Neige, l’homme derrière Âmesoeurs ne vous est certainement pas inconnu. Il officie dans
Peste Noire,
Mortifera, a rejoint
Forgotten Woods il y a peu et possède son propre projet,
Alcest. Ici Neige est accompagné d’une certaine Audrey, qui a participé aux lyrics et au chant. Le reste est effectué par Neige uniquement. Mais le duo s’est depuis accompagné d’un guitariste et d’un batteur, Audrey prenant le rôle de bassiste.
Ruines Humaines est donc la première sortie du groupe. Je n’ai pas envie de parler de démo, parce qu’on est bien au-delà d’un groupe qui se cherche. Disons un premier essai, qui je l’espère ne restera pas isolé. L’artwork est très réussi, en totale adéquation avec les idéologies du groupe, reflétant le dégoût de nos sociétés humaines et la froideur de nos cités urbaines.
La musique, quant à elle, s’éloigne de tout cliché concernant le black. Difficile de classer cette musique. Un subtil mélange de black et de cold rock, le tout saupoudré d’un esprit punk, non-conformiste et associable, mais sans le côté sale et anarchiste. Le mcd bénéficie qui plus est d’une excellente production : chaque instrument est parfaitement perceptible, donnant par ailleurs à la musique un certain côté froid, aseptisé, pareil à ces moments où votre main vient effleurer la morsure du froid stérile d’une rampe d’escalier en acier. La qualité sonore rend entièrement la froideur de l’urbanisme, son côté austère. J’ai parlé de mélange rock/black, il en est question pour les deux premiers morceaux uniquement. Alors autant le dire de suite, ne vous attendez pas à du black old school. Non, on retrouve des riffs black avec une importante distorsion, c’est tout. Le dernier morceau est quant à lui exclusivement rock. Sans aucun doute le meilleur morceau du mcd, hautement addictif et d’une profonde intensité. On se rend alors compte qu’au final ce qui donne tant d’intérêt à l’album est presque uniquement ce côté rock.
Pas de supercherie ici, pas de misérable extrémisme à deux balles. Des sentiments profonds, exprimés avec sincérité. Un dégoût du genre humain et de tout ce qu’il peut faire. Un dégoût de nos cités, enfer terrestre où règnent la démence, l’abrutissement et la décadence. Une froide réalité qui s’ouvre à nos sens : nous sommes des ombres complètement dévasté par ce siècle dénué de sens. Nous vivons dans une fosse qui se creuse un peu plus chaque jour, nous emportant plus profondément vers l’incompréhension. Âmesoeurs nous dresse ici un tableau fort peu reluisant, mais pourtant simplement réel. Maladif, misanthrope et déprimant, ce mcd est noir, très noir.
La seule chose qu’on regrette est la courte durée de ce mcd. 16 minutes, on se serait bien fait une injection plus longue. Mis à part cela, Âmesoeur livre un excellent travail que les amateurs sauront apprécier à sa juste valeur. A noter qu’un split est prévu entre Âmesoeurs et
Valfunde, projet de Famine (
Peste Noire). Une interview réalisée il y a un petit moment maintenant évoquait le futur de Âmesoeurs allant dans le sens du troisième morceau de ce mcd. Si cela s’avérait exact, il y a fort à parier qu’on ait droit à de futurs chef-d’œuvres.
Laissez-vous tentez par Âmesoeurs, il y a fort à parier que vous serez surpris.
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