Qu'est ce que "Le Rêve Américain"? Pour certains, cela représente la Californie, ses stars, son glamour et ses paillettes, pour d'autres, il s'agirait plutôt de
New York, ses buildings, son quotidien et sa statue, on pourrait citer la Floride, ses plages, les femmes et la vie tranquille, une dernière frange dont je fais partie, y voit plutôt ses déserts, ses vieilles voitures, son grand canyon, et ses westerns. C'est sur ce dernier point que l'on s'arrêtera pour commencer la chronique d'un album qui aura transcendé un genre, le Stoner.
Sixty Watt Shaman, groupe peu connu, qui aura sortit lors de sa courte carrière, trois albums. Le premier étant un essai assez mitigé, je ne m'attarderai pas dessus. Concernant le dernier en date "
Reason to
Live", il sera dans la droite lignée, du second, sans en retrouvée totalement l'âme et le génie.
Notre histoire commence donc en 2000, lorsque "Seed of Decades", fait son apparition. Le groupe aura mis deux ans, après la sortie de "Ultra Electric" pour nous offrir cet album, qui contrairement à son prédécesseur, à tout d'un classique du genre.
On sent le sud Américain s'abattre sur nous, à coup de titres groovy, puissant et travaillés. Les instruments sont tranchants, et la voix de Dan Kerzwick, colle parfaitement à la musique, entre
Metal, et rock sudiste, voir Blues. Que dire à l'écoute du Titre éponyme ou de "
Red Colony", qui nous donnent tant envie de bouger la tête, leurs rythmes entrainants, leurs guitares aiguisées et le chant qui se fait un peu plus furieux qu'à l'accoutumée, mais toujours tellement maitrisé. L'intro de "Poor Robert Henry", lancinantes, qui démarre en douceur sur un jeu de guitare, où vient se coupler la basse par la suite, puis la voix du chanteur, plus posée, qui vous enverra directement dans une ambiance digne de la Nouvelle Orléans, écorchée, toute en émotion contrôlée. Des chansons plus tranquilles viennent se greffer à l'album, comme "Busy
Dying", qui garde toujours l'odeur si particulière du Sud des States, et son groove inné. Sans plus nous attarder sur chaque morceau de l'album, je ne peux décemment pas vous quitter, sans avoir parler de "Roll
The Stone", sorte de ballade magnifique, qui nous offre un voyage au milieu des plaines arides, ou des montagnes teintées de rouge du Grand Canyon. Un véritable
Road Trip, condensé d'émotion, amplifié par les instruments acoustiques, qui donne vraiment un rendu authentique et Bluesy. J'aurais pu vous parler de "
Devil in the Details (part 1)" au rythme entrainants, et de sa "part 2", nettement plus posée, ou du groove "Low
Earth Orbit" et " Fear
Death By Water", du coté limite country de "One
More Time", et des deux morceaux "‘Rumor Den" et "New Trip" qui sont sur le premier album et qui prennent encore plus d'ampleur grâce à leur réenregistrement.
Mais vous l'aurez bien compris, cet album est un condensé du meilleur en matière de Stoner. Un ensemble qui sonne toujours juste, malgré les influences diverses. Une durée conséquente, mais sans longueurs, une production excellente, qui fait sonner tout les morceaux de façon authentique et unique, des guitares puissantes et acérées, une partie rythmique dont le groove énorme donne envie de tâter du pied à coup sûr, avec une basse omniprésente, un coté sudiste et blues apportant une âme, une saveur particulière, et un coté nostalgique, ainsi qu'un chant parfaitement contrôlé, unique, et prenant plusieurs formes au gré des chansons, et qui se mélange à la musique pour lui donner toute son ampleur.
Et voila qu'on arrive à la fin d'un album, d'une épopée en
Dodge à travers le
Far West, sur la route 66. Le genre d'aventure qu'on est pas près d'oublier, remplie d'émotion, de découverte, d'étonnement. Un plaisir qu'on aimerait revivre à l'infini, et qui nous pousse à remettre la galette en route directement, voulant repartir pour ces contrées sauvages aux parfum si envoutants. Quatorze titres qui nous donne envie de crier "C'est ça, le Rock 'n' Roll!".
Plus tard, quand mes enfants me demanderont "Papa, c'est quoi les États-Unis?", plutôt qu'un livre de géographie, je ressortirai mon vieux disque, et pourrait leur répondre, "C'est ça mon fils".
Plus qu'un album, il s'agit d'un témoignage d'une partie d'un pays si vaste, regorgeant de mille cultures, dont l'une d'elles, restera gravée à travers ces chansons.
Un chef d'œuvre est né, et il se nomme "Seed of Decades".
Donc pour moi un premier essai réussi de ta part!
Et faut vraiment qu'on se fasse un road trip!
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