Saturnine Moon

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14/20
Nom du groupe Arduinna's Dawn
Nom de l'album Saturnine Moon
Type EP
Date de parution 19 Septembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 The Beast Within
 03:48
2.
 Shadows of Yourself
 04:16
3.
 Frozen
 04:07
4.
 Dream World
 05:20

Durée totale : 17:31

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Arduinna's Dawn


Chronique @ ericb4

29 Octobre 2020

Un pimpant, énigmatique et sensible propos...

Parmi les rares formations metal symphonique à chant féminin luxembourgeoises à venir tenter leur chance de s'illustrer à leur tour, et ce dans un registre metal aujourd'hui on ne peut plus foisonnant, s'inscrit ce jeune quintet sorti de terre en 2016. Contrairement à nombre de ses homologues, la troupe a cherché à évoluer sous les feux de la rampe avant d'investir durablement les studios. Ce faisant, plusieurs mois s'écouleront suite à la constitution d'un premier line up avant de voir le combo fouler les planches de la scène metal locale et française (No Man's Land à Volmerange-les-Mines (France) en 2018 et 2019 ; Necksplosion Fest I & II à Tétange, Metalfestival à Kopstal... en 2019). Un substantiel capital live qui stimulera un progressif mais réel élan créatif de la part du groupe, ce dernier accouchant dans la foulée de son tout premier single « Frozen », suivi, un an plus tard, de son initial et présent EP « Saturnine Moon » ; auto-production modeste de ses 17 minutes où ne se succèdent guère plus de quatre mais vibrantes pistes. Etat de fait qui n'est pas allé sans un remaniement de fond de son équipage...

A bord de la petite goélette, nous accueillent dorénavant : Natascha Schmit, frontwoman aux puissantes inflexions et au cristallin filet de voix ; Andy Schanen aux guitares ; Gábor Bándi à la basse ; Jimmy Schumacher aux claviers ; Mike Bertrang à la batterie. De cette fraîche mais fructueuse collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique gothique au caractère bien trempé, aux riffs épais et aux inaliénables rampes synthétiques, dans la lignée de Delain, Nightwish, Xandria, Diabulus In Musica et consorts. Dores et déjà, nos acolytes mettent les petits plats dans les grands, à l'image d'un mastering de fort bonne facture signé Mika Jussila (Finnvox Studios), déjà sollicité par Amorphis, Amberian Dawn, Edenbridge, Masterplan, Nightwish, et bien d'autres encore. A l'aune de cet introductif et frugal effort, nos compères auraient-ils les armes suffisantes pour espérer imposer plus largement leurs gammes et leurs arpèges, et jouer par là même les épouvantails face à leurs nombreux opposants ?


D'entrée de jeu, c'est sur des charbons ardents que nous place l'inspiré combo, avec pour effet de nous retenir plus que de raison. Ainsi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy jaillissant des entrailles du pulsionnel et ''delainien'' « The Beast Within » qui happera le pavillon du chaland. Disséminant ses riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique, faisant montre d'enchaînements intra pistes des plus sécurisants et calé sur une sente mélodique apte à se jouer des résistances les plus tenaces et sur laquelle se greffent les angéliques volutes de la sirène, le fringant manifeste jouera dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'avec la féroce envie d'y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette ronde aux saveurs exquises.

Quand le convoi orchestral ralentit un tantinet sa cadence, la troupe trouve là encore matière à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « Shadows of Yourself », tortueux et grisant mid tempo à mi-chemin entre Xandria, Delain et Diabulus In Musica. Nous plongeant au cœur d'un infiltrant cheminement d'harmoniques, livrant parallèlement des couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les charismatiques patines de la déesse, déversant en prime d'enjoués gimmicks guitaristiques, l'headbangante offrande n'aura guère tari d'arguments pour nous aspirer dans la tourmente. D'autre part, un poil plus tortueux et énigmatique, le ''nightwishien'' mid tempo progressif « Dream World » retient l'attention tant au regard de ses insoupçonnées variations atmosphériques qu'à la lumière de son entêtant refrain.

Que l'aficionado du genre intimiste se rassure, nos compères lui ont concocté leurs mots bleus les plus sensibles, ceux qui, précisément, seraient de nature à déclencher la petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre « Frozen », ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux riffs grésillants, que n'auraient reniée ni Edenbridge ni Amberian Dawn (seconde mouture). Mise en habits de soie par les caressantes ondulations de la maîtresse de cérémonie, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et surmontée d'un fin legato à la lead guitare, la tendre aubade fera assurément chavirer plus d'un cœur en bataille...

Résultat des courses : le quintet luxembourgeois nous octroie un message musical certes dans un mouchoir de poche mais des plus poignants et pétri d'élégance, et n'accusant pas l'ombre d'un bémol quant à sa production d'ensemble. Pourvu de lignes mélodiques un brin convenues mais magnétiques et témoignant d'un réel potentiel technique, le propos se suit de bout en bout sans encombres, au point de nous pousser à une remise en selle sitôt l'ultime mesure de la rondelle évaporée.

S'il apparaît diversifié sur les plans atmosphériques et rythmiques, le méfait l'est moins eu égard à son empreinte vocale et aux exercices de style délivrés. Aussi, aurait-on espéré l'octroi de l'une ou l'autre fresque et/ou instrumental et/ou duo, souvent requis par un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. Il conviendrait également que le combo instille une pointe d'originalité à son projet afin de le voir se démarquer de ses si nombreux homologues stylistiques, condition si ne qua non pour espérer rester durablement dans la course. Mais nos acolytes ont encore le temps d'affûter leurs armes, au demeurant déjà efficaces, pour revenir renforcés dans la bataille. Dans l'attente d'un album full length où ils pourraient davantage s'exprimer, on effeuillera non sans un certain plaisir ce pimpant, énigmatique et sensible propos...

Note : 14,5/20

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