Liste des groupes Heavy Metal Black Angels (UKR) Sex Rock

Si l’on en croit certains descriptifs présents, çà et là, sur les pages consacrées de cet incommensurable préau virtuel qu’on appelle internet, Alex Black, serait, je cite : un chanteur et compositeur ukrainien fondateur d’un genre musical, le ‘‘Sex Rock’’. Toujours d’après ces exposés flatteurs, que l’on devine aisément écrit par notre homme lui-même, le garçon serait aussi, de surcroit, je cite encore : à l’origine d’un autre mouvement romantique, et musical lui aussi, le "Kissing Show". Pour être tout à fait honnête, si le quidam que je suis saisit assez bien l’intérêt de ces démonstrations consistant, au nom de l’art (ben voyons), à fourrer sa langue dans toutes les bouches qui passent, évidemment féminines les bouches, il a, en revanche, beaucoup plus de mal à comprendre comment des gens, à minima, sérieux, ou juste pourvus d’un système auditif normal fonctionnel, peuvent arriver à identifier le travail de ce natif de Kiev comme étant de la musique.

Mais commençons par le commencement alors qu’il s’agira d’évoquer ce nouveau méfait d’Alex Black baptisé Sex Rock.

Y pratiquant une sorte de Heavy Rock Punky où l’on sent bien que l’objectif d’Alex Black serait d’atteindre une renommée planétaire, et ce en dehors de toute considérations musicales, afin de lui permettre ainsi de mettre sa langue dans plus de bouches encore, ce nouveau disque, faisant suite au mémorable Life Is Sport (souvenez-vous de Life Is Sport…ou pas), s’articule en trois partie.

Une première, affreuse, composée de l’horrible Sex Factor, de l’effroyable ballade Easy World et de l’abominable Don’t Go Away dans lesquels notre vocaliste préféré rivalise d’ingéniosité afin de s’arroger le titre, enviable, de celui qui commets la fausse note la plus hideuse. Pour ça il a fort à faire face à un guitariste dont les solis sont souvent propice à vous faire froncer l’oreille ou saigner des yeux. Ou peut-être bien le contraire. Cerveau de moi plus marcher bien. Trop mal avec ces sons crispants.

Avec la suite, la seconde partie donc, étonnamment, les choses s’arrangent. Un hasard ? Peut-être. Comment savoir devant la nullité constante que nous servent ces gens depuis plusieurs manifestes déjà (souvenez-vous de Life Is Sport…ou pas…) ?

Nuclear War est, en effet, un morceau plutôt sympathique. Mais c’est sans compter sur le formidable talent vocal d’Alex pour saccager, à peu près, tout ce qu’il touche. Le final du titre, dans lequel il intervient à cappella, un exercice qu’apparemment il aime mais dans lequel il est loin, mais alors très loin, d’exceller, mais nous y reviendront plus tard, ce final, disais-je avant d’être interrompu par, peu ou prou, le seul, et encore, à qui j’autorise ce genre de familiarités insolentes, à savoir moi, ce final donc est juste atroce.

Are You Ready to Die, première chanson, pourvu d’une véritable batterie alors que jusqu’ici seule une boite à rythme officiait, est, sans aucun doute, le meilleur titre de ce disque. Ou peut-être le moins pire. Difficile de trancher à vrai dire. Une chose est sûre cependant, sans Alex Black, la piste serait bien meilleure. Il est suivi d’un Wings of Dreams presque écoutable si l’on parvient à oublier les affreuses fausses notes dont Alex, une fois encore, se rend coupable dans ces aigus qu’ils maitrisent si peu.

La dernière partie est sans doute la pire. A l’instar du pitoyable Kill the Music (souvenez-vous de Life Is Sport…ou pas…), avec My Donna, nous avons donc droit, une fois encore, à un exercice de style où seule la voix d’Alex, accompagnée tout de même d’un beat simple de charley, tente de nous apporter la lumière. Raté. Encore raté. Cela dit, là encore, difficile de savoir si cette nouvelle tentative est pire, ou meilleure, que la précédente. Si les effets sonores (reverb, écho, delay…) y ont disparu, tout comme les envolés ridicules et les traces d’égo trop marquées, et que donc, par voie de conséquences une partie du potentiel comique de la chose s’est quelque peu étiolé, l’exercice demeure toujours aussi peu intéressant. Avant c’était peut-être nul mais au moins c’était drôle.

On ne saurait trop conseiller à Alex Black de sortir sa langue de la bouche de toutes ses copines, ça lui permettrait peut-être de mieux chanter… peut-être. On ne saurait trop conseiller aux gens qui plébiscitent ce genre d’œuvres catastrophiques (et étonnamment il y en a) de se remettre en question quant à leurs capacités auditives. Et on ne saurait trop conseiller aux gens qui ont un minimum de gout de passer leur chemin, de garder leur argent et de soutenir de vrais artistes plutôt que de vrais pantins pathétiques.