Secretos de Amor y Muerte

Liste des groupes Folk Metal Celtian Secretos de Amor y Muerte
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Celtian
Nom de l'album Secretos de Amor y Muerte
Type Album
Date de parution 05 Avril 2024
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 La Lira Encantada
 01:40
2.
 La Profecía
 05:17
3.
 Adalina
 04:47
4.
 Serena
 04:01
5.
 Maleficio de Sangre
 04:19
6.
 Hasta el Final
 04:03
7.
 Camino en la Tempestad
 04:55
8.
 No Vuelvas a Llorar
 03:14
9.
 Caricia Mordaz
 05:10
10.
 Renacer
 03:57
11.
 Sueños de Cristal
 04:11
12.
 Oh, Catarina
 01:37
13.
 Tras el Letargo
 04:48

Durée totale : 51:59

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Celtian


Chronique @ ericb4

16 Avril 2024

Un quatrième élément aussi émoustillant qu'enjoué...

Un parcours pour le moins singulier que celui de ce groupe de metal symphonique folk espagnol fondé en 2017 par le flûtiste Diego Palacio (Mägo De Oz, ex-Yuggoth)... Si le projet se cale tout d'abord sur un folk traditionnel irlandais, à l'instar de « The Druid's Awaiting », un effort instrumental sorti chez Roc-CD Records, en 2018, dont les titres sont intégralement intitulés dans la langue de Shakespeare, le combo ibérique évoluera dans un registre metal folk symphonique aussi aérien qu'élégant et vocalisé, et dans la langue de Cervantes, un an plus tard à peine. Une orientation stylistique et linguistique originale que suivront aussi bien « En Tierra de Hadas » que son cadet, « Sendas de Leyenda », deux rayonnants albums full length que deux années seules sépareront.

Il faudra alors patienter trois longues années avant de se voir gratifiés d'un quatrième opus de même acabit, « Secretos de Amor y Muerte », signé, comme ses deux plus proches aînés, chez Maldito Records. Le temps pour le collectif sud-européen de concocter quatre singles (« Maleficio de Sangre » en 2023 ; « Sueños de Cristal », « Serena » et « Caricia Mordaz » en 2024), qui tous feront partie intégrante des 13 pistes que compte la galette. Produit par le batteur de Mägo De Oz, Txus di Fellatio, co-produit, enregistré et mixé par Alberto Seara (Mägo De Oz, Hamlet, Dark Moor, Debler Eternia...), et mastérisé au DNA Mastering à Los Angeles par Dave Donnelly, l'opus ne concède pas l'once d'une sonorité résiduelle tout en jouissant d'une belle profondeur de champ acoustique. Ce faisant, les 52 minutes du présent message musical permettront-elles à la formation espagnole de rejoindre les valeurs confirmées d'un registre metal symphonique folk en proie à une concurrence galopante ?

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Diego s'est à nouveau agrégé les talents de : Raquel Eugenio, dite '' Xana Lavey'' (guest chez Mägo De Oz, Perpetual Night, Saurom), chanteuse au limpide grain de voix ; Txus Borao (ex-Yuggoth, guest chez Argion), au violon ; Sergio Culebras (ex-Against Myself, ex-The Thousand Faces), aux guitares ; David Landeroin (ex-Arion), à la batterie, et Raùl Plaza (ex-Against Myself), à la basse. De cette indéfectible collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique folk à la fois enjoué, enivrant et romanesque, soit, dans la lignée du précédent effort, où cohabitent, cette fois, des sources d'influence aussi éclectiques que Eluveitie, Mägo De Oz, Lyriel, Against Myself, Metalwings, Saurom et Coronatus, la touche personnelle en prime.

Avec la participation, pour l'occasion, du claviériste et guitariste Javi Díez (ex-Mägo De Oz, ex-Arwen, ex-Biosfear...) et du claviériste, programmeur et bassiste Francesco Antonelli (Against Myself, Mägo De Oz, Blood Of Us), aux claviers et aux orchestrations. Sans oublier la chatoyante empreinte vocale de Rafa Blas (Mägo De Oz, ex-Nocturnia...), également connu pour avoir été le gagnant de la version espagnole du célèbre télé-crochet « The Voice », en 2012. Excusez du peu ! De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du navire...


A l'instar du précédent effort, le groupe se plaît à nous projeter sur des charbons ardents, parvenant alors et d'un battement de cils à nous retenir, un peu malgré nous. Ainsi, suite à une brève mais poignante entame folk symphonique, « La Lira Encantada », que magnifient les enivrantes oscillations d'une énigmatique cornemuse, les éléments ne sauraient tarder à s'emballer. Ce qu'atteste, en premier lieu, son plus proche voisin, « La Profecía », jovial up tempo d'obédience power symphonique folk, dont les sémillants arpèges d'accords en rappelleront certains issus de « Sendas de Leyenda ». Et ce ne sont ni le refrain catchy, mis en exergue par les angéliques inflexions de la sirène, ni le vibrant pont techniciste, surmonté d'un seyant solo de guitare, qui nous débouteront davantage de ce ''tubesque'' essai, loin s'en faut. Dans une même énergie s'inscrivent encore « Serena » et « Renacer », pulsionnels et souriants méfaits au carrefour entre Eluveitie et Against Myself ; glissant chacun le long d'une radieuse rivière mélodique qu'empruntent les limpides impulsions de la déesse et livrant de truculentes séries de notes échappées d'une cornemuse libertaire, ces hits en puissance ne sauraient davantage être éludés.

Sur un même modus operandi et bien que moins directement orientés vers les charts, certaines pistes s'avèrent non moins aptes à aspirer le tympan. Ainsi, pourvu de riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique, et ne relâchant son étreinte qu'en de rares instants tout en sauvegardant une agréable mélodicité, générant, de fait, une énergie aisément communicative. l'''eluveitien'' « Hasta el Final » ne se quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cette ronde de saveurs exquises. Dans cette mouvance, on pourra encore opter pour l'impulsif et quasi dansant « No Vuelvas a Llorar », tant pour ses truculentes séries de notes que pour son caractère éminemment enjoué. Enfin, n'ayant de cesse de nous asséner de puissants coups de boutoir et empreint d'une fédératrice jovialité, le trépidant « Tras el Letargo » poussera, lui, à un headbang bien senti et quasi ininterrompu ; un vaste champ de turbulences dans lequel évoluent en parfaite symbiose les claires volutes de la belle et les saillantes attaques de Rafa Blas. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Evoluant sur une cadence plus mesurée, d'autres passages pourront à leur tour se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce que prouvent, tout d'abord, « Adalina » et « Camino en la Tempestad », entraînants mid/up tempi à mi-chemin entre Metalwings et Lyriel ; dévoilant tous deux un pont mélodico-techniciste bien amené, suivi d'un break opportun que balaiera une bondissante reprise sur la crête d'un entêtant refrain, nombreuses sont les armes de ces deux pimpantes offrandes pour asseoir leur défense. Dans cette dynamique, c'est cheveux au vent que l'on parcourra le pétillant « Maleficio de Sangre » et le vivifiant « Sueños de Cristal » comme le romanesque « Caricia Mordaz », engageants manifestes aux riffs crochetés et sous-tendus par un léger tapping, dans la droite lignée atmosphérique de leur troisième album. Difficile alors de ne pas se sentir porté aussi bien par chacun des grisants soli de guitare décochés ni happé, dans les trois cas, par les luttes intestines entre le virevoltant coup d'archet de la violoniste et les assauts répétés d'une flûte gracile.

Quand ils nous mènent en des espaces plus tamisés, nos compères en profitent pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, à la lecture du soyeux « Oh, Catarina » s'esquisse une frissonnante ballade a-rythmique aux coloratures folk et cinématique, voguant sur d'enveloppantes nappes synthétiques, et conjointement alimentée d'un fin picking à la guitare acoustique et des cristallines patines de la maîtresse de cérémonie. Si l'émotion sera, elle, au rendez-vous des attentes de l'aficionado de moments intimistes, on pourra regretter simplement la brièveté de l'offrande, celle-ci ne nous laissant guère plus de 1:38 minute pour se sustenter.


Au final, la formation espagnole nous plonge au sein d'une œuvre à la fois éminemment vitaminée, rayonnante, joviale et un brin romanesque, n'accusant pas l'ombre d'une irrégularité susceptible d'affadir l'attention du chaland. Un poil plus soigné encore que son devancier quant à son ingénierie du son, égrainant parallèlement de sémillantes lignes mélodiques et témoignant d'une technicité instrumentale et oratoire affermie et savamment exploitée, ce fringant mouvement se suit de bout en bout sans encombre. Demeurant toutefois dans la stricte lignée atmosphérique de son devancier et laissant entrevoir des exercices de style un poil stéréotypés, c'est dire que les prises de risques concédées par le collectif ibérique s'avèrent encore bien timides. Des carences que la qualité des arrangements comme celle des enchaînements pourraient compenser, et qui, à l'aune d'un quatrième élément aussi émoustillant qu'enjoué, ne sauraient empêcher le talentueux sextet de venir rejoindre les valeurs confirmées du metal symphonique folk à chant féminin. Affaire à suivre, donc...

Note : 15,5/20

2 Commentaires

3 J'aime

Partager
MetalSonic99 - 17 Avril 2024:

Je ne connaissais pas! Merci pour cette découverte! Concernant le folk je suis hyper sélectif mais ce que je viens d'entendre me plait! 
Encore merci pour cette chronique toujours aussi bien écrite! 

ericb4 - 17 Avril 2024:

Merci à toi! Cela fait déjà quelques années que ce prolifique groupe ibérique a attiré mon attention et, jusqu'à présent, je n'ai pas noté une quelconque baisse de régime le concernant! Si j'avais déjà bien apprécié l'album précédent, celui-ci n'est pas en dessous, en termes de qualités techniques et mélodiques, loin s'en faut ; peut-être une petite préférence pour ''Tras el Letargo", avec la prestation d'un impérial Rafa Blas!

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire