La direction musicale de cet énième groupe de post-grunge formé à la fin des 90's, fût d'abord marqué par les influences crasseuses fièrement revendiquées par son vocaliste, Benjamin Burnley.
Kurt Cobain, une référence majeure ayant inspiré à la fois des formations de grunge post-
Nirvana et de plus en plus, les premiers combo de ce genre très en vogue et donc mainstream qu'est le post-grunge. Comme beaucoup, il était d'abord question d'imiter son idole de toujours quitte à s'enflammer sur scène et à exprimer sa rage comme l'ont fait de nombreuses têtes du mouvement de Seattle. Finalement, le nom de
Breaking Benjamin est né de cet épisode marquant dans la vie du leader de la bande lorsqu'il eut brisé son microphone sur scène.
Malgré quelques intermèdes aux couleurs orientales comme sur "Water" où l'on peut très succinctement percevoir la Cithare ou avec la rythmique un peu traditionnelle sur l'introduction de "Phase" - ce "
Saturate" bénéficie d'un style globalement orienté post-grunge avec certaines influences liées au néo-metal. Ce que l'on pourrait tout à fait comprendre étant donné que le genre reste en évolution constante, sans cesse ravivé par la sortie d'albums fondateurs, que le producteur Ulrich
Wild a tout de même collaboré avec de grands noms de la scène (
Deftones, Slipknot,
Taproot...) et qu'en parallèle, certains membres de
Breaking Benjamin sont venus rejoindre un groupe de nu-metal nommé
Lifer.
Des influences, notamment visibles lors de certains riffs sur "Water" (alors que l'instrumentation est pourtant très heavy) ou encore lors des growls d'une puissance presque jouissive lancées sur "Sugarcoat" pouvant faire penser à une sorte de néo très brutal, parfois même un peu thrashy avec des riffs bien acérés placés au niveau des ref
Rains. Bien sûr, la liste est loin d'être exhaustive mais ce que l'on remarque globalement dans ce "
Saturate" - c'est que l'instrumentation est souvent lourde et agressive, conformément au genre metal alternatif ("I
Wish I May" en est l'exemple parfait avec ces breaks très violents). De plus, sans la texture vocale de Benjamin Burnley, cet opus perdrait également de sa saveur même s'il reste assez commun dans son ensemble et supporte le poids de morceaux peu inspirés comme "
Skin" - le très plat "Natural
Life" ou encore avec les ref
Rains pauvres de "Medicate" et ce, malgré la fraîcheur du hit proposé.
C'est pourquoi, les passages ponctués de screams ou de growls sauvent parfois bon nombre de morceaux ou rapportent du dynamisme à la tracklist comme sur la très post-grunge "Polyamorous" démarrant avec des éléments électroniques ou avec l'outro efficace de "Phase" pour n'en citer que quelques-uns. Les arrangements mélodiques quant à eux, restent de bonne facture et rehaussent la qualité de l'album sur la seconde partie, que ce soit sur l'entraînante "No Games" qui tente une agréable percée sur la fin, avec "Shallow Bay" contenant même quelques riffs un peu plus progressifs ou avec la ballade éponyme au ton chaud et planant.
D'autres titres comme "
Home" prouvent que les
Breaking Benjamin ont une identité qui leur est propre, seulement, cet opus est freiné par l'aspect répétitif d'une bonne partie de ce "
Saturate" (délivré en 2002 sous le label Hollywood Records après le succès d'une démo éponyme). Les qualités du quatuor sont donc évidentes à établir, à savoir cette instrumentation tantôt lourde tantôt mélodique ainsi que les performances vocales de son leader mais l'ensemble reste assez commun dans le genre post-grunge.
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