On est bien d’accord la-dessus, «
Chaos Elements » d’
Artefactum avait laissé tout le monde on ne peut plus satisfait tant que la qualité du disque parlait d’elle-même. Maintenant, voici un disque emblématique regroupant
Artefactum et
Horologium, compagnon de route de Merissa ayant déjà une discographie conséquente s’affirmant dans un registre un tantinet plus martial. Les retrouver tous deux sur ce disque, à la fois split et album de collaboration, avait toutes les chances d’attirer les amateurs déviants de dark-ambiant et de donner un résultat fructueux. La preuve par quatre !
Limité à deux-cent copies (il ne vous reste plus qu’à le dénicher les accros de l’ambiant), «
Sangreal » prend comme thématique la, quête du Saint-
Graal avec tout ce qui s’y raccroche : mythologie, spiritualité et non sans oublier toutefois l’aspect épique de cette aventure. Le livret A5 met directement sur la voie s’adonnant volontiers aux chimères que les deux compositeurs s’évertuent à transposer dans un registre atmosphérique. Séparé en deux titres de durée équivalentes, soit dix minutes, le projet «
Sangreal » se révèle bel et bien épique. Si l’on peut sentir la traversée de cavaliers dans différents paysages et autres visions fantasmagoriques au travers de ces vingt minutes, on ressent définitivement les personnalités de chacun des compositeurs.
Horologium joue sur certains aspects néo-classiques et autres samples de vinyles qui par miracle s’insèrent admirablement bien dans la structure des titres et arrivent à retranscrire une certaine décadence ainsi que quelques élans de subtilité et d’angoisse comme cela peut apparaître de temps à autre sur ces (nombreux) disques.
Cependant, l’atmosphère la plus intéressante à mon goût se situe dans le travail d’
Artefactum. «
Chaos Elements » respirait déjà de cet aspect ésotérique ainsi que d’une démarche initiatique. «
Sangreal » en expire sur certains passages atmosphériques (possédant cette même voix féminine) avec cette même verve et recherche donnant ainsi à «
Sangreal » un cachet autre et infiniment plus personnel que l’on pourrait le croire au premier abord.
En fait, «
Sangreal » se comprend plus et se s’interprète d’avantage en écoutant entre les lignes sauf que là, l’histoire change de substitut, tout simplement, car en étant plus qu’une transposition d’une épopée mythologique,
Artefactum et
Horologium propose une interprétation plus qu’intéressante pointant les éléments que les groupes ont voulu cerner. Tout cela fait que l’on passe à des passages contemplatifs à des sursauts d’angoisses poignantes tel le début de «
Sangreal part II » où des chœurs religieux se retrouvent parasités par des poussés ambiants des plus intenses.
Peut-être trop court diront certains, «
Sangreal » n’en reste pas moins un excellent disque de dark-ambiant usant de son concept avec parcimonie mais une véracité de tous les instants. Et même si on peut éprouver une frustration à la fin de ces vingt minutes (bien que la fin montre intentionnellement la fin de la quête), c’est plutôt bon signe, non ? Cela signifie que le contrat est largement rempli surtout au vue d’un artwork, ma foi bien kitch restituant néanmoins avec finesse la mythologie de cette croisade.
Le voyage personnel d'une légende en vingt minutes…
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