Hymns of Exile & Decay

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Oryad
Nom de l'album Hymns of Exile & Decay
Type EP
Date de parution 25 Juin 2021
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Inflammatus
Ecouter04:23
2.
 Black Is the Color of My True Love's Hair
Ecouter03:45
3.
 Immersion
Ecouter06:11
4.
 Doxology
Ecouter05:15
5.
 Sacrifice
Ecouter04:25
6.
 Hymn of the End
Ecouter03:53

Durée totale : 27:52

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Oryad



Chronique @ ericb4

06 Juillet 2021

Sans doute le premier volet d'une longue série...

Nouvelle figure du metal symphonique à chant féminin, Oryad est un quartet nord-américain né en 2018 à Denver, dans le Colorado, inspiré comme tant de ses pairs par Nightwish, Epica, Xandria, After Forever, Imperia et consorts, harmonisant les talents de l'expérimentée mezzo-soprano et fine claviériste Moira Murphy, le délicat doigté du guitariste Luca Grieman, la basse claquante d'Adam Sanders et les puissants coups de boutoir de Matt Gotlin-Sheehan (Hydraform). Mû par un soudain élan d'inspiration mais conscient des risques encourus à se lancer tête baissée dans la bataille, c'est pierre par pierre que le combo échafaude son projet. Aussi n'accouchera-t-il de son introductif et pénétrant single, « Doxology », qu'en novembre 2020, lui-même suivi de deux autres singles, le lyrique « Hymn of the End » et le grandiloquent « Inflammatus », en 2021. Le temps semble venu pour nos quatre gladiateurs de brandir un estoc plus effilé pour venir guerroyer plus sereinement dans la fosse aux lions...

Dans ce dessein, le valeureux équipage étasunien nous octroie son premier EP, Hymns of Exile & Decay » ; une auto-production où 6 pistes metal mélodico-symphonique gothique et opératique, dont les trois singles sus-mentionnés, se dispatchent sur un ruban auditif de 28 pulsionnelles, classiques et enivrantes minutes. Enregistré par Collin Ingram à The Band Cave Studios, à Denver, mixé et mastérisé par le pluri-instrumentiste Vikram Shankar (Redemption, Meridian, ex-Gravity...) au Black Bear Audio, à Asheville, en Caroline du Nord, l'opus jouit d'une belle profondeur de champ acoustique tout en n'accusant que d'infimes sonorités résiduelles. En quoi ce frais et propret arrivage pourrait le singulariser de ceux de leurs nombreux homologues, mais aussi autoriser nos compères à se hisser dores et déjà parmi les sérieux espoirs d'un registre metal aujourd'hui surinvesti ? Aussi, partons à l'exploration de la soute de la petite goélette en quête de trésors intimement cachés...

C'est à l'aune de ses passages les plus enfiévrés que nos acolytes marquent leurs premiers points. Ainsi, instillé d'un riffing acéré et d'un fin legato à la lad guitare, et doté d'un grisant refrain mis en exergue par les saisissantes envolées lyriques de la belle, c'est d'un battement d'aile que le ''xandrien'' mid tempo progressif « Doxology » happera le tympan du chaland. Dans cette énergie, eu égard à ses couplets bien customisés et ses enchaînements des plus sécurisants, on n'éludera pas davantage l'entraînant up tempo « Sacrifice », un tubesque méfait encensé par les magnétiques oscillations de la princesse que l'on ne quittera qu'à regret.

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, le collectif parvient là encore à nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Inflammatus », mid tempo d'obédience metal symphonique opératique à la croisée des chemins entre After Forever et un Epica de la première cuvée. Recelant une altière et luxuriante orchestration samplée au cœur de laquelle évoluent les sculpturales et poignantes inflexions de la sirène, état de fait lui conférant un caractère éminemment classique, le félin propos n'en révèle pas moins un riffing épais doublé d'insoupçonnées accélérations rythmiques, la pièce allant jusqu'à finir crescendo. Dans cette mouvance, non sans rappeler Imperia, le mid tempo syncopé aux riffs roulants « Hymn of the End » nous octroie, quant à lui, un infiltrant cheminement d'harmoniques sur lequel se calent les limpides patines de la diva, cette dernière allant jusqu'à tutoyer et sans trembler les notes les plus haut perchées. Et la sauce prend, une fois encore.

Lorsqu'elle en vient à nous mener en d'intimistes contrées, la troupe nous plonge au cœur d'un océan de félicité, générant par là même la petite larme au coin de l'oeil. Ainsi, mis en habits de soie par les angéliques et caressantes volutes de la maîtresse de cérémonie, le fondant refrain exhalant des entrailles de la troublante et ''nightwishienne'' ballade gothique « Black Is the Color of My True Love's Hair » aspirera assurément le tympan de l'aficionado du genre.

Enfin, le combo s'est attaqué au redoutable exercice des pièces en actes symphonico-progressives, dévoilant alors toute l'étendue du talent de ses auteurs. Ce qu'illustre « Immersion », une petite fresque dans le sillage d'Epica, déroulant ses 6:11 minutes d'un spectacle à l'accent orientalisant, aux multiples péripéties et disséminant de délicates gammes au piano. Dans un décor que l'on croirait volontiers emprunté à un conte des Mille et Une Nuits, où sévit un inaltérable sirocco, évoluent les poignantes modulations de la déesse. On regrettera cependant la longueur de l'insipide pont techniciste placé en son milieu, susceptible de desservir une plage certes complexe mais non dénuée d'accroche et agrémentée du parfum chatoyant de ses couplets.

A l'issue de notre parcours, force est d'observer que le quartet étasunien nous immerge au sein d'une œuvre certes classique mais des plus poignantes, pourvue de mélodies travaillées en profondeur et des plus engageantes, dévoilant une ingénierie plutôt soignée, pouvant toutefois nécessiter plusieurs écoutes circonstanciées avant son éventuelle assimilation. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, le propos l'est en revanche bien moins au regard de son axe oratoire, la frontwoman monopolisant le micro de bout en bout de la rondelle. On aurait par ailleurs espéré voir inscrite l'une ou l'autre prise de risque dans le cahier des charges, des exercices de style plus diversifiés qu'ils n'apparaissent et surtout une plus franche mise à distance de leurs maîtres inspirateurs. Mais pour un premier jet, le combo s'en sort avec les honneurs ; un opus qui, en l'état, serait de nature à le propulser parmi les redoutables outsiders avec lesquels la concurrence devra composer. Sans doute le premier volet d'une longue série...

Note : 14,5/20

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Oryad