Haemoth est un groupe français qui va faire parler de lui. Formé en 1998, le groupe sort deux démos courant 1999, un split CD avec Hallstatt en 2002, encore deux démos en 2002, un nouveau split CD cette fois-ci avec Ad
Noctem en 2003, encore une démo en 2003 et enfin, la même année, leur premier véritable album : «
Satanik Terrorism », qui sera suivi en 2004 de «
Vice, Suffering and Destruction ».
Le style d’
Haemoth sur cet album est très percutant. Les guitares constituent un véritable mur de son, le chant black saturé est transpirant de haine, la batterie qui supporte le tout apporte une violence qui n’est pas sans importance dans le processus d’anéantissement qui semble dominer cet album. A l’image de la pochette, la musique est chaotique, torturée, déchiquetée. Une certaine logique persiste cependant, comme peut nous le montrer la présentation du logo et du titre de l’album sur la couverture, mais point trop n’en faut, et la structure seule est régulière.
Le son lui même a de quoi rendre malade : saturé, distordu, déchiré, l’ambiance générale du disque est au silence ce que la guerre est à la paix : l'opposé. Cette sonorité particulière est sans doute héritée de « Filosofem » de
Burzum, même si la ligne entre ce dernier et
Haemoth n’est pas directe, loin s’en faut : la violence et la haine qui ressortent de cet enregistrement n’ont rien à voire avec le dépit et le dégoût qui règnent dans « Filosofem ».
Idéologiquement,
Haemoth est un héritier des Légions Noires : dans un grand sursaut d’originalité, ils soutiennent tout ce qui peut nuire à l’humanité (les esprits mesquins diront que c’est pour cela qu’ils font de la musique…) Donc pas de grande originalité de ce côté là.
Des deux véritables albums, c’est celui-ci mon préféré : plus violent, moins pénible que «
Vice, Suffering and Destruction », «
Satanik Terrorism » est plus indépendant de l’autre projet de
Haemoth (cette fois je parle du guitariste/chanteur/bassiste du groupe), j’ai nommé
Spektr, dont l’ambiance est la même en meilleure (plus ambiant) que celle que l’on retrouve sur «
Vice, Suffering and Destruction ». Ceci dit, ces deux albums font de
Haemoth l’un des fers de lance du black metal français actuel, en injectant cette sonorité particulière à leur production.
Un album, et plus généralement un groupe conseillé aux amateurs de black underground sauvage.
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