Liste des groupes Hard Rock Saint Rebel Saint Rebel

Avec un Gaffa Award raflé au Danemark dans la série de la meilleure réalisation Hard Rock pour leur premier album «The Battle of Sinners and Saints » ainsi qu'une place de choix dans les « I Tunes metal charts » US … nos danois ont mis la barre haut, très haut ! Autant dire, avec ce palmarès, que Saint Rebel pourrait devenir une valeur sûre et entrer sous peu dans la cour des grands.

Et pourtant le pari n’était pas gagné d’avance, de part leur origine et leur musique qui s’inscrit dans une mouvance musicale, certes, en pleine effervescence, mais qui pullule aussi de nombreux et sérieux challengers. Le groupe n’est pas un side-project, avoir une pointure dans ses rangs aurait pu lui assurer une belle promotion internationale. Pour définir cette ascension, la formule qu’utilisait La Bruyère lors de la publication de ses « Caractères » serait donc plus appropriée : "La revanche du talent et de l’intelligence sur la naissance et la fortune…"

Deux années séparent la première réalisation et ce nouvelle opus, sobrement illustré et intitulé simplement "Saint Rebel". Entrons sans plus attendre dans l’univers de ce « Red Album ».

Etiqueter les titres qui composent cet opus de « Hard Rock » serait restrictif : primo, il n’en possède pas la forme la plus classique, ensuite, ce serait faire abstraction des arrangements subtils que nos musiciens utilisent. Même si « Feeling Good Inc » et « Could Our Kills Endure » pourraient passer pour du réchauffé de grand Led Zeppelin, il faut tout de même avouer que le sens de la composition est maîtrisé. Ces titres possèdent le « petit plus » les rendant attrayants, le premier par son côté bluesy assez surprenant par rapport à la précédente réalisation, le second par son côté electro gothic couplé avec des riffs très 70’S. Eh oui rien que ça….

Nous pourrions faire la même remarque avec « My patient », qui débute l’album, mettant l’accent sur ce côté Hard Rock un peu Glam, fougueux et asséné par un groupe qui ne lâche rien… Ce titre possède des tournures proches de l’irrévérence d’un Motley Crue première époque.

L'ensemble des titres qui compose ce Saint Rebel apparaissent fouillés et se détachent par leur diversité et leur versatilité : « The New Guy » et « Red Zone » vont encore plus loin en nous plongeant dans une atmosphère empreinte d’étrangeté. Produit avec un son différent, il est aéré par l’utilisation d’arpèges simples et étranges, joués en alternance avec des rythmiques lourdes venant appuyer les pré-chorus de manière judicieuse.

« Now Your Know » est l’une des deux ballades, et le choix d’avoir fait une « Power Ballade » est judicieux. Une ballade mollassonne aurait été un exercice raté car inadapté au timbre de voix si particulier de Jonas Kaas. Ce dernier se montre, en effet, plus à l’aise dans un registre rauque et puissant donnant du relief et de la profondeur aux sentiments que cette composition dégage . La seconde, « I Give It Up » a malheureusement plus de mal à décoller.

Cette voix est en effet singulière, il faut du temps pour s'y habituer et elle ne plaira peut être pas à tout le monde : à la fois érayée, voire criarde, elle pourrait faire penser à un style emprunté au hardcore. Notre chanteur sait cependant maîtriser son organe, dont le timbre pourrait avoir des similitudes avec celui de Brian Adams , en plus agressif bien sûr !

Apportant une ambiance différente, « Leave A Scar » présente une bonne dose de groove et de lourdeur qui évoqueront peut être à certain Black Stone Cherry. Un bon titre, toujours orienté Hard Rock mais qui s’avère plus convenu et nest d'ailleurs pas le meilleur de l’album en terme d’originalité.

le niveau sera relevé par « Desperate Measures », plus créatif et reflétant cette capacité à combiner les styles : un petit clin d’œil à la scène rock gothique, proche de Muse et Him, le tout sans trahir son identité propre.

Changement de titre, changement de style et de décors …l’excellent « Mr Knife » nous emmène dans un nouveau chapitre musical, à la fois plus progressif et sombre, et autant vous prévenir que les riffs sont sans concession… Le massif « Never » enfonce encore plus profondément le clou en nous cloisonnant dans un univers suffocant que Lenny Wolf ne bouderait pas. Ce titre vient d’ailleurs clore l’album d’une manière bien négative.

Encore une bonne pioche pour Mighty Music ? Certainement, mais il faut admettre que le label se démène pour ses protégés en leur permettant une bonne distribution et surtout d’excellentes conditions d’enregistrement. La production a été réalisée avec soin par Marcus Toft (DAD, Carpark North et l'album mixé par Tue Madsen (Mnemic, Hatesphere). Autant dire que ce Saint Rebel ne souffre d’aucune faiblesse.

Douze très bonnes compositions montrant la subtilité et l'intelligence de nos talentueux musiciens de retour avec un album simple, efficace, possédant un sens créatif certain, mais cependant moins surprenant que son prédécesseur .