Sacred & Profane

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16/20
Nom du groupe Oryad
Nom de l'album Sacred & Profane
Type Album
Date de parution 25 Mai 2023
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Path: Part I
Ecouter02:39
2.
 Scorched Earth
Ecouter04:32
3.
 Blood
Ecouter05:21
4.
 Lilith
Ecouter04:10
5.
 Eve
Ecouter06:28
6.
 Alchemy
Ecouter05:03
7.
 Wayfaring Stranger
Ecouter03:35
8.
 Through the Veil
Ecouter04:03
9.
 Slice of Time
Ecouter06:30
10.
 The Path: Part II
Ecouter02:57

Durée totale : 45:18

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Oryad



Chronique @ ericb4

12 Juin 2023

Un retour en grâce du combo étasunien...

Porté par son introductif et encourageant EP, « Hymns of Exile & Decay », le combo étatsunien originaire de Denver, dans le Colorado, revient dans la course, deux ans plus tard, et ce, muni d'un premier album full length, dénommé « Sacred & Profane » ; auto-production de 10 titres inédits dispatchés sur un ruban auditif de 45 optimales minutes. Ce faisant, on effeuille une œuvre metal symphonico-progressive opératique, folk et bluesy, où planent désormais les ombres de Nightwish, Epica, Xandria, After Forever et Imperia, Lyriel et Eluveitie. Il s'agit-là toutefois davantage d'une évolution stylistique que d'un réel changement de cap amorcé par nos compères. Quelque cinq années suite à sa sortie de terre, et aux fins d'un long et minutieux travail en studio dont peut s'enorgueillir cette fraîche offrande, le quartet nord-américain pourrait-il dores et déjà se muer en un sérieux espoir de ce si concurrentiel registre metal ?

Pour cette croisière, nous retrouvons l'équipage du précédent navire au grand complet, à savoir : Moira Murphy, mezzo-soprano aguerrie, fine claviériste et orchestratrice, Luca Grieman, guitariste, Matt Gotlin-Sheehan (Hydraform), batteur, et Adam Sanders, parolier, ici remplacé par le pluri-instrumentiste Vikram Shankar (Redemption, Threads Of Fate, ex-Gravity...), à la basse. Avec la participation, pour l'occasion, d' André Sobral (WAKO) et de Natalie Rodriguez, à la guitare, et de Nina Anto, au violon et au violoncelle. Co-enregistré par Collin Ingram, à The Band Cave Studios, à Denver, et par Moira Murphy, aux Toxoplasma Records, dans l'Est du Tennessee, et à nouveau mixé et mastérisé par Vikram Shanka, au Black Bear Audio, à Asheville, en Caroline du Nord, le méfait bénéficie, tout comme son devancier, d'une belle profondeur de champ acoustique et de finitions passées au crible. Une belle carte de visite, s'il en est, nous intimant d'aller nous asseoir dans le cargo pour une traversée en eaux profondes à l'apparente limpidité...

A l'aune de son passage le plus vitaminé, cet opus parvient d'un battement de cils à aspirer le tympan. Si une apaisante et ''nightwishienne'' entame ouvre le bal, l'arbre ne saurait cacher la forêt bien longtemps ; magnifié par les frissonnantes incantations de la diva, le violoneux et céleste « The Path: Part I », cédera prestement la place à un frondeur et enjoué « Scorched Earth ». Pourvu de riffs crochetés et n'ayant de cesse de nous asséner ses puissants coups de boutoir tout en voguant sur d'ondoyantes synthétiques, le tempétueux manifeste à mi-chemin entre Xandria et After Forever se pare, en prime, d'un refrain catchy ; mis en exergue par les magnétiques envolées lyriques de la déesse, ce hit en puissance se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.

Quand le convoi ralentit un poil sa cadence, nos acolytes trouveront non moins les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « Blood », ''imperien'' mid tempo aux riffs épais, à la basse vrombissante et recelant de sensibles arpèges au piano. Disséminant d'insoupçonnés changements de tonalité tout en témoignant d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture, et en dépit de quelques complexes schèmes d'accords dans sa trame, le rayonnant effort fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Dans cette dynamique, le mid tempo folk symphonique « Lilith » happera le tympan du chaland d'un battement de cils, tant pour le virevoltant coup d'archet de Nina Anto que pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisants ; une enivrante plage au carrefour entre Lyriel et Eluveitie, encensée par les angéliques inflexions de la sirène, que l'on ne quittera qu'à regret. Teinté d'une chatoyante coloration bluesy, le félin « Alchemy », quant à lui, laisse entrevoir le fin legato de la guitariste Natalie Rodriguez, tout en nous invitant à suivre un infiltrant cheminement d'harmoniques. Et la magie opère, une fois encore.

Lorsqu'il en vient à flirter avec d'amples espaces symphonico-progressifs, le combo révèle une autre corde à son arc, avec pour effet de nous retenir un peu malgré nous. Ce que prouve, en premier lieu, « Eve », altière et ''nightwishienne'' fresque déroulant ses quelque 6:28 minutes d'une pièce abondant en coups de théâtre. Opportunément infiltrée de choeurs et mise en habits de lumière par les fluides impulsions de la princesse, la complexe et luxuriante plage ne saurait être esquivée. On ne saurait davantage éluder le solaire « Slice of Time » qui, au gré de ses 6:30 minutes d'un parcours aux moult péripéties, développe une sidérante force de frappe corrélativement à une sente mélodique des plus enveloppantes. Non sans rappeler Epica, cette orgiaque offrande essaime de sémillants arpèges d'accords, octroie parallèlement de soudaines mais opportunes accélérations, un pont techniciste au caractère cinématique bien amené ainsi qu'un refrain immersif à souhait, encensé par les hypnotiques ondulations de la diva. Sans doute le masterpiece de la galette.

L'aficionado de moments intimistes trouvera également matière à se sustenter. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Wayfaring Stranger », ballade bluesy d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient nullement reniée ni Nightwish ni Xandria. Instillé d'un violoncelle éminemment mélancolique, auquel s'adjoint le fin toucher de guitare d' André Sobral, mis en habits de soie par les troublantes modulations de la maîtresse de cérémonie, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié dispose alors de sérieux arguments pour combler les attentes de l'amateur d'apaisants espaces. On pourra non moins se voir happé par les vibes enchanteresses échappées de la ballade progressive « Through the Veil » ; romantique jusqu'au bout des ongles, la tendre aubade aux relents opératiques recèle, en outre, une insoupçonnée et grisante gradation du corps instrumental sur fond de délicats arpèges pianistiques et d'un violon larmoyant. A la belle, eu égard à ses poignantes oscillations, de contribuer à nous inviter à un voyage en d'oniriques contrées. Dans une même veine s'inscrit encore « The Path: Part II », progressive aubade pétrie d'élégance, apte à générer la petite larme au coin de l'oeil, que l'on tenterait bien d'esquiver, en vain. Une manière habile de refermer le chapitre, pianissimo...

Résultat des courses : le collectif nord-américain nous livre un propos à la fois d'une redoutable efficacité mélodique, empreint de délicatesse et délivrant une forte charge émotionnelle, qui, assurément, poussera un tympan déjà coutumier du genre à une remise en selle sitôt l'ultime mesure de la rondelle envolée. Ce faisant, on parcourt une œuvre à la production d'ensemble rutilante, variant ses phases rythmiques et ses atmosphères à l'envi, et dévoilant un message musical plus personnel que naguère. Ayant veillé à élargir le champ des possibles stylistiques, le groupe s'affranchit dès lors de l'empreinte par trop sclérosante de ses maîtres inspirateurs. D'inédites sonorités en résultent, qui sont autant d'indices révélateurs d'un projet qui a gagné en épaisseur artistique ce qu'il n'a nullement perdu en technicité instrumentale et vocale. Aussi, à l'aune d'un premier mouvement de longue durée ne manquant ni d'allant ni de panache, le combo étasunien place la barre haute, signe qu'il peut désormais espérer se hisser parmi les très sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Il en a les armes et l'étoffe. Bref, un retour en grâce du combo étasunien...

Note : 16,5/20

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