Liste des groupes Dark Ambient Halo Manash Par-Antra I : Vir

Bon nombre de groupes ont construit leurs structures sonores et musicales parce qu’elles découlaient de thématiques aériennes et abstraites. Citons entre autres Neurosis, Tribes of Neurot, Sephiroth, Ulf Soderberg, Morbid Angel, Nadja et bien d’autres encore… Des groupes ayant intériorisé leurs « visions » d’une perception autre de l’univers environnant pour mieux l’extérioriser dans des conjonctures inédites aux conséquences vertigineuses. Halo Manash fait partie de ceux-la toutefois doit-on le mettre dans la catégorie du dark-ambiant.

Amateurs de dark-ambiant occulte et énigmatique (mais plutôt chamanique), de Sephiroth cet album comblera vos envies tribales et sensitives. Pour tout dire, Halo Manash est l’un des groupes des plus intéressant qui m’est été donné d’entendre depuis un certain temps. En effet, imaginez Sephiroth passé sous le voile d’une aura mystique et anthropologique et vous aurez un (bref) aperçu de la teneur musicale du groupe finlandais. Il serait même étonnant que Halo Manash n’est pas écouté un moment ou un autre le flux cathartique d’Ulf Soderberg. Halo Manash pousse le bouchon plus loin encore en proposant une véritable fusion de l’être humain avec son environnement. « Par-Antra I : Vir » est un objet complexe, comportant une explication ésotérique (mais avant tout universelle) de ses propos.
Le dark-ambiant a toujours été le vecteur le plus propice à une immersion spectrale et viscérale de l’auditeur au sein d’un monde sonore. Halo Manash force d’une part une participation affective de son auditeur, mais en plus le « contraint » à interagir pour mieux se confronter à la puissance des titres. D’une intensité dés fois sidérante, cet album construit un « disque-univers » qui ne peut exister sans l’adéquation de celui qui l’écoute. Sans pause entre chaque morceau (représentant neuf symboles de vie et de spiritualité), « Par-Antra I : Vir » se confond avec un rituel initiatique où les nombreuses percussions (et autres instruments hétéroclites) renforcent cette aura chamaniste. Les sons du groupe recherche l’énergie des objets, la projection astrale du corps et de la chair ainsi que la quintessence de la matière. Excusez ces termes tout droit sortis d’un livre de Carlos Castanéda, mais voici un album rare qui se fait l’épicentre d’une véritable transcendance : le Vir (voir ?). Attendez ne partez pas !! Au-delà de ce décryptage se cache l’un des disques d’ambiant des plus jubilatoire qui m’est été donné d’entendre. Mettre ce disque, c’est rentrer dans des pulsations spectrales, c’est perdre son identité pour mieux se (re)découvrir dans l’angoisse, l’obscurité que ne parvient pas à dissimuler une bougie. Les neuf morceaux sont à ce titre parfaitement structurés d’une tension palpable, renforcés par des voix graves tout droit sorties du Tibet, qui transportent, se terminant dans une apothéose de plus d’un quart d’heure, véritable monument d’intensité chamanique, surpassant même le pourtant très bon Sephiroth, c’est dire !!!

Véritable tableau appelant une multitude de représentations et de chemins de traverses au milieu d’un trou noir, « Par-Antra I : Vir » est de ce fait une déclaration à l’identité intérieure et à l’imagination. Quand le sujet et la forme s’unissent dans le même propos, on atteint une limite des formes sonores. Halo Manash parvient à cet exploit nous plongeant dans une incandescence spirituelle (et la prise de psychotropes n’est même pas nécessaire).
FASCINANT…