Formé en 2014 à Bucarest, Rotheads est à la base le side-poject de old school death metal du groupe doom/stoner Keeng Ra'at, qui comprend les 3 mêmes musiciens. Ayant composé assez de matériel, le groupe entre en studio en 2015 et 2016 pour enregistrer la démo
Unfazed by Death, disponible sous format digital sur le bandcamp du groupe. S'ensuivent plusieurs changements de membres et quelques concerts et Rotheads se stabilise autour de
Leonardo Spurcaciune (guitare-voix),
Raphael Omu Rau (guitare), Donatello Bîrsatan (basse) et Michelangelo Potale (batterie). Repéré par Raul de
Memento Mori, ils investissent le
Moontower studios de Barcelone sous la houlette de Javier Félez pour la capture de leur premier album,
Sewer Fiends.
Composé de 7 titres, cet album se perçoit comme un assemblage assez habile des influences dont se sont inspirées les "têtes pourries". Si l'introductive
Sewer Fiends lorgne un instant vers le death/thrash, notamment par le biais du growl assez incisif de Spurcaciune et ses rythmiques tapageuses, très vite le son et le phrasé des solos font penser à de grands noms du death finlandais des années 90 (
Convulse,
Funebre,
Amorphis des débuts). Ces sonorités quelque peu psychédéliques et décalées se voient renforcées sur le titre suivant From The Glowing Goo Rise qui alterne idéalement passages rapides et parties lourdes et lancinantes, imposant ainsi une atmosphère horrifique de bon aloi. On retrouve cette atmosphère encore plus pregnante dans la longue pièce que représente The Mad
Oracle of Seweropolis (10 minutes au compteur) où le groupe lorgne également du côté d'
Asphyx dans ses plans les plus écrasants. Parallèlement, c'est le death US des débuts (Death,
Autopsy) qui prévaut dans le brûlot
Rats In The Walls, truffé de bons riffs et toujours parsemé de ces mélodies pernicieuses.
La production de l'album est plutôt soignée, un tantinet trop lisse parfois. Le mixage des instruments est équilibré, laissant une belle place à une basse grasse à souhait. Les solos et petites mélodies de guitare baignent dans une réverb aérienne/aqueuse assez originale. Thématiquement, le groupe rend hommage à l'univers lovecraftien avec des paroles évoquant des terreurs indicibles et les vicissitudes de l'âme humaine. L'artwork est passable par contre, dans des tonalités sombres et peu engageantes.
Pour un premier album, même si tout n'est ni parfait ni totalement original, Rotheads signe une belle performance qui devrait séduire plus d'un deathster et particulièrement chez les aficionados du death old-school de qualité. Cette démarche honnête, qui s'inscrit parfaitement dans la ligne de conduite des signatures chez
Memento Mori, fait espérer pour Rotheads de belles choses pour la suite.
Voilà une jolie plume qui ne demande qu'à dénicher d'autres sujets pour nous faire partager sa passion pour le deathmetal de tradition. Bravo Armel ! Je ne connaissais pas ce groupe, ni cet album.
Merci Jérôme pour ces mots sympathiques et l'encouragement à me lancer dans cet exercice.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire