Enregistré au Leon Music Studios, situé dans la périphérie de Karlstad, par Gustav Ydenius (
Steelwing,
Mustasch,
Enforcer), ce deuxième opus des Suédois de
Lancer baptisé
Second Storm sort deux ans après un premier sobrement éponyme.
Running from the
Tyrant, un morceau assez vif et assez symptomatique de cette scène
Power Metal scandinave, a la lourde tâche de démarrer ce manifeste. Le titre, dont le thème a été inspiré par le film culte de Lucio Fulci, L'Au-delà, est plaisant et ce même si son break final, nous faisant inévitablement songer au
Brave New World d'Iron Maiden (
Brave New World (2000)), sera, peut-être, un peu trop convenu.
Masters and Crowns, dont les couplets nous évoqueront immanquablement les travaux de
Mob Rules et dont les refrains seront, sans doute, un peu trop classiques, demeure néanmoins efficace.
Iwo Jima relate, quant à lui, la célèbre offensive menée sur l'île Japonaise du même nom durant la guerre du Pacifique de 1945. Un titre sur lequel la voix d'Isak Stenvall ressemble à s'y méprendre à celle de
Michael Kiske (
Unisonic) et sur lequel certaines constructions nous rappellent le 22
Acacia Avenue de Steve Harris et de ses acolytes (The Number of the
Beast (1982)). De l'aveu même du chanteur emblématique de
Lancer, l'idée initiale était de nous proposer une entame très intimiste, censée symboliser le silence précédant la tempête de cette bataille, suivie d'une débauche d'énergie, censée, quant à elle, dépeindre la furie et l'âpreté de ces combats. Même si le morceau reste agréable à l'écoute, l'objectif est manqué. Les plages muettes sont étonnamment bruyantes et l'aspect bien trop mélodique de celles dépeignant l'horreur de cette férocité semble presque incongrue de par, justement, cette musicalité. De plus ces deux éléments offrent un contraste insuffisamment marqué pour faire de cette piste une piste pleinement satisfaisante.
Le véloce et déchaîné Behind the Walls, aux accents allemands très prononcés (
Gamma Ray,
Helloween...) nous faisant même parfois, justement, songer au
Save Us composé par Kai Hansen pour le mythique Keepers of the
Seventh Keys de 1988, est, lui aussi, très sympathique. Un Aton plus posé et plus lent sera, quant à lui, l'un de ceux qui amènera cette saine diversité au coeur d'un album multiple mais cohérent. Tout juste regrettera-t-on sa longueur pas nécessairement indispensable pour délivrer son message. Cela étant, cette longueur, permet aussi ce break planant remarquable. L'un dans l'autre il sera donc difficile de reprocher à ces Suédois d'avoir voulu rallonger cette chanson.
Parlons aussi des soli de guitares de ce manifeste. Très souvent très à propos, ils s'intègrent comme la continuité du récit des titres qu'ils enrichissent et non pas, comme il arrive que ce soit parfois, pour ne pas dire souvent, le cas, comme un ajout détouré presque obligatoire.
Second Storm est un album qui se laisse donc parcourir sans encombre et qui nous procure même quelques belles satisfactions au-delà de ses ressemblances, parfois, un peu gênantes et de son classicisme qui, en dépit de ces quelques pistes un peu plus nuancées, nous offre quand même assez souvent le systématisme d'une vélocité marquée par ces immuables doubles croches de doubles grosses caisses de batterie. Quoi qu'il en soit cette tempête est suffisamment ébouriffante pour que l'auditeur amateur du genre se laisse tenter.
J'irais l'écouter même si ça n'est pas un modèle d'originalité surtout au niveau des solos de guitare, que tu dis "très à propos". Enfin si ça peut me faire passer un bon moment, et puis ça me changera des groupes plus techniques que j'écoute habituellement.
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