Depuis la sortie de l'excellent
Crash and
Burn, paru en 2008 et considéré à l'époque comme l'opus le plus accompli de la formation, Matt
Sinner et sa bande ont progressivement délaissé leur Heavy de tradition allemande au profit d'un
Hard Rock groovy aux contours blues, très influencé par le
Thin Lizzy de la fin de 70 au début des 80.
Santa Muerte poursuit cette tendance, tout en marquant une rupture bien plus franche avec
Tequila Suicide, son illustre et excellent prédécesseur ! Tout cela ne se fera pas sans quelques changements au sein du quintet allemand, à commencer par un nouveau batteur, Markus Kullmann (
Hartmann, ex-
Dezperadoz,
Voodoo Circle), en remplacement du cogneur Francesco Jovino. Mais surtout par le recrutement de la chanteuse italienne Giorgia Colleluori (ex-
Eternal Idol,
Hollow Haze), qui en se partageant le chant avec
Mat Sinner, apportera un plus émotionnel à certaines chansons de l'opus. Concernant les guitares, elles seront de nouveau tenues par le tandem Alex Scholpp et Tom Naumann.
Afin de varier les plaisirs, le bassiste chanteur et son groupe s'adjoindront les services de plusieurs invités de marque tels que les chanteurs Ronnie Romero (
Rainbow, ex-
Lords Of Black) et Ricky Warwick (
Black Star Riders, ex-
The Almighty), ainsi que le guitariste suédois
Magnus Karlsson (
Primal Fear,
The Ferrymen,
Starbreaker).
Quant à la pochette, (qui évoque aussi parfaitement le titre de l'album), elle reprendra le thème des Calaveras (têtes de mort mexicaines décorées) déjà présent sur
Tequila Suicide, le précédent album du groupe.
Même si le style du groupe reste facilement identifiable,
Santa Muerte se distingue de ses prédécesseurs par une plus grande variété, mettant en avant ses influences les plus Rock, à commencer par l'éponyme à la rythmique groovy mise en valeur par une frappe puissante et une basse ronde, soutenues par un superbe refrain aux chœurs jouissifs, ainsi qu'un pont central parlé dans la langue espagnole. Ou dans un registre plus mesuré avec le mid-tempo "The
Wolf" au refrain et air qui ne vous quitte plus ! Des références Blues, que l'on retrouve sur le poignant "
Death Letter", au chant (presque Soul) de la belle italienne, le tout parcouru de magnifiques slide-guitares et un solo gorgé de feeling signé
Magnus Karlsson.
Bien sûr, des titres plus offensifs et
Hard Rock typé années 80,sont également à la fête, comme l'attestent les énergiques "Shine On" (qui ouvre admirablement l'album), "
Last Exit Hell" au rythme soutenu et guitares assassines, où la voix rocailleuse de Giorgia associée au timbre rauque de Matt, fera des merveilles. Mais aussi sur "The
Ballad of
Jack" et son air entraînant qui à bien des égards nous rappelle le "
Out in the Fields" du regretté
Gary Moore, mais aussi "
Craving" ou bien "What Went
Wrong " toutes deux constituées de twin-guitares et airs à la
Thin Lizzy, la seconde interprétée avec classe par Ricky Warwick.
Dans un registre similaire n'omettons pas non plus l'enjoué "
Stormy Night" et ses guitares aux magnifiques motifs celtes. Avant de terminer, j'évoquerais bien la
Power Ballade "Misty
Mountain" au refrain facilement mémorisable chanté avec grâce par la belle Giorgia dont le timbre naturel me rappelle beaucoup celui de Jan Kuehnemund, la chanteuse du groupe
Hard Rock américain
Vixen, décédée en 2013. Mais aussi la prestation de Ronnie Romero sur la magnifique "
Fiesta y Copas" chantée entièrement en espagnol et en duo avec Matt
Sinner, qui mine de rien s'en sort plutôt facilement avec la langue de Cervantès!
Sinner en changeant sa formule avec l'apport d'un chant féminin dans ses chansons, prend un risque et réussit haut la main la parfaite symbiose de tous les éléments qui façonnent son identité et devrait ainsi fédérer les fans du groupe ainsi que tous les amateurs du genre
Hard Rock classique aux belles références Blues.
Ce 19ème album se pose à ce jour, comme l'une des meilleures réalisation du groupe allemand!
Merci pour ce texte. Tu excelles toujours pour nous mettre l'eau à la bouche, et le CD au lecteur...L'ajout d'une chanteuse est une bonne idée, et permet à Sinner de trouver un second souffle car ses précédentes réalisations avaient tendance à se ressembler et à lasser un peu même si la qualité est toujours au rendez-vous...et giorgia amène une touche féminine bienvenue dans le répertoire du Matt.
J'aime la chronique qui est bien écrite, j'apprécie l'enthousiasme qui s'en dégage mais je ne le partage pas.
Musicalement, c'est tout à fait respectable mais ça manque d'unité, avec cette chanteuse (très correcte par ailleurs) et 36 invités, ça devient impersonnel. Quant au morceau en espagnol, c'est pour moi le coup de grâce ...
Je comprends qu'on puisse aimer cet album car Matt a essayé de se diversifier, mais à titre personnel je suis déçu.
bonjour
j'aime bien cet album dans lequel on retrouve le style hard rock mais modernisé ce qui redynamise le style après ce qui aurait pu etre fait c'est que les invités ne chantent que quelques couplets au lieu de chansons entières ce qui permettait au groupe de rester entier
hardrockement votre
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