Formé par des ex
Through the
Eyes of the
Dead,
Graves Of Valor évolue sensiblement dans le même registre, soit un
Death / Hardcore musclé lorgnant du côté de
The Black Dahlia Murder. En revanche contrairement à TTEOTD, ils disposent dès leur premier disque d’un atout de poids : une signature chez le puissant label Relapse Records.
Doté d’une pochette très réussie,
Salarian Gate (2009) a déjà de bonnes chances d’attirer l’œil du spécialiste dans les bacs, mais il est évident qu’il en faudra davantage pour sortir de la masse, surtout avec les myriades de sorties (bonnes ou pas) proposées par les labels spécialisés dans le genre : Willowtip,
Brutal Bands,
Razorback et 100 autres…
Sachons déjà que l’originalité n’est pas la qualité première des américains, leur
Death teinté de Hardcore est éminemment scolaire bien que plutôt efficace. Après un premier titre en demi-teinte
Suffocation of the Last
King envoie des parties de guitares énergiques et le batteur Dayton Cantley fait donner la double pédale pour une efficacité indéniable.
Il est amusant de constater que le vocaliste Damon Welch a des airs de Thomas Lindberg, il se montre d’ailleurs aussi hargneux que son aîné sur les parties criardes, de plus quelques riffs entendus ça et là montrent que les musiciens aussi ont écouté et aimé
At The Gates. Sans posséder une maîtrise musicale hallucinante comme chez
Origin ou
Atheist,
Graves of
Valor sait aussi donner dans le relativement technique sans en oublier les parties saccadées que l’on nomme Mosh (Bridles of Incitatus).
Le hic est quand même que le groupe des guitaristes Jeff Springs et Richard Turbeville propose une musique assez impersonnelle, aux plans déjà entendus 1000 fois et souvent mieux exécutés. Moins technique qu’un
Obscura, moins brutal qu’un
Fleshgod Apocalypse, moins fou qu’un
Napalm Death ou qu’un
General Surgery, on se demande bien comment
Graves Of Valor va pouvoir s’imposer en 2009. Bien sûr le son est énorme, mais désormais ce genre d’élément ne fait plus la différence, au contraire cela contribue à uniformiser les sorties : entre les disques de
Inevitable End,
Centaurus-A ou donc ce
Salarian Gate tous de 2009, on en vient à se demander lequel on écoute…
Tout n’est pourtant pas perdu, après la laxative instrumentale Diderot (mais c’est qu’ils se la joueraient intello les garçons…) Locusta permet d’entrevoir un potentiel de destruction intéressant en combinant des riffs toujours
At The Gates avec d’autres plus emphatiques, seulement ce son stéréotypé combiné au chant moderne (
Chimaira,
Mastodon et compagnie) rebutera les plus old-school d’entre vous (je devrais dire d’entre nous).
Comme à chaque bonne période du
Death la scène commence à saturer sérieusement, on avait déjà connu le phénomène après 1993 et j’ai l’impression que ça recommence. Pour découvrir un
Death plutôt moderne un newbee peut très bien se procurer ce disque de
Graves of
Valor, mais en matière de
Death teinté de Hardcore, mieux vaut largement se pencher du côté des maîtres
Dying Fetus,
Skinless ou les récents
Traitors et Guilty as Charged (respectivement de
Misery Index et
Criminal Element).
BG
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