Liste des groupes Dark Ambient Halo Manash SYoMA

Sorti la même année que l’excellent « Par-Antra I : Vir », le nouvel album de Halo Manash ne pourra que combler les amateurs de dark-ambiant chamanistes. Il est vrai que l’écoute du disque précédent m’avait laissé sur les rotules tant l’intensité qui s’en dégageait était palpable et d’une angoisse tribale immense.

« SYoMA » donne le ton dés les premières secondes. Une amplitude de grande envergure oscille au milieu d’instruments hétéroclites utilisés à bon escient, faisant ressentir la portée spirituelle dans la chair même. Et oui, je suis reparti dans en délire… Cependant, Halo Manash est bien un groupe qui extériorise l’intériorité (désolé pour cette phrase Merleau Pontyenne). L’immersion dans ce nouveau disque se fait tout aussi viscérale toute en se faisant plus spatiale. Plus stridente aussi, accompagnés d’un nouveau membre (Bleidd) ces sorciers de Finlande donnent une tonalité beaucoup plus « drone » à la structure du disque sans faire toutefois disparaître les éléments qui forment l’expressivité de Halo Manash, les percussions remplissant leurs rôles avec une ferveur prodigieuse, tout en contraste et en retenue. L’écoute de ce disque se fera peut-être plus hybride (car c’est la composition de l’album qui l’est aussi), mais ne perdra en rien son intensité, sa force et sa puissance. En effet, Halo Manash se pose toujours en observateur d’une énergie primale et d’une recherche d’une autre dimension, d’un univers où cohabitent esprits de la Nature, fantômes gardiens et autres spectres inorganiques (ou pas) d’énergie, ce que le groupe appelle le « SYoMA ».

De son prédécesseur, cet album reprend quasiment la même structure : pas de blancs entre les morceaux (c’en est presque qu’un long titre), final plus long et d’une puissance cathartique révélatrice. Et l’on écoute à nouveau cette initiation aux forces de l’espace environnant et l’on décèle les trous dans les sons et l’on se surprend même à écouter les yeux mi-ouvert, mi-clos cette déflagration animiste et artérielle. Véritable flux de sonorités plus variées qu’on pourrait le croire au premier abord, « SYoMA » se fait moins évasif (et encore c’est relatif) pour se concentrer d’avantage sur les atmosphères effrayantes de voix appartenant à un monde alternatif à moins que ce soit l’immersion de l’auditeur dans une transe sonore…
Les pensées passent et ne se ressemblent pas sur ce disque, chaque interprétation en amène de nouvelles plongeant celui qui l’écoute dans de nouvelles exégèses qui prennent une tout autre nature (et expressivité) durant les écoutes. Et que dois-je en dire en écoutant ce disque à nouveau qui m’offre un peu plus tout en me faisant perdre davantage ?
Halo Manash reste donc une énigme prônant l’irrationnel et la fin de frontières matérielles dans la quête d’une ouverture à une nouvelle perception de l’espace (on est infiniment proche de Tribes of Neurot).

Halo Manash produit un dark-ambiant organique qui cherche à se transcender, à toucher l’immatérialité (d’où la sobriété de certains passages) et il le fait avec un panache et un mystère sibyllin qui transforment son écoute en une expérience inquiétante qui se VIT. Et cela vaut aussi pour « Par-Antra I : Vir » !
Fantastique de bout à bout !! Au cas ou certains l’auraient pas compris, j’adore, j’adhère, je suis fan… Uhu