Sefirot

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Sefirot
Nom de l'album Sefirot
Type Album
Date de parution 20 Mars 2020
Labels EPSA Music
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Primer Acto
 01:10
2.
 Que Empiece el Juego
 04:36
3.
 Dos Almas
 05:41
4.
 El Cazador
 06:02
5.
 El Silencio de los Inocentes
 05:13
6.
 Héroe de los Miserables
 06:08
7.
 Alas Rotas
 03:04
8.
 Nuevo Ser
 05:56
9.
 Sigo en Pie
 05:45
10.
 Un Día Más
 04:53
11.
 La Presa
 06:18
12.
 Imperios de Arena
 06:09

Durée totale : 01:00:55

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sefirot


Chronique @ ericb4

04 Août 2023

Un expérimental mais charismatique effort, annonciateur d'une aventure au long cours pour la formation argentine...

Nouvelle figure du metal mélodique à chant féminin, ce jeune quintet argentin originaire de Santiago del Estero entend, légitimement, à l'instar d' Abrasantia, Boudika, Cinnamun Beloved, Daemon Lost, Escapist ou encore Elessär – les plus illustres de ses compatriotes dans ce registre –, embrasser une carrière à l'international. Motivé mais conscient des risques courus à se lancer tout de go dans la bataille, le groupe est resté prudent dans sa démarche, optant tout d'abord pour la réalisation d'un EP 7 titres, « Sigo en Píe », et ce, l'année même de sa sortie de terre, en 2017. Il faudra alors patienter la bagatelle de trois années pour que nos acolytes en viennent à nous gratifier de leur premier et présent album full length, « Sefirot », signé chez le discret label argentin EPSA Music. Aussi, effeuille-t-on un set de 12 compositions intégralement entonnées dans la langue de Cervantes, dont 6 issues de leur introductive livraison. A l'aune de cette offrande, le collectif sud-américain pourra-t-il marcher sur les traces de ses illustres prédécesseurs, et rejoindre, par là même, les déjà nombreux espoirs de cet espace metal ?

Dans ce dessein, le combo argentin a conjugué les talents de : Patricia Gimenez, frontwoman aux claires et puissantes inflexions ; Santiago Diaz Bruchman aux guitares ; Ezequiel Wottitz (ex-Reinaras) à la basse ; Nèstor Salvatierra aux claviers et aux choeurs ; Emanuel Salegas (Huaicont) à la batterie. Avec la participation oratoire, pour l'occasion, de l'expérimenté vocaliste/guitariste Ignacio Rodríguez (Azeroth, Damnation Angels, Morwen). De cette collaboration émane un propos heavy symphonico-mélodique et progressif à la fois tonique, enjoué, pimpant et romanesque, dans la lignée de Vandroya, Escapist, Abrasantia et Daemon Lost. Co-produit par Ezequiel Wottitz et Santiago Diaz Bruchman, l'opus n'est pas sans accuser l'une ou l'autre sonorité résiduelle, ni sans témoigner d'un léger sur-mixage de l'orchestration au détriment des lignes de chant. Une production d'ensemble encore taillée dans la roche, partiellement compensées par une technicité instrumentale déjà maîtrisée et des mélodies finement esquissées et des plus avenantes. Mais suivons plutôt nos compères dans cette aventure aux moult rebondissements...


La troupe se plaît à nous bousculer, voire à nous bringuebaler, comme pour mieux nous retenir, in fine, ce qu'attestent ses passages les plus tempétueux. Ainsi, passée la brève et somme toute dispensable entame instrumentale d'obédience cinématique, « Primer Acto », c'est sur une terre de lave en fusion que nous déambulons, et ce, à l'image de son plus proche voisin de bobine, « Que Empiece el Juego », ''tornadeux'' et ''vandroyen'' up tempo aux riffs acérés ; surmonté d'un refrain catchy mis en exergue par les angéliques inflexions de la sirène, et recelant un flamboyant solo de guitare, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, l'éruptif « El Cazador », lui, n'a de cesse de nous asséner ses furieux coups de boutoir ses quelque 6 minutes durant, tout en se calant sur une sente mélodique des plus enveloppantes et en disséminant de sémillants gimmicks guitaristiques. Et la sauce prend, là encore. Difficile également d'ignorer le trépidant « Sigo en Pie » eu égard à un duo mixte en voix claire en parfaite osmose, les corrosives impulsions d' Ignacio Rodríguez se lovant dans les graciles modulations de la belle. Enfin, c'est d'un battement de cils que le tympan pourra se faire happer par les grisants arpèges d'accords nourrissant « La Presa » ; un torrentiel, théâtral et hispanisant manifeste réservant son lot de surprises et qui ne lâchera sa proie qu'en de rares instants.

Quand le rythme de ses frappes se fait un poil moins véloce, le collectif trouve à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce que prouvent, en premier lieu, « Dos Almas » et « Nuevo Ser », chavirants mid/up tempi dans la veine de Boudika, à la lumière de leurs couplets empreints de délicatesse, mais aussi au regard de la soudaineté de leurs accélérations, de la chatoyance de leur coloration hispanisante et de leurs fins legati à la lead guitare. Dans cette mouvance, on retiendra non moins « El Silencio de los Inocentes » tant pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisants et son entêtant refrain que pour ses inattendus changements de tonalité et son opportun pont techniciste, duquel jaillit un poignant solo de guitare. Le fringant et ''vandroyen'' « Un Día Más », quant à lui, s'il laisse entrevoir quelques linéarités mélodiques, ne génère pas moins une énergie aisément communicative. Le pavillon pourra encore se voir aspiré par les vibes de « Imperios de Arena » ; un mid/up tempo power mélodico-symphonique aux riffs massifs, recelant non seulement un léger tapping, une basse résolument claquante et un fuligineux solo de guitare, mais aussi de fulgurantes montées en régime du corps orchestral.

Lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos acolytes en profitent pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, d'une part, la ballade progressive « Héroe de los Miserables » à l'aune de son infiltrant cheminement d'harmoniques et de ses chatoyantes gammes pianistiques. Mis en habits de soie par les troublantes oscillations de la maîtresse de cérémonie, couplets avenants et refrains immersifs à souhait de ce slow glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette même énergie, on ne saurait davantage éluder « Alas Rotas », ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau que n'auraient sans doute reniée ni Escapist ni Elessär, et ce, aussi bien pour la délicatesse de ses arpèges au maître instrument à touches que pour sa mélodicité toute de fines nuances cousue, sur laquelle semblent danser les célestes volutes de la princesse.


En définitive, la troupe nous livre une œuvre à la fois éminemment frondeuse, solaire et enivrante, laissant entrevoir un réel potentiel technique et une féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Encore souvent imprégné des travaux de ses maîtres inspirateurs, le jeune combo appose néanmoins son sceau sur nombre d'harmoniques dispensés. Ayant veillé à varier ses exercices de style ainsi que ses phases rythmiques et ses ambiances comme ses joutes oratoires, le groupe disposerait de sérieux atouts pour espérer jouer les outsiders avec lesquels la concurrence devra composer.

Il lui faudra cependant affûter son ingénierie du son, consentir à l'une ou l'autre prise de risque et faire montre d'un poil d'originalité supplémentaire pour espérer se muer en valeur montante, sinon, en un sérieux espoir de ce registre metal. Pouvant cependant compter aussi bien sur les troublantes ondulations de sa frontwoman que sur sa capacité à créer ces arpèges qui font mouche, sans omettre sa magnétique empreinte hispanique, le collectif sud-américain n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, et démontrer ainsi sa furieuse envie d'en découdre. Bref, un expérimental mais charismatique effort, annonciateur d'une aventure au long cours pour la formation argentine...

Note : 13,5/20

1 Commentaire

2 J'aime

Partager
MetalSonic99 - 04 Août 2023:

J'avais prédit la chronique, tu l'avais confirmé, et encore une fois, elle est juste captivante à lire! 
Je m'en vais donc, une fois de plus, écouter cette sérénade, et apres avoir vu le clip ajouté ci-dessous, et même si tout n'est pas parfait, ils ont du potentiel à surveiller de près! Pas sûr que cette formation disparaîtra aussi vite que d'autres!

Merci à toi 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Sefirot