Rubicon

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17/20
Nom du groupe Ancient Rites
Nom de l'album Rubicon
Type Album
Date de parution 15 Mai 2006
Enregistré à Spacelab Studio
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album89

Tracklist

1.
 Crusade
 01:45
2.
 Templar
 05:35
3.
 Mithras
 04:12
4.
 Thermopylae
 04:31
5.
 Rubicon
 04:56
6.
 Invictus
 04:56
7.
 Ypres
 06:05
8.
 Galilean
 04:03
9.
 Cheruscan
 04:02
10.
 Brabantia
 05:51

Durée totale : 45:56

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Ancient Rites


Chronique @ AlonewithL

20 Janvier 2011

De la formule « Alea jacta est » s’ensuit une guerre remportée triomphalement, et qui placera ses meneurs au sommet

Le Rubicon, rivière italienne, était autrefois frappé de l’interdiction d’être franchi accompagné d’une armée, sous peine de réaction militaire de la part de Rome. Comme Jules César l’avait fait bien avant eux, les membres du groupe belgo-flamand, commandé par le survivant Gunther Theys, sont bien décidés à franchir les obstacles, s’éloignant lentement mais surement du black metal des origines. Une trahison qui leur mènera pourtant à un fait d’arme glorieux, incarné par le chef d’œuvre ici présent.
« Rubicon » sort en 2006, cinq ans après « Dim Carcosa », qui avait bien amorcé le tournant musical au profit d’ambiances symphoniques pagan. Le groupe en a profité pour changer de label, signant chez le français « Season of Mist » cette fois.
Est-ce l’album de la maturité, où « Ancient Rites » met au monde une musique qui pourrait devenir singulière à la formation, ou bien l’illustration d’une perte d’agressivité en vue de devenir accessible au plus grand monde? Ce qui est étonnant, c’est que ces deux propositions sont objectivement possibles en évoquant « Rubicon ». Il n’y a plus rien de barbare chez eux. Ils se sont romanisés, privilégiant la discipline à la seule brutalité. Que ce soit un mal ou un bien, il n’y aura en fait que le résultat final qui comptera. Il sera aussi question de chance et de témérité quand on entreprend d’affronter de mano à mano son destin. De la formule « Alea jacta est » s’ensuit une guerre remportée triomphalement, et qui placera ses meneurs au sommet.

La guerre, les combats prestigieux qui ont écrit l‘Histoire dans les plus belles lettres de sang. Voilà les principaux thèmes abordés par « Ancient Rites ». Pour annoncer le début des hostilités, des sons émerveillants arabisants et médiévaux nous ouvrent les portes du proche orient.
Des portes aussitôt franchies par «Templar », offrant d’entrée des battements très puissants, une agitation extrême perpétrée par les saccages des instruments. La piste est emprunte d’une atmosphère épique, particulièrement présente par l’appui significatif des claviers. Au milieu du tumulte et des coups déchainés, une période d’accalmie. L’auditeur est alors transporté par l’incandescence du son et les voix déchues, comme si une blessure mortelle avait été portée. Mais la rage reprendra à nouveaux ses droits. La paix n’est que de courte durée.

Une incandescence qui atteindra les cimes du Mont Olympe sur « Thermopylae », dont l’entame larmoyante ne permettait nullement de prévoir l’âpreté de l’affrontement que ce livrent guitare et batterie. Un affrontement qui se fait à chaque fois plus fort et plus intense. Le refrain émouvant permettra de conclure une trêve entre nos combattants.
Le chant n’a plus rien de comparable au black metal. Gunther Theys utilise pour l’occasion un chant grondé et lent qui saura conserver une part de mordant. Il parvient autant à maintenir une certaine tension, tout en faisant immerger d’intenses émotions, ce qu’il ne faisait pas avant. Cela se ressent parfaitement sur le solennel « Ypres », site où les belges ont payé de leur sang pour défendre l’intégrité de leur territoire face à l’invasion allemande, durant la première guerre mondiale. C’est aussi là qu’a été testé pour la première fois les gazs de combat. C’est dire l’importance pour un belge, même revendiquant haut et fort son appartenance flamande, comme le souligne le titre « Brabantia ». On y assimilera un début d’ambiance médiévale folk créé par les riffs de guitare. Mais la place forte sera prise par la symphonie des claviers, mis à égalité avec les autres instruments.

Avec un peu d’attention, on pourra remarquer une tournure heavy chez la guitare comme le révèle les titre « Mithras » et « Rubicon », bien que ceux-ci soient véritablement noyés sous les claviers et les blasts. Le point d’orgue de l’évolution est sans conteste le folkeux et épique « Cheruscan », bien lancé par la voix féminine lyrique de Rute Feveiro. Le son fait preuve de davantage de légèreté, même si on compte encore des offensives assourdissantes et rageuses de batterie. C’est également la même chose sur « Galilean », bien que celui si pourrait paraître comme un peu plus répétitif.
Le superbe et conquérant « Invictus » proposera d’ailleurs un long soli de pur manufacture heavy au 2/3 piste. Un peu perdu au milieu de cette musique endiablée lancée à corps éperdu, et qui filera certainement des crampes aux genoux.

« Rubicon » n’est pas un long fleuve tranquille. On aurait pu s’y attendre compte tenu de cet éloignement constant pris à l’égard du black metal, comme d’ailleurs l’avait fait avant eux « Bathory ». Pas question néanmoins d’être un autre porte drapeau du syndrome viking. « Ancient Rites » affiche sa fidélité au son antique et cuivré des légions par un attachement désormais apparent pour la symphonique des claviers. Le groupe porte ici très haut le glaive de l’empire, donnant même l’une des plus belles offrandes musicales de l’univers pagan. Senatus populusque romanus.

18/20

19 Commentaires

14 J'aime

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MikeSlave - 30 Janvier 2011: je suis en train de ronger mon frein après avoir commandé cet album il y a 3 jours de cela...argh
le titre en écoute ci-dessous est fort alléchant et reste dans la veine de " dim carcosa" même si le chant forcé y est moins présent au profit du chant clair typique de Gunther.
MikeSlave - 06 Fevrier 2011: superbe album enfin reçu!!

bon on reste dans la veine musicale développée sur Dim carcosa c'est à dire un black très épique et majestueux teinté de fulgurances heavy metal.

les textes sont une nouvelles fois trés aboutis et font montre de l'incroyable culture voire passion de Gunther pour le l'histoire européenne (en grande partie).
Ce groupe ne m'a jamais déçu sur l'ensemble de sa discographie et si je devais employer un terme,un seul pour le résumer ce serait : " maturité".

ChainsawMassacre - 06 Fevrier 2012: Superbe chronique, idem pour l'album, je te remercie pour la découverte.
metalpsychokiller - 14 Janvier 2014: Surprenant cela, on fait actuellement que se croiser cher chroniqueur. A croire que nos écoutes et cdthèques sont semblables... Juste un mot pour dire que quelques années après sa sortie, cet opus revient toujours très régulièrement dans mes écoutes. Un "putain" d'album qui ne s'affadit pas sur la durée donc... Merci pour ta chro, et si un nouvel opus voulait bien poindre un jour...
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