Avec son deuxième effort baptisé
Rock and Roll Is Alive,
The Jokers, en cette année 2013, affiche des ambitions audacieuses. Il aspire, en effet, à ressusciter l'esprit de certains des pères fondateurs de ce
Hard Rock et ce en puisant son essence au cœur de ces années 70 si fécondes. Une musique tirant donc sa substantifique moelle du legs de ce Rock 'n' Roll et où des formations aussi prestigieuses que
Free,
Aerosmith ou
Led Zeppelin s'illustrèrent. Si le dessein est assurément courageux, il ne sera pas réellement novateur puisque d'autres, héritiers directs de ceux qui sont mentionnés plus haut, y auront déjà consenti une décennie plus tard. On peut dès lors, aux références déjà citées et caractérisant, toutes proportions gardées, l'expression artistique de cette formation, ajouter les noms de
Great White et dans une moindre mesure ceux de
Kix et de
Gotthard.
Au-delà de toutes ces réflexions incontestablement subjectives, force est de constater que ce disque, bien qu'évoluant en concept déjà connu, aura de nombreuses qualités à faire valoir. Possédant, en effet, une âme indiscutablement bercée par les influences originelles du mouvement, c'est-à-dire par le Rock, il ne pourra se départir de ce feeling et de ce groove si particulier inhérent à ce genre. Epuré de toutes fioritures inutiles, une évidence que la présence d'un seul guitariste met encore davantage en exergue, il est, de surcroît d'une étonnante fluidité. Des titres tels que
Silver City, Let it Rock ou encore tels que Rock 'n' Roll Is Alive témoignent de cette efficacité et de cette simplicité.
Pour en revenir à ces vents qui soufflent sur cet opus, ils sont donc nombreux. Parfois même ils surgissent d'endroits inattendus comme sur un Find My Way
Home dont certaines mélodies Bluesy nous rappellent furieusement celles des frères Young (
AC-DC). Ou sur les morceaux Sky Line et N.Y.C qui sont, quant à eux, plutôt d'obédiences britanniques avec des connexions évidentes avec les travaux des Who.
En outre de toutes ces saines influences, il y a aussi ici, parfois, un aspect mélodique plus en corrélation avec certaines musiques "FM". Si ces accents sont souvent succincts (on peut les entendre sur certains refrains), ils seront tout de même présents et trouveront leur expression la plus notoire au cœur des ballades de ce plaidoyer (
Radio ou Bring Your Love Back To Me).
Bien évidemment, cette œuvre ne pourra nullement prétendre à quelconque révolution. Et ce d'autant plus que le connaisseur averti sera ici souvent confronté à cette impression tenace murmurant à son oreille que ce plan, cet air, cette intonation ou ces notes viennent d'ailleurs. D'un ailleurs qu'il aura déjà goûté. Reconnaissons cependant que
The Jokers aura su assimiler et retranscrire ses inspirations avec suffisamment de talent, et de tempérament propre, pour que ce sentiment ne soit pas, ou peu, dérangeant.
Puisque nous en sommes à parler des aspects un peu moins reluisants de ce manifeste abordons donc aussi le cas épineux de sa pochette. Cette représentation nous montre la résurrection d'un personnage, le Dr Rock, s'extrayant de sa sépulture au milieu des tombes de Bon Scott et de Jimmy Hendrix. Difficile de louer cette esquisse insolite aux couleurs curieuses. Et, surtout, difficile d'en saisir l'intérêt.
Pour finir sur les défauts de cet opus abordons aussi sa durée pour dire que, sans doute, elle aurait mérité d'être un peu plus longue.
Bien plus orienté Rock que son prédécesseur, bien plus direct et épuré, ce
Rock and Roll Is Alive, sans véritablement transcender le genre, en propose donc une lecture plutôt agréable.
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