Avec des musiciens (changeants) ayant officié chez
Angelcorpse,
Immolation,
Impiety,
Ares Kingdom ou autres poètes affiliés au mouvement deathmetal,
Perdition Temple a acquis une notoriété certaine. Réellement actif depuis 2010 et
Edict of the Antichrist Elect, les américains menés par
Gene Palubicki développent un deathmetal brutal et sans concession à mi-chemin entre
Angelcorpse et
Hate Eternal, à base de blasts volumineux, de déferlantes de riffs effrénés et de vociférations amenés par une technique sans faille.
Gene Palubicki, dorénavant au micro en sus de sa guitare et présent depuis le début de l'aventure, présentée cette fois-ci sous la forme d'un trio (notons le nouveau venu Alex Blume de chez
Ares Kingdom à la basse et toujours Ronnie Palmer - ex
Malevolent Creation/
Brutality - à la batterie), balance une flopée de riffs engageants, virevoltants et d'une intensité à toute épreuve. Le changement de chanteur et le passage de quatre à trois musiciens depuis 2015 et l'album précédent
The Tempter's Victorious n'ont donc pas affaibli la formation, loin de là.
Si l'influence
Morbid Angel, propre à tellement de formations est bien (trop ?) présente ("
Eternal Mountain", au riffing tournoyant appétissant, le début de "
Red Reaping", mais on trouvera bien d'autres moments de ci de là empruntés à l'Ange Morbide - période A-C notamment), et si toute la scène brutale US,
Angelcorpse en tête est très proche des fondements propres à
Sacraments of Descension, le troisième album de
Perdition Temple sait proposer des titres intenses. Les huit déflagrations présentes ne trompent guère sur la qualité de la marchandise. D'une précision hallucinante, l'album ne souffre guère de moments faibles, privilégie la rapidité en fil rouge (fantastique début très Azagtoth de "Devils
Countess"), mais bénéficie d'un son propre et compressé (certains diront sans âme), et un peu/beaucoup forcé sur une batterie quelque peu synthétique au rendu dommageable sur des écoutes prolongées.
Pris un par un, chaque titre détient son lot de moments intenses, tourbillonnants et propres à insuffler une belle dynamique à un panda en pleine sieste. Les vociférations de Palubicki sont convaincantes, les alternances blastées/tricotées emportent la mise ("
Carnal Harvest" et ses riffs très
Hate Eternal) et tout adepte de cette scène extrême ne fera qu'une bouchée goulue de
Sacraments of Descension, joli rot en prime. L'ensemble, suffisamment court (un peu moins de 35 minutes au compteur) pour ne pas lasser et laisser exsangue l'auditeur pourra dans sa globalité passer quand même pour un album assez convenu, aucun moment n'étant réellement propre à dégager une personnalité singulière à
Perdition Temple, du moins en 2020, malgré le côté effréné de la chose. On retiendra d'ailleurs des meilleurs moments de l'album souvent comme des emprunts stylistiques aux groupes précités, ce qui, il faut bien l'avouer, est quelque peu dommage après 3 albums. Difficile en effet de ne pas penser à
Angelcorpse ou à
Morbid Angel à de multiples reprises, malgré l'efficacité palpable.
Convenu, mais hautement qualitatif cependant, à conseiller aux fans d'
Angelcorpse ou
Hate Eternal (le final "
Antichrist") et à ceux qui regrettent l'orientation actuelle de
Morbid Angel, ce troisième
Perdition Temple du niveau globalement du précédent album, est un condensé de vélocité et de précision. En faisant fi d'un son (trop) connoté et des influences par ailleurs citées (il y a pire, tout de même, et cet album serait sorti au milieu des 90's qu'il serait devenu probablement un classique), on tient là une déferlante remarquable d'une belle intensité, propre à déchaîner les fans de deathmetal tempétueux.
Merci pour la chronique.
Très belle découverte! Étant un grand fan de Morbid Angel, cet album s'écoute d'une traite avec un plaisir sans faille.
Tu as tout dit ! Pas une once d'originalité, mais sacrément efficace !
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