Second World

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17/20
Nom du groupe The Foreshadowing
Nom de l'album Second World
Type Album
Date de parution 20 Avril 2012
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Havoc
 07:22
2.
 Outcast
 04:51
3.
 The Forsaken Son
 04:41
4.
 Second World
 05:38
5.
 Aftermaths
 06:29
6.
 Ground Zero
 04:31
7.
 Reverie Is a Tyrant
 05:16
8.
 Colonies
 06:21
9.
 Noli Timere
 06:01
10.
 Friends of Pain
 04:01

Durée totale : 55:11

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The Foreshadowing


Chronique @ Satanistar

16 Août 2013

The Foreshadowing nous irradie d'un concept album au ton volontairement cyclothymique.

L'ombre menaçante et imposante de la destruction de notre monde symbolise, à l'heure actuelle, les contours d'une conception redondante en cette année prophétique pour bon nombre de formations (Eths et son apocalyptique III par exemple). Ainsi l'être humain, dans sa grande prévisibilité, a bâti un espace industrialisé et perverti jusqu'à la moelle tout au long de son existence. L'air si pur de notre enfance a été consumé au profit d'un vent accablant, enchaînant cette pauvre mère nature dans un amas de métal corrosif. Mais ne dit-on pas que la terre reprend toujours ces droits? Ne dit-on pas que le monde implosera pour qu'une nouvelle ère puisse émerger?

Un second monde…

Et surtout le troisième album des hommes en noir de The Foreshadowing qui nous irradie là d'un concept album au ton volontairement cyclothymique. Car ne l'oublions pas, la véritable force des italiens provient de leur incroyable maitrise de la mélancolie, des émotions larmoyantes. Gothique dans l'approche, mais doomeux dans l'esprit, Oionos avait démontré des capacités étonnantes d'écriture et d'interprétation. Embarqué dans un voyage au confins des limbes, votre cher serviteur avait eu du mal à retenir son chagrin à vrai dire et l'idée de ressortir les petits mouchoirs en papier n'était pas déplaisant en soi. De ce fait, un rapide coup d'oeil vers cet artwork terriblement prenant ne peut tromper l'auditeur averti, la terrible épreuve qui nous conduira vers une nouvelle vie ne se fera pas sans quelques pertes importantes.

"La douleur est l'auxiliaire de la création." ( Léon Bloy)

Le crépitement des corps enflammés se fait entendre, le vent souffle ses dernières pensées au creux d'arbres morts… L'album est lancé et "Havoc" se charge de jouer le cheval de Troie en nous rappelant les principales influences des transalpins que sont Anathema, Paradise Lost et My Dying Bride. Plus doom qu'à son accoutumée, la batterie martèle comme des coups de burins sur une stèle mortuaire et suit la trainée de poudre laissée par les guitares rythmiques. Et au dessus de cette atmosphère morne et désabusé se pose le récital évangélique de Marco Benevento, une partition placide qui évoquera à coup sûr certains chanteurs à la voix tragique comme Andrew Eldritch des Sisters of Mercy. Parfaite mise en bouche, ce titre remplit son rôle d'amorçage tout en laissant à certains chœurs évangéliques le soin de soutenir un clavier à l'élégance raffinée. Bien plus que de simples ajouts futiles, cette essence religieuse, caractéristique fondamentale du son The Foreshadowing, aide à construire une aura mystique qui sied comme un gant de velours à nos protagonistes malchanceux (le final de "Noli Timere").

Plus les titres s’enchaînent, plus l'atmosphère s'assombrit, la progression des titres semblent ainsi avoir été élaboré selon un schéma précis et calculé. A la lecture des compositions on se rend compte que le déchaînement de forces destructrices est imminent ( la lourdeur tétanisante d' "Aftermaths"). Il ne semble plus il y avoir d'espoir pour la race humaine, aucun pardon ne sera accordé. Hommes, femmes et enfants sont prisonniers de leurs actions meurtrières envers la nature, quoique puisse être le degré de participation de chacun.

Malgré tout, il est évident que beaucoup trouveront le trait un poil trop forcé, presque caricatural à vrai dire. Certes, le sieur Benevento ne dispose pas d'une palette vocale très large; et pourtant là où certains verront la monotonie, d'autres y verront une douceur amère et fragile, une sensibilité à fleur de peau au pouvoir attractif évident. Car ne nous leurrons pas non plus, les riffs aussi bien hypnotiques soit ils n'ont rien d'originaux et ne servent finalement que de soutien au couple chanteur/clavier, les vrais stars de cette fin du monde. De ce fait, l'exercice de style peut paraître casse gueule pour le coup ("Friends of Pain" est anecdotique) mais le groupe arrive à faire montre de réactivité pour ne jamais lassé son auditoire. Un véritable tour de force.

Aussi bon que son grand frère Oionos, The Foreshadowing enfante là d'un Second World intéressant à la production délicieuse, gracieuseté de Dan Swanö. Musicalement prenant, la formation italienne semble avoir trouvé une bonne vitesse de croisière et offre ici des compositions solides autour d'un thème d'actualité. On lui reprochera certains égarements peut être, comme ce dernier titre superflu ou encore des influences encore un peu trop flagrantes, mais le plaisir d'écoute est toujours présent. Et juste pour ça, ils méritent notre respect. Espérons que ces messagers de la grisaille aient une place de choix dans ce nouveau monde, quelque part entre les corbeaux et les divinités.

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