Dernier album studio pour les ricains d'
Anacrusis en cette année 1993. Année ô combien creuse en sorties de qualité issues du mouvement thrashmetal. Pourtant,
Anacrusis, un peu à la manière d'un
Depressive Age de ce côté-ci de l'Atlantique, sort ici un album inspiré, classieux et abouti.
Loin des attaques frontales propres au thrash classique tel qu'on le conçoit en général, la bande menée par Kenn Nardi (principal compositeur et producteur ici) déploie une dextérité toute retenue, avec leads, boucles, et plans recherchés et néanmoins accrocheurs (impossible de citer tous les morceaux, tant chacun a sa propre patte). Moins alambiqué qu'un
Mekong Delta et plus accessible de fait, la force du combo sur ce disque est de proposer des titres plutôt fouillés mais toujours simples d'approche. Les vocaux, clairs la plupart du temps, ajoutent à ce sentiment immédiat fort plaisant. Mais, pour les lecteurs les plus brutaux, ici point d'agressivité ou de double grosse caisse, tout y est subtil, presque fragile. Les nombreux passages acoustiques, techniques et instrumentaux renforçant la mise en place précise des musiciens, tant et si bien qu'on croirait parfois avoir un Nevermore mélancolique ("Tools Of Separation") qui n'aurait pas renié ses racines 80's.
Œuvre puissante par la simplicité apparente de son propos général et par des morceaux à la fois épurés et riches,
Anacrusis livre ici un testament fort bien construit, susceptible d'être apprécié par les fans d'un heavy/thrash léché, à la limite du techno-thrash (
Coroner n'est parfois pas loin, la scène allemande non plus -
Despair ou
Depressive Age donc -). Album oublié, pas forcément flatté par sa production un peu sèche, ce
Screams and Whispers, s'il n'a pas fait beaucoup de bruit à sa sortie, est un disque au niveau intrinsèque élevé, pour qui saura apprécier ce sous-genre de metal issu de la décennie maudite des 90's.
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