Artefactum est un combo de dark ambiant féminin nous venant de la Pologne. La musique de Mérissa d’Erlette (aussi membre du projet dark/indus Totenhaus) est à la fois une bouffée d’air frais tout en étant sombre et singulière car sortant gentiment d’une certaine norme inhérente aux combos habituels. Cependant il ne faut pas voir en cet album un tract de la Pologne et de ses forets, mais plutôt un voyage ésotérique, beau et personnel.
«
Chaos Elements » prend appui sur des symboles élémentaires : le Feu, la Terre, l’Air, l’Eau mais aussi l’alchimie, une science étrange qui départagea scientifiques et qui se trouve être toujours d’actualité quelque part. Musicalement, on sent bel et bien une touche ésotérique se mélangeant à l’atmosphère étrange qui se dégage de ce disque. Bruissements de vent transformés. Apport d’une marque indus discrète. Nappes de sons glauques, mais ne sombrant jamais dans la démesure ainsi que certaines voix féminines placées ça et là récitant une formule occulte, la musique de cet album peut s’apparenter à un doigt glissant sur le bord d’un verre en cristal. Déstabilisant et miraculeusement limpide, «
Chaos Elements se rapproche de l’atmosphère d’
Aghast en utilisant, involontairement ou pas, une structure infiniment proche de l’album « Rebegin » de Tribes of Neurot.
En effet, on ressent cette même recherche atmosphérique et mythologique au long de ces six titres, bien que les éléments transposés d’un point de vue sonore soient plus facilement reconnaissables par rapport à son homologue américain. Ceci ne change en rien l’impression que l’on fait de ce disque, planante et insidieuse qui transporte dans une certaine vision du monde. Une vision insolite et baroque donnant à l’instar de Tribes of Neurot les clés d’une autre perception sur l’univers, bien que le contenu soit un tantinet moins conceptuel.
Métaphorique, «
Chaos Elements » ne touche jamais au ridicule mais plutôt à une certaine grâce éternelle, gardant néanmoins son cachet trouble et angoissant; une ligne directrice qui ne sera jamais quittée pendant les trois quart d’heure d’écoute de l’album. Accomplissant un objet dont certains se casseraient les dents dû à une structure toute faite, mais ô combien difficile,
Artefactum propose ici un album en tout point achevé, singulier et d’une beauté malsaine purement jouissive, néanmoins faut-il appuyé que «
Chaos Elements » n’est en aucun cas l’album le plus glauque. La recherche d’un tel disque se situe à mille coudés de ce type d’exercice et cherche au moyen d’une musique atmosphérique les moyens de transmettre un point de vue ésotérique et fantasmatique sur le monde environnant.
Excellent album, surnaturel, labyrinthique et plus qu’aboutie dont ce qui ressort finalement le plus est sa mélancolie initiatique...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire