : comment un allemand ne chantant plus de Death
Metal depuis 15 ans, une paire de blackeux norvégiens, un british
Grinder et un mercenaire américain qui joue dans tout ce qui bouge allaient ils réussir à nous pondre une galette Death
Metal digne de ce nom ?
Nuclear Salvation se chargera rapidement de lever les doutes, balançant un Death
Metal puissant et basé sur la science du riff efficace, respirant à pleins poumons le début des 90’s, cependant la production massive plus actuelle et les accélérations du batteur sont là pour rappeler le côté 2010 de la chose. Même si le bonhomme a perdu une petite partie de sa puissance vocale, ça fait diablement plaisir de réentendre Mark Grewe et son timbre à mi chemin entre John Tardy et Martin Van Drunen, du moins de le réentendre dans autre chose que son groupe de
Power Thrashcore à la con (
Power Of Expression), d’ailleurs le très bon Boundless et son mid entraînant sonne quasiment comme du vieux
Benediction /
Morgoth.
Shadowcast ne bouleversera pas la planète Death
Metal, mais satisfera sans problème les nostalgiques, pour peu qu’ils tolèrent le son plutôt moderne, le mix faisant une part équilibrée à tous les instruments (merci
Century Media pour le budget studio). Annoncé à la base comme un pur produit de vieux Death
Metal des familles d’il y a 20 ans, ce disque ne se limite pourtant pas à ça : The
Essence of Neglect ou Facemask comportent certains plans d’une sauvagerie clairement brutal Death où le jeu de batterie raide fait merveille en soutient de riffs plus old-school. Un petit mot sur The
Desire : titre clef de voûte de l’album, parfait dosage entre riffing d’ancien temps et puissance contemporaine.
Difficile d’éviter les clichés et les titres bateaux quand on évolue dans ce style, mais à part quelques rares passages sur Value in
Flesh ou
Abortion Stew, le combo s’en tire bien, gratifiant même l’auditeur de quelques tueries, notamment le pesant Boudless ou le violent Facemask permettant d’apprécier au passage la vitesse de double pédalage diabolique de Laureano.
Pour les adeptes des éditions limitées, il existe une version avec deux bonus : un titre de bonne facture ainsi qu’une reprise de Death,
Leprosy plutôt fidèle à l’originale.
Question artwork, si la pochette (l’imagerie « gore en cravate » on commence à connaître) ne sert pas à grand chose, les photos à l’intérieur du livret sont plutôt sympathiques. Mais était-il vraiment utile d’en truffer le livret et de ne fournir en paroles que la première phrase de chaque titre ? « For full lyrics and additionnal artwork log on to… », où comment rameuter du monde sur le site officiel…
Ces quelques détails mis à part,
Shadowcast est une galette intéressante : le plaisir des musiciens pris lors de la composition et de l’enregistrement est palpable : des vieux grognards qui parviennent à donner un côté actuel à leur Death
Metal aux racines lointaines, pendant que dans le même temps les jeunots du revival veulent tous ressembler à
Nihilist ou
Autopsy et ne savent même pas ce qui est sorti après 1991, y’a plus de logique les enfants…
BG
Autrement, je suis assez d'accord pour dire que l'authenticité fera toujours la différence, et rien n'est plus navrant que les individus incapables de créer par eux-même, donnant lieu à des reproductions médiocres passant à côté du fond...
Putain je suis passé à côté de cette chro qui me botte le cul pour me procurer ce skeud avec toutes ces têtes du métal extrême !!
Merci pour la chro et la découverte pour moi du coup.
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