Un premier coup d'œil négligemment jeté sur la pochette de ce
Mastery, nouvel opus des Suédois de
Lancer, illustrant l'étonnante disparition de son volatile emblématique, l'autruche, remplacé par la représentation menaçante d'une Gorgone nettement plus inquiétante, analysé par un béotien dans mon genre, pourrait finir par de dangereuses affirmations aprioristes tirant quelques conclusions hasardeuses sur cet artwork plus radical qui aurait forcément quelque chose à dire sur un possible durcissement s'agissant de l'expression musicale de ce groupe. Or il n'en est rien puisque ici encore la formation originaire de Arvika poursuit très tranquillement sur le chemin d'un
Power Metal très inspiré par, notamment,
Helloween. Une paternité d'autant plus difficile à récuser que les interprétations du chanteur de ce groupe scandinave emprunteront toujours autant à
Michael Kiske. Mais aussi à Tony Mills. Voire à André Matos. Même si, bien évidemment, concernant ces deux derniers, ça ne pourra pas nourrir cette réflexion quant à cette filiation germanique. A moins que le Britannique et le Brésilien aient quelques secrets quant à leurs véritables origines. Mais je m'égare.
Identifier cette assise germanique sur laquelle
Lancer construit son art n'est pas vraiment une sinécure tant elle est présente et prégnante. En revanche, si à ce
Helloween ici facilement reconnaissable j'ajoutais un
Edguy plus diffus et plus ardu à déceler, ne seriez-vous pas ébahis par tant de perspicacité? Oui? Non?
Pas vraiment. Bon d'accord.
En ce cas, passons plutôt aux titres de ce manifeste.
Dead Raising
Towers et Future Millennia sont deux pistes assez classiques dans le genre mais qui n'en sont pas moins réussies pour autant. Avec
Mastery, l'ambiance est plus posée.
Plus trouble aussi.
Victims Of The
Nile est pourvu, quant à lui, de sensuels méandres que l'on jurerait avoir déjà entendu sur ce Language of Menace de
Siam. Une jolie ballade, World Unknown, vient en suite nous cueillir. Décidemment ce groupe à tous les talents. Ca se confirme avec un The
Wolf and the
Kraken aux soubresauts que pourraient, sans souci, avoir composé Tobbias Sammet et ses sbires. Ou encore avec un vif
Iscariot ou un prompt
Freedom Eaters avec ses quelques volutes succinctes que Queen n'aurait sans doute pas reniées. Voire avec un Follow
Azrael alternant divers passages dont, notamment, un break remarquable.
Tantôt vif et tantôt plus quiètes avec des ambiances plus variées et plus recherchées, la diversité de ce disque nous permet de ne jamais vraiment nous ennuyer.
Finalement plutôt qu'une radicalisation de sa musique cette pochette plus mature semblerait simplement signifier que le groupe a grandis. On peut d'ailleurs raisonnablement penser que le label
Nuclear Blast, avec lequel
Lancer travaille désormais, n'est pas totalement étranger à cette prise de conscience et à ces bouleversements. Comme quoi signer un pacte avec celui que d'aucuns, à torts ou a raison, là n'est pas la question, désigne comme le Diable n'est pas toujours synonyme de descente aux enfers. Loin de là...
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