Seulement quatrième album des Britanniques de
The Jokers en 13 ans,
Rock and Roll Bones sort en cette année 2022 via le label allemand basé à Hambourg, Metalapolis Records. Une rareté qui peut être assez naturellement expliquée par l’état du marché du disque actuel cannibalisé par cette toile envahissante qui offre tout tout de suite et tout gratuitement. Chacun est bien libre d’en penser ce qu’il veut, et loin de moi l’idée de juger qui que ce soit, il est cependant indéniable que ces pratiques ont provoqué une mutation profonde non seulement du business mais aussi de la production des œuvres. Une mutation qui selon moi n’en est encore qu’à ces balbutiements. Mais cette chronique n’est sans doute pas le lieu le plus approprié pour évoquer ce genre de propos. Revenons donc à ce nouvel opus de nos quatre Liverpuldiens.
De plus en plus émancipé de son héritage australien le plus évident, AC/DC pour ne pas le citer,
The Jokers pratique désormais un art très, mais alors très, influencé par le
Hard Rock des seventies à l’écoute duquel des noms tels que ceux de
The Black Crowes,
Rival Sons,
The Answer,
The Cult ou encore
Bad Company nous viennent assez facilement à l’esprit. Une musique dans laquelle évidemment les accents groovy et bluesy ont une place prépondérante. Une expression dans laquelle le timbre de Wane Parry et les interventions de Paul Hurst, respectivement chanteur et guitariste du groupe, font merveille.
Après un préambule aux aspirations vaudou baptisé
Ritual, un You’re Gone aux guitares sleazy donne magnifiquement le ton. Si l’excellent
Rock and Roll Bones laisse encore entrevoir, à contrario de ce qui a été évoqué plus haut, quelques accents australiens, et notamment à cause, ou “grâce” selon vos appétences, à ces riffs caractéristiques ou grâce aussi, ou “à cause” toujours selon vos envies les plus inavouées, aux notes aigus atteintes par la voix de Wane, c’est assez anecdotique en terme d’inspiration sur l’ensemble de ce disque. D’ailleurs les superbes Walk
Through the Door,
Cold Heart, Find my Way
Home ou encore le sublime
Snake Oil Devil, puisés à d’autres sources, en sont un témoignage prégnant. Carnival, toujours dans cette ambiance mystique du bayou, vient clore une œuvre dont chaque chapitre est digne d’intérêt.
En outre, si autrefois les esprits inutilement chagrins (dans mon genre) avaient pu s’interroger sur la teneur des pochettes, disons, “particulières” de ce groupe, il est noter que désormais (un “désormais” qui dure tout de même depuis plus de 6 ans puisque ce fut déjà le cas sur The
Hurricane, précédent opus de
The Jokers) Simon Hurst et ses comparses ont opté, en guise d’artworks, pour un style comics/cartoon du plus bel effet. Du coup les âmes vainement critiques (dans mon genre) n’ont plus qu’à se taire. Ce qu’elles feront volontiers.
Rock and Roll Bones est donc un opus très réussi et très abouti qui regorge de feeling. Il ne pourra vous laisser indifférent pour peu que vous soyez sensibles à ce genre de démonstrations de
Hard Rock teinté 70’s où le groove et le blues sont prépondérants. Un album hautement recommandable en somme.
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