Severance

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15/20
Nom du groupe Darkest Era
Nom de l'album Severance
Type Album
Date de parution 13 Juin 2014
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. Sorrow's Boundless Realm 06:03
2. Songs of Gods and Men 05:16
3. The Serpent and the Shadow 04:39
4. Beyond the Grey Veil 06:01
5. Trapped in the Hourglass 05:24
6. The Scavenger 04:31
7. A Thousand Screaming Souls 04:49
8. Blood, Sand and Stone 08:08
Total playing time 44:51

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Darkest Era


Chronique @ AlonewithL

15 Août 2014

L’édifice Darkest Era s’est solidifié.

Quand on est à parler du second album de « Darkest Era » ce n’est pas du mot « rupture » auquel on songe. Il s’agit pourtant du nom de l’album sorti en cette année 2014. Bien sûr en anglais, cela se traduit « Severance ». Le groupe emmené par Sarah Wieghell et Ade Mulgrew se base toujours sur son heavy metal mélancolique teinté de folklore irlandais. S’il y a eu rupture, ce n’est véritablement qu’avec le bassiste David Lindsay remplacé par Daniel O'Toole, qui deviendra administrateur de leur page facebook, mais aussi avec le label Metal Blade Records. L’italien Cruz Del Sur, plus spécialisé dans le heavy metal épique, lui a été préféré pour la réalisation suivante. La sortie de « The Last Caress of Light » a permis à « Darkest Era » de se voir décerner le titre de prodige et de le voir ensuite tourner auprès d’« Alestorm », puis d’« Arkona ». « Severance » continue l’ascension entreprise par le groupe nord-irlandais. Il nous guide vers des trésors inespérés et aspirant les hauteurs.

La formation renoue avec l’aspect mystique de leur premier long volume, comme on le sent dès l’entame du morceau « Sorrow’s Boundless Realm ». C’est un arpège froid et méticuleux qui vient cacher un heavy metal des plus implacables. Nous avons encore une fois un gros travail produit du côté du duo de guitares. Sarah et son acolyte délivre des riffs tortueux et torturés de très haut niveau, avec une détermination qui n’a rien de relative. Cette tempête n’est tempérée que sur un court passage posé et contemplatif juste après le milieu de piste. Ce plan est d’ailleurs observé sur « Songs of Gods and Men », remarquable pour son rythme concassé et son riffing endurci, qui fait un savoureux contraste avec le chant porteur de Krum, mais aussi sur « Blood, Sand and Stone », nous ravissant d’une entame à la fois prog et dépressive comme savent le faire les formations britanniques. Ce titre nous révèle un univers palpitant, riche par ses émotions. On ne perd, pour ainsi dire, pas une miette de son développement épris et intense.

L’auditeur du premier volume s’interrogera sans doute sur la part folklorique du présent ouvrage. Contrairement à « The Last Caress of Light » qui ne le délivrait qu’à minima, « Severance » y fait quasiment impasse. On découvre tout juste un soupçon de mélodie traditionnel irlandaise sur le milieu de « Songs of Gods and Men ». Les percussions du premier album ont été quelque peu oubliées. Même sur « Beyond the Grey Veil », qui s’apparente à une ballade pourtant, il n’y a point de présence d’éléments folkloriques. On découvre en fait un morceau moderne, influencé par un rock quelque peu désabusé. Néanmoins, son refrain est une véritable bouffée d’air frais. On retient chez « Darkest Era » un travail assez exceptionnel dans la composition, pour dissocier efficacement le couplet du refrain. Le survolté « The Scavenger » nous le fait d’ailleurs découvrir de la plus belle des manières. Le refrain est un pur décollage à la verticale, aidé par le chant époustouflant de Krum. Il s’agit probablement d’un des titres les plus ravageurs et attachants de l’album.

Nous avons déjà eu un exemple de titre très emballé avec « The Serpent and the Shadow ». Celui-là cache bien son jeu. Son commencement se produit sans réel dynamisme et dans une pesanteur mélancolique. Il est à noter que le riff de départ fait songer à celui mythique qui lance le « Doctor-Doctor » d’« UFO », en bien plus lent cependant. Le rythme de « The Serpent and the Shadow » est encore assez tempéré en considération de celui d’ « A Thousand Screaming Souls ». Ce dernier est haletant. Même le chant se montre plus incisif, plus déterminé, ajoutant encore à la tension qui y règne. On aurait cru « Trapped in the Hourglass » plus insatiable encore, à juger le martellement nerveux et presque cacophonique de la batterie de Lisa Howe. Le morceau se révèle en vérité bien plus subtil, totalement reposé à partir de 3 :30, prenant alors une dimension pratiquement doomesque, du moins très flottante; une forme d’élan pour partir en trombe et se lancer dans une véritable chevauchée.

L’édifice « Darkest Era » s’est solidifié, a pris du volume, de la prestance, s’est renforcé depuis « The Last Caress of Light ». De même que ses riffs de guitare ont été taillés dans la roche la plus dure. Ce n’est pas pour autant que le riffing s’en trouve perturbé dans sa vitesse de déroulement ou que le jeu soit bâti désormais à l’allemande. C’est puissant, rapide, précis. Cette force que l’on imagine invulnérable est toutefois intelligemment apaisée par la douceur et la limpidité du chant. Un chant tout aussi vertueux, qui se révèle un complément astucieux, enrichissant. « Severance » est un souffle à nul autre pareil, en provenance des îles britanniques, contrastant entre tradition et modernité, entre mélancolie et entrain. La perte de substance folklorique ajoutée à la signature chez Cruz Del Sur, nous font comprendre que « Darkest Era » a bien l’intention de sévir dans la branche heavy metal. Une branche qui n’est pas prête de rompre et qui délivre des trésors d’année en année.

16/20

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